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Charleroi: «Jeunesse nomade», un spectacle inédit pour interroger les migrations

Le spectacle a pris forme en cinq jours d’ateliers. Les Ecuries de Charleroi Danse accueillent une représentation le 24 février. 45 coauteurs et interprètes pour aborder les thématiques de l’exil et de l’accueil.

Temps de lecture: 3 min

Il y a un moyen plus puissant que la violence pour faire la révolution : c’est l’art. A l’initiative de la Fédération des maisons de jeunes de Belgique francophone (FMJBF), un collectif s’en est emparé pour interroger les causes profondes des migrations contemporaines, la politique migratoire et ses impacts, le traitement des demandes d’asile, la place et la prise en compte de la parole citoyenne dans ce contexte et la brutalité du système dit « d’accueil ».

Dans un spectacle intitulé « Jeunesse nomade » créé l’été dernier pour une seule représentation au festival Esperanzah, 45 jeunes belges et mineurs étrangers non accompagnés (Mena) vivant en centre Fedasil ont décidé de s’impliquer dans le projet. Théâtre, vidéo, chant, chorégraphie, musique live : leur performance sera sur les planches de Charleroi Danses le samedi 24 février prochain en soirée.

Une initiative qui a bénéficié de la contribution de la régionale Présence et Action culturelle de Charleroi dont l’animatrice Margaux Joachim avait découvert le spectacle à Esperanzah. « Tout a démarré à Florennes à partir d’une rencontre organisée entre des jeunes de la MJ locale et du centre Fedasil, explique Valérie Hebrant de la FMJBF. Nous avons décidé de lui donner un prolongement avec une activité organisée hors les murs, élargie à d’autres jeunes. Et puis est née cette idée folle de partager des pratiques artistiques pour raconter une histoire commune. » Une histoire faite de récits de vie, d’expériences personnelles et de ressentis. Il ne restait qu’à trouver des professionnels pour encadrer le projet : un vidéaste, deux comédiens, deux chorégraphes, deux musiciens et un metteur en scène sont venus compléter l’équipe d’encadrement. Un budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles a permis de passer à l’action. « Un dimanche de juillet, nous avons embarqué valises, matériel, nourriture et puis surtout beaucoup d’envie pour relever un challenge inédit : créer un spectacle en cinq jours et l’interpréter le sixième devant des centaines de festivaliers », poursuit Valérie Hebrant.

Les corps en disent plus que les mots

Jeunesse nomade est une œuvre émouvante où les corps en disent parfois plus que les mots, comme ce tableau évoquant la traversée de la Méditerranée sur un fragile esquif. Ce qui ne devait être qu’un one shot a connu une vie inattendue, avec six représentations en Wallonie et à Bruxelles. Avant Charleroi qui l’accueillera le 24 février. « La difficulté supplémentaire, c’est qu’il faut gérer le départ de certains participants. Des mineurs étrangers frappés d’ordres de quitter le territoire disparaissent. » Pas question de les remplacer. Leur absence occupe au contraire une grande place sur la scène, comme Aïcha, 17 ans dont la demande d’accueil a été refusée par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides. Diffusion de la voix de la jeune femme, projection de son portrait. Jeunesse nomade est un ovni de la scène. Une aventure qui ne laisse personne indifférent.

Réservations auprès de Margaux Joachim 0475/53.88.38 ou jeunessenomade.charleroi@gmail.com. Entrée de 3 à 7 euros, gratuit pour les demandeurs d’asile.

 

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