Pourquoi les terroristes ont-ils choisi Paris ?

Le choix de cibler plusieurs lieux fréquentés du cœur de la Ville Lumière a été décidé et planifié par les terroristes. Et cela pour plusieurs raisons. 1 La Syrie. Depuis les événements meurtriers de ce vendredi soir, le groupe terroriste Daech – Etat Islamiste a revendiqué la paternité des actes commis dans la capitale française et qui ont coûté la vie à au moins 128 personnes. Le président français, François Hollande, a également attribué la responsabilité de ces actes au groupe terroriste implanté dans une zone à cheval sur l’Irak et la Syrie. Et cette explication semble convaincre les nombreux analystes interviewés depuis vendredi soir par les différents médias. En effet, depuis deux ans, la France a soutenu le projet d’une intervention militaire en Syrie. Et les récentes frappes aériennes qui ont touché les positions islamistes cette semaine, ont encore renforcé la volonté de Daech de frapper ses adversaires : la Russie, le Liban et, depuis hier soir, la France. Cette explication ne convainc toutefois pas Alexandre Adler. «Ce n’est pas la véritable explication car la présence française en Syrie est réduite, fait valoir l’historien et spécialiste des relations internationales. D’autre part, la France continue de ménager l’opposition non-islamiste au régime de Bachar El Assad». Pour l’éminente plume française, l’attaque de Daesh dans la capitale parisienne trouve plutôt son origine dans une stratégie globale de l’islamisme radical qui, pour des raisons idéologiques, a besoin de se trouver un ennemie occidental. «Il faut se souvenir qu’au moment des attentats du 11 septembre, les Etats-Unis avaient plutôt tendance à ménager les talibans et leurs alliés islamistes». [scald=193361:sdl_editor_representation] 2 Le Mali. Entre janvier 2013 et la mi-juillet 2014, la France a participé à l’intervention internationale au Mali. Des Islamistes armés avaient alors pris le contrôle du nord du pays, menaçant la stabilité de l’état africain. Cette présence française au sein de cette coalition chargée de faire respecter une résolution de l’ONU, avait été invoquée par Amédée Coulibaly pour justifier la prise d’otage de l’Hyper Cacher. Elle a contribué à focaliser un peu plus la haine des milieux islamistes à l’encontre de la République française. Il faut toutefois se garder d’établir un lien direct entre l’implication de la France au Mali et les attentats de ce 13 novembre. «L’intervention au Mali a été un vrai coup porté au djihadisme international, observe encore Alexandre Adler. Mais cette affaire n’a pas de lien direct avec Daesh. Par contre, la France, de par le rôle qu’elle joue au Maghreb auprès de l’islamisme modéré, nuit aux intérêts de Daesh». 3 Le salafisme. L’Hexagone abriterait en son sein quelque 15.000 salafistes, majoritairement apolitiques et proches de l’Arabie saoudite, estimaient en 2014 les Renseignements généraux, cités par le Huffingtonpost. Parmi ceux-ci, les salafistes djihadistes seraient ultra-minoritaires. Un chiffre qui pourrait toutefois être sous-estimé, la mesure concrète de l’ampleur de l’adhésion à ce courant intégriste s’arrêtant souvent aux portes des 6.500 zones urbaines sensibles (ZUS) répertoriées en France. De même, en juin 2014, les RG estimaient que 317 djihadistes avaient quitté le sol français pour s’en aller combattre en Syrie. Une menace potentielle pour la sécurité nationale car quelle est la motivation de ceux qui sont revenus du front syrien ? «Le djihadisme n’est pas plus implanté en France, estime l’historien. Les proportions par rapport à la population du pays sont sans doute fort proches de celles observables en Belgique. En revanche, il y a suffisamment de têtes brûlées recrutables dans la partie la plus fragilisée de la population musulmane française». En attaquant Paris et la France, Daesh adresse directement un message de propagande à la communauté musulmane de France. «Mais il ne faut surtout pas se représenter la majorité de cette population comme étant hostile à la France, insiste encore Alexandre Adler. Cette hostilité est le fait d’une ultra-minorité». [scald=193362:sdl_editor_representation] 4 La médiatisation. Pour atteindre son objectif, un terroriste ne doit pas seulement tuer, détruire. Il doit également donner à son acte un retentissement considérable. Afin de marquer les esprits, tant de ceux qu’il entend rallier à sa cause que ceux qu’il souhaite effrayer. Cela explique la diffusion des vidéos montrant la destruction de joyaux archéologiques ou l’égorgement et la décapitation d’otages étrangers. A chaque fois, un double objectif : séduire de nouveaux candidats au djihad ; impressionner les opinions publiques occidentales. C’est dans cette optique qu’il faut également analyser le choix de Paris. «Il existait bon nombre de cibles alternatives en France et dans les pays voisins, constate l’analyste. Mais aucune ne pouvait offrir le retentissement mondial de Paris, capitale internationale et haut lieu du tourisme mondial. Surtout à la veille d’un sommet planétaire sur l’avenir du climat. La médiatisation était donc une des motivations de ces actes, un des objectifs. Et cela a marché puisque Barack Obama a pris la parole dans la minute pour s’exprimer sur ces attentats».

Votre compte

Pourquoi les terroristes ont-ils choisi Paris ?

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en France

Nouveau gouvernement français: Emmanuel Macron resserre les boulons politiques

Voici la composition du nouveau gouvernement français

France: le nouveau gouvernement annoncé cet après-midi

Variole du singe: un premier cas d’infection confirmé en France

France: quel sera le casting du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne?

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Pourquoi la variole du singe donne des sueurs froides aux autorités sanitaires

Guerre en Ukraine: l’armée russe dit avoir «entièrement libéré» l’usine Azovstal

Guerre en Ukraine: pourquoi la Belgique met tellement de temps à rouvrir son ambassade à Kiev

Voici la composition du nouveau gouvernement français

Faut-il s’inquiéter des orages au mois de mai?

L’Afsca rappelle un produit: des traces de médicament ont été retrouvées

« Nos collaborateurs sont des empereurs, les clients sont rois »

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

« Nous donnons de la valeur aux idées et encourageons à les transformer en projets concrets »

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel