Cycle en terre : reensemencer la belgique

Betterave noire d’Egypte, Ciboulette Gonzales, Rose de Berne, Laitue Skipper ou encore Mélisse ou Coquelicot… Dans le catalogue de Cycle en Terre, des dizaines de références – légumes, plantes aromatiques, fleurs et engrais verts – dont pas moins de 49 produites en Belgique par Cycle en terre. « Actuellement, presque toutes les semences plantées en Belgique ont été produites ailleurs » explique Fanny Lebrun, la bio-ingénieure à l’origine du projet. Créée il y a peu sous forme de coopérative, Cycle en Terre développe, cultive et vend ses propres semences biologiques et reproductibles. En clair, des semences produites en Belgique selon les principes de l’agriculture biologiques, dont les fruits pourront à leur tour servir à la récolte de l’année suivante.
Autonomie alimentaire
L’objectif poursuivi est clairement de contribuer à restaurer une meilleure autonomie alimentaire dans nos régions. « L’enjeu, c’est de produire dans nos régions les aliments que nous consommons et de moins dépendre des marchés internationaux. Je me suis rendue compte que, si un réseau de maraîchers et d’agriculteurs travaillant en circuits courts était en train de se restaurer, aucune de nos semences n’était produite en Belgique, mais chez des gros semenciers européens. » Les semences vendues par Cycle en terre, à la différence de la majorité de celles mises en vente ailleurs, sont libres de droit et reproductibles : les graines pourront servir à planter la récolte de l’année suivante et la coopérative organise d’ailleurs des séances d’information sur la récolte des graines.
Variétés locales, variétés adaptées
« Cette année, nous nous étions fixés pour objectif d’atteindre 10% de notre catalogue en semences autoproduites. Malgré une saison étrange, nous avons atteint 18 % ! » se réjouit l’entrepreneure « Pour le reste, nous l’achetons chez des semenciers bio. » Les variétés produites sont essentiellement sélectionnées sur base de leur rentabilité : des variétés adaptées à nos régions avec un bon rendement. « Contrairement à d’autres semenciers bio, nous ne donnons pas la priorité à un large éventail de variétés anciennes pour un seul légume, mais à un catalogue de semences robustes, bien adaptées à nos modes de production biologique et qui vont avoir un bon goût et une bonne production. »
Semences en réseau
Après quelques essais de réseaux d’échange de semences entre les agriculteurs et les maraîchers, la coopérative a choisi cette année de contractualiser la production des semences afin de pérenniser les récoltes. « Nous avons déjà des partenariats avec trois producteurs qui produisent pour nous des semences bio. A terme, l’idée est de développer le réseau de ces producteurs » annonce la semencière.