Ji Young Lim: «Le concours le plus difficile»
A20 ans, la première lauréate du Concours Reine Elisabeth de violon a déjà sept concours derrière elle. Elève de la grande pédagogue coréenne Kim Nam-Yun, par ailleurs membre du jury (sans droit de vote pour son élève). Douze heures à peine après le palmarès, elle nous reçoit tout sourire dans les bureaux du concours. Très décontractée, elle parle avec une grande conviction et illustre son propos avec ses mains d’une façon très expressive
Comment êtes-vous parvenue à soutenir un tel rythme de présentation de grands concours ?
Cela fait partie de la vie d’une jeune violoniste. Présenter le Reine Elisabeth était une sorte de couronnement car c’est certainement le concours le plus difficile au monde.
Les jeunes violonistes ont la réputation de travailler beaucoup et les jeunes Coréens encore plus que les autres, comment trouvez-vous le temps d’être vous-même ?
Il faut profiter de chaque instant libre pour être ailleurs : au cinéma, en promenade, en discussion sur d’autres sujets que la musique. C’est pour moi essentiel parce que cela fait marcher mon imagination. Et un musicien doit d’abord savoir s’exprimer soi-même.
Comment êtes-vous devenue violoniste ?
J’ai commencé par le piano, l’instrument de ma mère et je me suis ensuite tournée vers le violon. Mes parents ont su me pousser à progresser tout en insistant pour que je reste moi-même. Aujourd’hui, c’est vrai que jouer du violon est devenu le but de ma vie mais c’est un besoin qui s’est installé graduellement.
Quel genre de musique préférez-vous ?
J’avoue une préférence pour le concerto de Brahms que j’ai présenté au Concours. J’aime aussi beaucoup la musique de chambre, particulièrement en trio avec piano. Si je me suis sentie à l’aise avec les classiques, Mozart et Beethoven en particulier, je sens que je vais me tourner vers Prokofiev et la musique française avec Debussy et Ravel.
Que représente pour vous l’isolement de la Chapelle ?
La possibilité de se concentrer sur mon propre travail. On se parlait beaucoup, notamment à propos de l’imposé quand quelqu’un revenait de la répétition avec l’orchestre, mais aussi d’autres choses que de musique.
Comment étudiez-vous une partition ?
En la déchiffrant au violon bien sûr mais aussi en la lisant et l’analysant à la table sur la partition. C’est là qu’on en saisit vraiment la structure et les composantes. Aujourd’hui par le Net, un jeune interprète peut aussi se confronter avec toutes les interprétations de l’histoire. C’est intéressant pour comprendre les différentes options possibles mais il faut éviter d’être servile : personne ne m’apprendra à être moi-même. C’est sans doute le plus riche enseignement de mon professeur.
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