Ecole: le plaidoyer pour un tronc commun allongé
Analysés par l’ULiège, les résultats des tests Pisa pointent l’organisation précoce en filières comme principal mal dont souffre notre enseignement.


Que les caractéristiques personnelles (genre, origine socio-économique, fait d’être allochtone ou autochtone, retard scolaire…) influencent les performances des jeunes aux fameux tests Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) était connu. Ce qui l’est moins, bien que régulièrement mis en lumière par des pédagogues de tous pays, c’est que l’établissement fréquenté et, partant, le regroupement d’élèves en fonction de leurs performances, influencent lourdement la notation finale.
A la lumière de ces hypothèses, une équipe de chercheuses de l’ULiège s’est plongée dans les résultats belges francophones du Pisa 2015.
Une évolution pas si positive
Un constat d’abord : la différence de performances en sciences en Fédération Wallonie-Bruxelles est de 96 points entre les élèves les plus forts et les plus faibles. C’est mieux qu’en 2006 où l’écart-type était de 103. C’est également mieux que la Communauté flamande ou que les pays nordiques. « On devrait se réjouir de cette évolution si elle était associée à une diminution du pourcentage d’élèves faibles, affirment les chercheuses liégeoises. Ce n’est malheureusement pas le cas : la diminution de variations est principalement la conséquence d’une diminution du pourcentage d’élèves forts ». D’où l’intérêt d’étudier l’impact de l’établissement fréquenté sur les écarts de performances.
La professeure Dominique Lafontaine analyse : « L’iniquité d’un système éducatif est d’autant plus forte que celui-ci est différencié, c’est-à-dire qu’il aiguille les élèves vers des parcours scolaires différents en fonction de leurs aptitudes, de leur comportement, de leurs centres d’intérêt ou de leurs rythmes d’apprentissage ». « Les pays “à filières”, cumulant orientation précoce et redoublement sont dans une logique de traitement des différences entre élèves par la séparation. On y remarque que les performances Pisa sont moins élevées et, surtout, que les écarts entre élèves – entre forts et faibles, entre favorisés et défavorisés – sont plus importants », ajoute Valérie Quittre, chercheuse.
Or, précise l’équipe liégeoise, « le système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles est fortement différencié, avec une pratique intense du redoublement et l’existence des filières dès le deuxième degré de l’enseignement secondaire. »
Pour en sortir ? « Il faut passer d’une logique de séparation à une logique d’intégration, assène Valérie Quittre.
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