Le ADAM – Brussels Design Museum : on s’emballe pour le plastique

Et si l’Atomium avait une 10e boule ? Ou du moins un espace voisin de quelques mètres à peine, entièrement dévolu au design du XXe et du XXIe siècle ? Le ADAM – Brussels Design Museum renferme non seulement une collection unique au monde composée d’objets du quotidien, de pièces designées et d’œuvres d’art tous en plastique, mais aussi des expos passionnantes. Récit d’une naissance il y a 2 ans

Tout commence en 1987 lorsque Philippe Decelle, en revenant d’une soirée chez des amis, découvre sur les poubelles d’une des communes du sud de Bruxelles l’Universale , une chaise en plastique du designer italien Joe Colombo (1930-1971). Il songe alors que notre société a la mémoire courte et qu’elle brûle aujourd’hui ce qu’elle a adoré hier .

Fort de ce sentiment, Philippe Decelle se met en quête de tout ce qui a été produit en plastique : ustensiles du quotidien, mobilier signé, créations de couturiers, ou encore, oeuvres d’art. Il finit ainsi par accumuler plus de 2.000 pièces en plastique datant de la fin des années 1950 jusqu’au début du 21ème siècle.



Cet ensemble, qui porte le nom de Plasticarium, est hébergé durant des années au centre-ville de Bruxelles.

En 2012, Arnaud Bozzini, alors responsable de la programmation des expositions à l’Atomium, visite cette incroyable collection et décide d‘organiser une exposition temporaire intitulée Orange Dreams . L'exposition est un succès et l’idée de rendre cette collection plus accessible au grand public viendra très vite. Car 2.000 pièces qui s’accumulent dans le centre de Bruxelles en une jolie accumulation s’avère sympathique mais peu accessible. Un tel patrimoine mérite une meilleure visibilité et, bien qu'il soit convoité par les plus grands musées de design de la planète, il n’est pas question de le voir éparpillé à travers le monde.

Par ailleurs, le département expositions de l'Atomium, un peu à l'étroit dans ses 9 boules, cherche à développer sa programmation culturelle.

Voisin direct de l'Atomium, le Trade Mart - dernier acteur de cette belle histoire - dispose alors de vastes espaces inoccupés.

Ainsi s'achève la boucle lorsque l'Atomium rachète la collection du Plasticarium en vue, d’une part, d’en constituer la collection permanente du ADAM, et, d’autre part, conserver et valoriser cet ensemble unique au monde à travers un projet scientifique et culturel.

Ainsi naît le projet muséal qui ouvre ses portes en décembre 2015. Bruxelles disposant enfin de son musée du design.



Bruxelles, capitale du design

Bruxelles et design font bon ménage.
Il existe une multitude de manifestations liées au design dans la capitale avec une véritable reconnaissance sur le plan international. De nombreux designers y travaillent et y résident, le MAD s’est développé, Design September attire les foules, tout comme les salons Brussels Art Fair et Art Brussels … Le ADAM participe à cette effervescence et travaille en synergie avec les grands pôles du design du pays que sont le Grand Hornu ou le Design Museum à Gand.

Mais le rayonnement du ADAM dépasse largement les cadres régional et national. En effet, au terme de deux années d’existence, le musée occupe aujourd’hui une place de choix sur la carte des grands musées internationaux avec lesquels il enchaîne collaboration et échanges, tels le Musée du Design de Moscou, le Kartell Museo de Milan, le Vitra Design Museum de Bâle, le Centre Pompidou de Paris ou encore la Tate Modern à Londres .



Ce succès bruxellois fait particulièrement plaisir d’autant qu’il s’agissait d’un beau défi à relever: s’implanter - non pas dans le quartier des musées du centre-ville, mais bien sur le plateau du Heysel amené à se développer considérablement - n’était pas un pari gagné d’avance.

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