«Une valeur sûre intemporelle»

Patrick Pergament, directeur général de Petit Bateau, explique les raisons du succès de sa petite culotte. Pourquoi la petite culotte en coton fonctionne encore à l’époque du « shapewear » et autres lingeries suggestives ? En 1918, Etienne Valton a troqué la laine pour le coton : c’était une petite révolution. C’est cette matière douce et de qualité qui fait qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes femmes y reviennent. Par confort d’abord, par simplicité ensuite. Cette simplicité est inspirante : regardez le succès de notre jeu-concours « Dessine ta culotte » lancé début janvier. Il proposait à nos clients de dessiner le nouvel imprimé de notre petite culotte. Nous avons reçu 13.500 dessins ! Six imprimés ont été choisis. Les culottes seront bientôt mises en vente. C’est aussi un imaginaire amusant, un retour à l’enfance… Je crois que c’est ce qui fait le succès de notre petite culotte : c’est un basique intemporel, qui a une histoire. Cette histoire, vous la rappelez aujourd’hui comme un argument marketing important. Nous ne sommes pas vraiment une marque « de » mode, mais une marque « à » la mode. Son histoire vient renforcer l’idée que la petite culotte est une « valeur sûre » intemporelle. Elle a vraiment démarré avec Etienne Valton, qui a eu le génie de couper les culottes à jambes d’un coup de ciseau il y a cent ans. C’est une époque où on coupait beaucoup de choses : les femmes se coupaient les cheveux, les hommes la barbe… Les habitudes de consommation changeaient, c’étaient les années folles. La marque a eu un succès fou, jusqu’à la crise des années trente, période à partir de laquelle la petite culotte fut copiée. Le public-cible a changé ? 85 % de notre chiffre d’affaires vient des produits pour enfants. C’est donc notre cible principale, même si le retour à la culotte en coton est une tendance certaine chez nos clientes. La moitié de notre chiffre se fait à l’international. On développe énormément notre label français en Asie : en deux ans, plus d’une trentaine de boutiques ouvertes en Chine. Le Japon est féru de ce savoir-faire français « emblématique ». Pour une marque née à la fin du XIXe siècle, nous gardons un esprit start-up ouvert sur l’avenir.

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