Si seulement Trump pouvait s’arrêter de tweeter
Donald Trump ne peut pas s’empêcher de se répandre sur Twitter. Ses premières victimes de 2018 : l’Iran, Hillary Clinton ou encore l’ex-directeur du FBI James Comey.


Depuis New York
Après un an à la Maison Blanche, Donald Trump a appris à écouter ses conseillers, à mettre occasionnellement de l’eau dans son vin et à exhiber le décorum de la fonction présidentielle, à défaut d’en posséder l’étoffe. Mais « tout s’arrête » lorsqu’il regagne ses appartements privés, confient à Politico de proches collaborateurs, et commence à tweeter sans vergogne, les yeux rivés sur les écrans géants réglés sur la chaîne amie Fox News.
Les toute premières heures de l’an 2018 n’ont pas dérogé à cette tendance : les premiers boucs-émissaires, cloués au pilori en seize tweets de 280 signes, étaient pêle-mêle l’Autorité palestinienne, l’Iran, Hillary Clinton et son bras droit Huma Abedin, l’ex-directeur du FBI James Comey.
Après un rapide satisfecit concernant le « zéro mort » dans le transport aérien en 2017 grâce à son action décisive (sic), et ce bien qu’aucun crash mortel n’ait été à déplorer depuis 2009, l’ancienne vedette de téléréalité a détourné son attention vers ceux qu’il nomme « l’ennemi du peuple américain », les médias : sur un ton moqueur, il annonçait à ses 45,7 millions d’abonnés le décernement, « lundi prochain à 17 heures », des trophées récompensant « les médias les plus malhonnêtes et les plus corrompus de l’année ». Trophées attribués par lui-même, bien sûr, et via Twitter.
Le meilleur restait à venir, pour le magnat qui aime à expliquer au personnel de la Maison Blanche que chaque jour à la Maison Blanche est « un nouvel épisode d’un show de téléréalité » : moquant les dernières gesticulations du dirigeant nord-coréen Kim jong-un, Trump a cru bon de préciser que le bouton nucléaire sur son bureau était « bien plus gros et plus puissant que le sien, et qu’il marchait, lui ! » Il y a deux ans, le candidat aux primaires républicaines s’était déjà abaissé à des propos vulgaires, rétorquant à une critique sur la taille de ses mains que « le reste » était bien proportionné – merci pour lui.
Cette logorrhée, qui s’étale en ligne depuis près d’une décennie, continue de semer la consternation dans la classe politico-médiatique, lassée de commenter chaque nouvelle élucubration au gré des émissions de Fox News suivies assidûment par le président. Plus surprenant, elle est devenue son talon d’Achille : 66 % des personnes interrogées dans un sondage NBC Wall Street Journal la jugeant défavorablement, loin devant les dérives racistes, climatosceptiques ou l’abrogation de l’Obamacare (assurance-maladie). « Si seulement il pouvait juste arrêter de tweeter », soupire Monica Robinson, une jeune républicaine de Georgie.
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Question : pourquoi ferait-il plaisir à des gens qui le détestent ?