Comment le Belge fait ses courses pour le repas de Noël

Il n’y a rien de plus relaxant que de faire ses courses de Noël à quelques heures du réveillon. Réaliser qu’il manque la moitié des ingrédients, changer d’avis en dernière minute, faire la file aux caisses… Ou peut-être que oui. A se demander pourquoi les commerçants et concepteurs de box repas se tuent à concevoir des recettes toutes prêtes et des services de livraison à domicile. « La plus grande partie de nos clients continue à faire ses courses en magasin », ajoute Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize.

Toutefois, dans la chaîne au lion comme ailleurs, on constate une hausse de la fréquentation du magasin en ligne pendant la période des fêtes. « Il y a deux moments où l’on voit une augmentation des nouveaux clients : les fêtes de fin d’année et les périodes d’immobilisation, comme on l’a connu lors des attentats par exemple. Si l’expérience se passe bien, le client adoptera cette méthode pour faire ses courses par la suite », détaille Baptiste van Outryve, porte-parole de Carrefour. Et cette année, « Noël tombant un lundi, le week-end va être particulièrement chargé. Les gens sont donc proactifs et nous avons déjà enregistré 4 fois plus de commandes en ligne qu’une semaine normale », ajoute Roel Dekelver.

Les courses en ligne

Pour faciliter la vie des clients en mal d’inspiration, les supermarchés ont d’ailleurs prévu de les faire passer directement de la recette au paiement. Du menu de fête proposé sur le site, il est possible de sélectionner l’option « acheter les ingrédients » pour que le panier en ligne se remplisse automatiquement. Des courses entrée, plat, dessert pour 4 personnes oscillent entre 75 et 82 euros si l’on y soustrait les éléments de base (huile, sel, poivre, etc.).

Cependant, si de plus en plus de clients sont convaincus par les courses en ligne pour s’éviter les files du réveillon, « nous savons que le client aime composer lui-même son menu de fêtes », précise Baptiste van Outryve. « Il n’y a jamais eu autant de commandes en ligne et les paniers sont en moyenne 50 % plus chers, assure Roel Dekelver, mais majorité passe par le site d’e-commerce classique. »

Chez Delhaize, si le « click & cook » (une sélection de recette dont les ingrédients sont immédiatement disponibles à la commande en ligne) connaît son petit succès en semaine, on ne se rue pas vraiment sur le « click & cook » spécial Noël. « Les gens sont assez conservateurs pour le repas de Noël. Ils n’ont pas besoin de cette inspiration de recette. Ce qui leur importe vraiment est de faire un repas que tout le monde aimera et qu’ils savent réaliser », confirme le porte-parole de la chaîne.

Pour son repas de fêtes, le Belge commande s’essaye d’ailleurs à l’e-commerce pour les produits classiques, mais pour ceux où l’œil fait la différence, c’est le magasin en briques qui reste prioritaire. « L’assortiment des fêtes est d’ailleurs bien plus large en magasin qu’en ligne », précise le porte-parole de Carrefour.

Les boxs

Chez Carrefour, on a tout de même intégré des repas plus festifs aux recettes disponibles dans la boîte Simply You en cette fin d’année. Cette box « tout compris » reconditionne et adapte tous les ingrédients pour réaliser 3 repas. « Elle se vend encore, mais plutôt pour les autres jours de la semaine », précise Baptiste van Outryve.

Pour véritable box de Noël qui contient tous les ingrédients d’un repas de réveillon, il faut passer par les spécialistes de la question. HelloFresh, Smartmat ou Efarmz, qui livrent déjà des boîtes pour la semaine, ont tous créé une édition pour la fin d’année. « Cette année encore, la box de Noël a connu un réel succès car il n’y a pas besoin d’être déjà client pour la commander », confirme Sonia Sevillano, porte-parole d’HelloFresh. Des particuliers qui n’ont pas l’habitude du sytème de box s’y sont donc essayés.

Globalement, les box repas pour 4 personnes sont légèrement plus onéreuses que les courses en ligne. A la différence que, dans la boîte, les aliments sont pesés et reconditionnés pour éviter un maximum de gaspillage alimentaire. Lorsqu’il s’agit d’intégrer la liste de course d’une recette, on y achète des aliments au format classique. Il n’est donc pas rare de devoir acheter 6 citrons pour une entrée qui n’en nécessite qu’un ou un paquet entier de sucre pour un dessert qui en nécessite 30 grammes. Le client économise donc de côté des portions ce qu’il paie pour le service de préparation et de livraison.

Il faut également ajouter que la livraison ou le retrait de ces boxs est généralement compris dans le prix global, ce qui n’est pas toujours le cas pour le client qui choisit la livraison à domicile de son shopping en supermarché en ligne. Mais, contrainte supplémentaire du choix d’un box, la clôture des commandes se fait bien plus tôt que le dernier délai d’une commande en ligne pour espérer être livré à temps.

Le traiteur

Solution des plus fainéants… ou de ceux qui souhaitent éviter les discordes portant sur le responsable de la surcuisson de la dinde. Et si, la gamme de prix était relativement uniforme en ce qui concerne les solutions d’e-commerce et les boxs, ce n’est pas le cas des différents services de traiteur. Un repas de Noël pour 4 pour varier du simple au triple, voire plus.

Chez Renmans, qui se transforme en traiteur pour l’occasion, un menu de fêtes qui contient des zakouski, une entrée, un plat revient à 17,50 euros par personne. Chez Fonteyne, le menu « Jingle bells » coûte 36,20 euros par couvert pour un repas qui va de l’apéritif au dessert. A la Villa Lorraine, le service de traiteur entrée, plat, dessert revient à 58 euros par personne pour le menu le moins cher, jusqu’à 79 euros pour le menu de deux plats. Largement plus cher que de faire ses courses et cuisiner soi-même donc. Mais le prix, il ne reste qu’à réchauffer les plats déjà dressés.

Et question livraison, les traiteurs demandent généralement de venir chercher les plats sur place, contrairement aux boxs qui possèdent déjà un service de livraison et adaptent leurs horaires pour que le carton puisse s’ouvrir avant les autres cadeaux sous le sapin.