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Le rôle de proximité d’Atrium a changé

9 communes sur 19 n’ont pas signé de convention-cadre avec l’agence régionale pour le commerce. Pour le ministre de tutelle, Atrium ne doit pas remplacer les pouvoirs locaux.

Journaliste au service Société Temps de lecture: 3 min

L’agence bruxelloise de soutien au commerce (Atrium), récemment intégrée comme département au sein de la nouvelle agence régionale pour l’entreprise « hub. brussels », a vu au cours de ces dernières années ses missions se resserrer autour d’une vision plus régionale.

Alors que les antennes locales autrefois présentes dans chaque commune ont été supprimées en 2015 et que tous les effectifs de l’agence ont été centralisés pour se recentrer avant tout sur un travail d’élaboration stratégique à l’échelle régionale, certains élus se demandent comment le lien de proximité avec l’ensemble des quartiers commerciaux de la capitale va être maintenu, dans un contexte où la pression des centres commerciaux comme Docks se fait de plus en plus ressentir.

« Le travail d’Atrium semble se focaliser sur les quartiers commerçants prometteurs, comme Ixelles, le haut de Saint-Gilles, le quartier Dansaert, au détriment d’une politique de revitalisation de l’ensemble des 104 quartiers commerçants bruxellois », s’inquiète notamment le député Ecolo Arnaud Pinxteren.

Tenant à clarifier la situation face à ces doutes, le ministre de l’Économie et de l’Emploi Didier Gosuin (Défi), interpellé en commission, a fait valoir que la mission de l’agence avait évolué dans une optique de rationalisation. « Auparavant, Atrium Brussels était personnifiée par des hommes en mauve qui passaient dans les quartiers pour apporter une sécurité ou un conseil. Or, ce n’est pas la mission de la Région, mais celle des pouvoirs locaux. »

Néanmoins, affirme-t-il, les liens de proximité avec les quartiers ne sont pas coupés pour autant. Il explique notamment que des conventions-cadres ayant pour objectif de fixer pour une durée de 4 ans les modalités de collaboration entre l’agence régionale et les communes existent.

Cependant, il apparaît que toutes les communes ne se bousculent pas au portillon pour signer ces conventions et pour continuer à travailler de manière structurelle avec la Région en matière de commerce : «  10 conventions ont été signées, mais ceci signifie que 9 communes n’ont pas signé de convention et ce, pour plusieurs raisons. Parfois parce que l’échevinat n’en voit pas l’intérêt, ou parce que les missions de l’Agence ne rencontrent pas les priorités communales  », laisse entendre Didier Gosuin.

Avec Anderlecht, Ganshoren, Watermael-Boisfort, Woluwe-St-Pierre, Forest et Saint-Josse, les discussions sont tout bonnement au point mort.

Échevin en charge du Commerce à Watermael-Boisfort, Jean-Manuel Cisey (MR) fait partie de ceux qui se questionnent fortement sur l’intérêt de continuer à collaborer étroitement avec l’agence régionale. En cause, une collaboration passée jugée inefficace et inadaptée aux besoins de la commune. « Nous, on est demandeur d’un travail de fond avec eux. Le problème, c’est qu’à partir du moment où le cahier des charges a déjà été fixé par le ministre et qu’on n’a plus rien à dire, on ne va pas signer des choses pour faire plaisir à ce ministre. »

Malgré certaines mésententes apparentes, Didier Gosuin réfute l’idée selon laquelle le contact serait tout à fait rompu entre certaines communes et l’agence régionale. « Nous continuons à travailler avec toutes les communes, notamment en vue de l’élaboration du schéma de développement commercial, des schémas prospectifs de quartier ou encore de l’implantation et la promotion des commerces. »

 

Docks: concurrence directe

Temps de lecture: 2 min

Avec l’ouverture du centre commercial Docks, la question du report de clientèle s’est posée. Les commerçants des alentours mais aussi du centre-ville craignaient de voir une diminution de leurs ventes tandis que les gérants du centre commercial du pont Van Praet criaient qu’ils désiraient attirer une nouvelle clientèle venant du nord de la Région bruxelloise.

Les premiers résultats des enquêtes menées par les gestionnaires montrent effectivement que 20 % des visiteurs viennent du Brabant flamand. Cependant, le ministre bruxellois de l’Économie, Didier Gosuin (Défi) a tout de même désiré disposer de ses propres chiffres et a commandé une étude auprès d’Atrium, rebaptisé Hub. Elle a été réalisée sur le terrain entre le 26 juillet et le 16 septembre mais les conclusions se font toujours attendre.

Lors de la dernière commission affaires économiques, le député Fabian Maingain (Défi) a donc interpellé le ministre à ce propos. En tout, 631 personnes ont été interrogées ce qui engendre une marge d’erreur de 3,9 %.

Au moment de l’enquête, on comptait 110 points de vente dont 16 horeca qui, pour la plupart, étaient déjà présentes sur le territoire régional. En détail, 51 % des enseignes sont présentes dans le centre-ville et 44 % dans le haut de la ville.

Par rapport aux autres centres commerciaux, 33 % de l’offre est similaire à celle du Shopping de Woluwe, 32 % à celle du Westland et 27 % à celle du City2.

« Le top 10 des magasins fréquentés par les clients interrogés est essentiellement composé d’enseignes déjà présentes dans les quartiers commerçants, explique Didier Gosuin. L’arrivée de Docks consiste dans une large mesure en un déplacement d’activité dans l’espace. D’une certaine manière, on peut donc dire que Docks s’additionne à l’offre existante plutôt qu’elle ne la complète. »

Quant à l’origine des clients, ils proviennent surtout des communes limitrophes. C’est donc bien une concurrence avec le tissu local existant et non une augmentation de la clientèle.

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