Rezaei vu par un journaliste iranien: «Il a fait le bon choix»

«L e Michel Lecomte iranien est au Mambourg», nous soufflait Mehdi Bayat, au soir du 17 décembre après le partage des Zèbres contre Genk (1-1), soit la dernière rencontre de l’année à domicile. Peyman Yousefi, présentateur-vedette d’émissions sportives et commentateur sur IRIB, avait en effet fait le déplacement d’Iran pour assister à la rencontre, avec forcément un œil attentif sur Kaveh Rezaei. C’est dans un hôtel Ibis à Charleroi que nous avons rencontré la star perse du petit écran un jour plus tard, accompagné d’un compatriote venu de Paris pour l’épauler. « J’ai fait expressément le voyage pour le voir », nous dit-il d’entrée. « Je compte faire un documentaire sur lui et, plus globalement, sur la dizaine de joueurs iraniens qui évoluent en Europe, à savoir à Ostende, aux Pays-Bas, en Grèce, en Russie ou encore en Suède. » Il l’assure, s’il ne connaissait pas la ville de Charleroi qu’il a pris un grand plaisir à visiter, notre interlocuteur en savait déjà un rayon sur le club de football : « En Iran, on connaît ce club grâce au succès de la famille Bayat, mais aussi de par le passage de joueurs iraniens il y a quelques années (NDLR : au début des années 2000) et, plus récemment, de par les excellents résultats de l’équipe. Chaque semaine, d’ailleurs, les résumés des matches de Charleroi sont diffusés sur certaines de nos chaînes. » Si Kaveh Rezaei a été la cible de critiques dans son pays d’origine pour avoir entamé la saison sur le banc, l’animateur télé concède que la décision de rejoindre Charleroi était la bonne : « Il vient d’Esteghlal, l’une des deux équipes les plus célèbres du pays, avec Persepolis, mais sur tout le continent asiatique également. Mais il a fait le bon choix en signant ici. C’est une très bonne chose pour lui et sa progression. On connaît la qualité du football en Europe. Même les fans d’Esteghlal, qui aiment et supportent Rezaei, sont contents de ce qu’il lui arrive. C’est un garçon très calme et très gentil et on ne peut que l’apprécier, même si nous l’avons connu assez peu loquace lors des interviews. Lui, c’est sur le terrain qu’il préfère s’exprimer. Aujourd’hui, il a 25 ans et dans deux ou trois ans, avec les capacités qu’il possède, il sera le meilleur joueur du pays. Tout ce qu’il fait pour l’instant tend à le penser et sa marge de progression est encore grande. » Peyman Yousefi avoue en tout cas avoir été scotché par les récentes prestations du joueur qui a, selon lui, changé de dimension : « Le Rezaei de Charleroi est encore meilleur que celui d’Esteghlal pour plein de raisons. L’une d’entre elles est qu’Esteghlal a été fortement critiqué ces dernières saisons. L’équipe entière. Si Kaveh a connu des périodes moins réjouissantes par moments, c’était surtout à cause de la forme affichée par l’équipe, mais pas de ses qualités individuelles. L’autre raison de son essor actuel, c’est le management qui est celui de Charleroi. Je parle de l’ensemble, que ce soit le président, le coach… tout ! Spécialement cette saison. Après le match contre Genk, j’ai pu discuter avec quelques supporters carolos, notamment les plus vieux. De toute l’histoire, c’est l’une des meilleures équipes que le club a connues et je pense moi-même que Bruges, Charleroi et Anderlecht sont celles qui termineront aux trois premières places, cette saison. » Si d’autres membres de l’avant-garde iranienne comptent bien plus de sélections que l’attaquant du Sporting (6), Peyman Yousefi assure que la donne va inévitablement changer : « Kaveh est évidemment l’un des meilleurs attaquants iraniens. En tout cas, sur les trois ou quatre derniers mois, il était vraiment meilleur que les autres. Il a démontré d’énormes qualités, en plus des neuf buts qu’il a déjà inscrits. Avec Sardar Zamoun, qui évolue à Rubin Kazan, il devrait former un solide duo devant, en équipe nationale. » En vue du Mondial russe en juin prochain, la forme actuelle de Rezaei parle pour lui. « Il a selon moi, au jour d’aujourd’hui, entre 80 et 90 % de chances d’être du voyage. En tout cas, s’il maintient cet état de forme et ne se blesse pas, il y sera à tous les coups. Et sur cette lancée, il est même un titulaire indiscutable. » Quant aux chances de l’Iran de sortir d’une poule qui sera constituée de l’Espagne, du Portugal et du Maroc, il se veut optimiste : « Nous avons des chances, certes petites, mais existantes, d’accéder aux huitièmes. Il sera difficile de faire ne serait-ce que jeu égal avec l’Espagne mais nous pouvons jouer la deuxième place. Notre sélectionneur, Carlos Queiroz, connaît très bien les joueurs portugais et cela peut nous être favorable. Quant au Maroc, nous devrons jouer le coup à 100 % pour ce qui sera notre premier match de la compétition et où tout peut arriver. En espérant que Kaveh Rezaei nous fasse rêver ! (rires) »

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