Le rôle de proximité d’Atrium a changé
9 communes sur 19 n’ont pas signé de convention-cadre avec l’agence régionale pour le commerce. Pour le ministre de tutelle, Atrium ne doit pas remplacer les pouvoirs locaux.


L’agence bruxelloise de soutien au commerce (Atrium), récemment intégrée comme département au sein de la nouvelle agence régionale pour l’entreprise « hub. brussels », a vu au cours de ces dernières années ses missions se resserrer autour d’une vision plus régionale.
Alors que les antennes locales autrefois présentes dans chaque commune ont été supprimées en 2015 et que tous les effectifs de l’agence ont été centralisés pour se recentrer avant tout sur un travail d’élaboration stratégique à l’échelle régionale, certains élus se demandent comment le lien de proximité avec l’ensemble des quartiers commerciaux de la capitale va être maintenu, dans un contexte où la pression des centres commerciaux comme Docks se fait de plus en plus ressentir.
« Le travail d’Atrium semble se focaliser sur les quartiers commerçants prometteurs, comme Ixelles, le haut de Saint-Gilles, le quartier Dansaert, au détriment d’une politique de revitalisation de l’ensemble des 104 quartiers commerçants bruxellois », s’inquiète notamment le député Ecolo Arnaud Pinxteren.
Tenant à clarifier la situation face à ces doutes, le ministre de l’Économie et de l’Emploi Didier Gosuin (Défi), interpellé en commission, a fait valoir que la mission de l’agence avait évolué dans une optique de rationalisation. « Auparavant, Atrium Brussels était personnifiée par des hommes en mauve qui passaient dans les quartiers pour apporter une sécurité ou un conseil. Or, ce n’est pas la mission de la Région, mais celle des pouvoirs locaux. »
Néanmoins, affirme-t-il, les liens de proximité avec les quartiers ne sont pas coupés pour autant. Il explique notamment que des conventions-cadres ayant pour objectif de fixer pour une durée de 4 ans les modalités de collaboration entre l’agence régionale et les communes existent.
Cependant, il apparaît que toutes les communes ne se bousculent pas au portillon pour signer ces conventions et pour continuer à travailler de manière structurelle avec la Région en matière de commerce : « 10 conventions ont été signées, mais ceci signifie que 9 communes n’ont pas signé de convention et ce, pour plusieurs raisons. Parfois parce que l’échevinat n’en voit pas l’intérêt, ou parce que les missions de l’Agence ne rencontrent pas les priorités communales », laisse entendre Didier Gosuin.
Avec Anderlecht, Ganshoren, Watermael-Boisfort, Woluwe-St-Pierre, Forest et Saint-Josse, les discussions sont tout bonnement au point mort.
Échevin en charge du Commerce à Watermael-Boisfort, Jean-Manuel Cisey (MR) fait partie de ceux qui se questionnent fortement sur l’intérêt de continuer à collaborer étroitement avec l’agence régionale. En cause, une collaboration passée jugée inefficace et inadaptée aux besoins de la commune. « Nous, on est demandeur d’un travail de fond avec eux. Le problème, c’est qu’à partir du moment où le cahier des charges a déjà été fixé par le ministre et qu’on n’a plus rien à dire, on ne va pas signer des choses pour faire plaisir à ce ministre. »
Malgré certaines mésententes apparentes, Didier Gosuin réfute l’idée selon laquelle le contact serait tout à fait rompu entre certaines communes et l’agence régionale. « Nous continuons à travailler avec toutes les communes, notamment en vue de l’élaboration du schéma de développement commercial, des schémas prospectifs de quartier ou encore de l’implantation et la promotion des commerces. »
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