Hugh Jackman: «Je préfère le risque plutôt que d’être bloqué par la peur»
Hugh Jackman est « The Greatest Showman », dans la comédie musicale de Michael Gracey.


Ses traits se confondent avec ceux de Wolverine, X-Men qui l’a rendu célèbre dans les années 2000 et à cause de qui il a été « à la diète pendant 17 ans ». À 49 ans, Hugh Jackman tourne la page superhéros pour rouvrir celle des comédies musicales, un genre qu’il connaît bien pour l’avoir longtemps pratiqué dans son Australie natale. Dans The Greatest Showman, il incarne P.T. Barnum, homme de spectacle rendu célèbre pour avoir mis en scène des personnes aux caractéristiques physiques hors norme (il est d’ailleurs à l’origine de l’expression dédiée).
Pourrait-on dire que P.T. Barnum est l’inventeur du show-business moderne, mais aussi qu’il a influencé le rêve américain ?
Il est clair qu’il a changé le show-business pour toujours : il n’y aurait pas eu de téléréalité sans lui et il aurait d’ailleurs sans doute adoré ça. Au-delà de ça, il représente vraiment la naissance du rêve américain. En tant qu’Australien, j’ai toujours eu le sentiment que les USA étaient le pays de la liberté. Mais il y a aussi eu pendant longtemps un sentiment très conservateur. Barnum est né dans un milieu pauvre, donc il y avait des endroits dans lesquels il n’avait pas le droit d’aller. Même après qu’il ait fait fortune : c’était un nouveau riche, donc il était ostracisé par d’autres. L’idée que le talent, l’imagination et le dur labeur mènent à tout a commencé avec lui.
Il était un peu le Walt Disney de son temps…
Disney voyait les choses différemment. Il a peut-être dû faire face à beaucoup de critiques, mais je ne pense pas qu’il prenait les choses aussi sérieusement que ce que les gens veulent croire. Comme Barnum, il était une sorte de magicien. Même si les choses qu’il montrait n’étaient pas réelles, les gens y croyaient. Barnum croyait en l’amusement. Il était un populiste fier. À l’époque où le spectacle devait servir à élever les masses, il voulait surtout que ça rende les gens heureux.
P.T. Barnum était aussi beaucoup critiqué car, selon certains, il exploitait les gens différents. Dans le film, on met surtout en avant le côté positif des choses, avec une perception très favorable de la diversité. C’est une pensée très neuve…
C’était vrai à l’époque : il a aidé ces gens. Ils étaient dans les bas-fonds les plus horribles du show-business ou enfermés dans des caves. Ils étaient considérés comme maudits par Dieu. Barnum a permis de les sortir de l’ombre et de faire en sorte que le public les aime. Bien sûr, certains critiques ont dit qu’il exploitait ces gens et bien sûr, il comprenait le pouvoir qu’avait l’étrangeté. C’est vrai. Mais aujourd’hui, nous pensons qu’il était important d’avoir un message sur la diversité. C’est un film familial et le message est :
Aujourd’hui, vous faites partie des grands showmen de ce monde. Quels ont été vos combats pour en arriver là ?
J’ai eu mon premier job à 26 ans, donc les choses n’ont pas toujours coulé de source… Mon premier film majeur n’est arrivé que lorsque j’avais 30 ans. Les comédies musicales, elles, sont venues un peu par surprise. En sortant de l’école d’art dramatique, j’ai auditionné pour ça en pensant que c’était une idée un peu folle. Mon contrat spécifiait que je devais prendre des cours de chant une fois par semaine, et c’est comme ça que j’ai appris à chanter. J’ai fait trois ou quatre comédies musicales en l’espace de quatre ans et ça m’a permis d’apprendre beaucoup, alors que j’ai longtemps fait semblant. Aujourd’hui, j’ai 49 ans, donc ça m’a pris un certain temps avant de vraiment avoir le sentiment que j’avais le droit d’être là.
C’était un genre qui vous plaisait moins ?
J’adorais ça. Mais je me trouvais simplement passable et pas forcément bon.
On vous connaît en fait dans un tas de genres différents : des films d’action, des drames… Vous vous identifiez à tous ?
Bien sûr. Je suis un acteur et j’adore être capable de faire un tas de choses différentes. Ça a toujours été le cas depuis mes études. Il faut d’ailleurs tomber amoureux de son personnage pour pouvoir l’interpréter. Vous devez trouver une sorte d’intersection entre vous et ce personnage. Le fait que le monde m’identifie à Wolverine a été une chose très étonnante pour moi. J’aime pousser autant de portes que possible et faire autant de choses que possible. Pour Barnum, je m’identifie avec son amour du public, de la foule. Si je veux être critique envers moi-même, j’ai aussi ce même besoin de reconnaissance et ce côté ambitieux. Je pense que, comme lui, j’ai du courage. Je ne suis pas aussi joueur, mais j’aime prendre des risques : lorsque j’ai présenté les Oscars, beaucoup de gens se demandaient pourquoi je faisais ça et disaient que ça pouvait foutre ma carrière en l’air. Mais je préfère prendre des risques plutôt que d’être bloqué par ma peur. Être sans cesse ouvert à de nouvelles choses est le plus important pour moi.
Rien ne vous fait peur ?
J’ai moins peur maintenant et je me sens plus à l’aise avec le fait de prendre des risques. Je fais ce métier depuis assez longtemps que pour savoir que généralement, les choses dont je suis le plus fier sont celles qui sous-entendent une petite part de risque. Ça me permet de repousser mes limites.
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