Rallye du Mexique (WRC): Neuville se lamente, Loeb se sublime

Invité à ouvrir (et donc à balayer de sa poussière) les routes du rallye du Mexique en sa qualité de leader du championnat du monde, Thierry Neuville savait qu’il vivrait une première étape difficile, vendredi autour de Leon, quelques heures après avoir signé le meilleur chrono de la courte spéciale tracée jeudi soir dans la superbe ville de Guanajuato. Mais ce que le pilote Hyundai ignorait, c’est qu’il allait surtout revivre des événements qui, l’an dernier dans le même rallye, avaient déjà provoqué sa perte ! Perte de pression d’essence… « Ce qui me frustre, c’est que ces incidents ont réduit à néant les efforts que nous avions consentis dans la première boucle au cours de laquelle je m’étais appliqué à rouler proprement pour perdre le moins de temps possible sur mes concurrents, soupirait Thierry Neuville, vendredi soir, au parc de service de Leon, alors qu’au regroup du midi, on l’avait carrément vu péter un câble en claquant violemment la portière de la voiture qui venait de le trahir une première fois. C’était au demeurant une bêtise, mais je me suis trouvé sans pression d’essence dès les premiers mètres d’une courte super-spéciale (1,1 km) tracée avant notre retour au parc. Cela m’a obligé à ouvrir ma portière afin d’accéder à un système atténuant les effets de cette panne. Du coup, j’ai dû achever cette spéciale avec mon coude coincé entre l’arceau et la portière ; un moment très douloureux. » … comme en 2017 ! Dans la chair et dans le cœur surtout. Car Neuville perdit d’un coup plus de 25 secondes et deux places, tout en s’éloignant d’un top 6 auquel il espérait accéder. Et puis surtout, cela lui a rappelé inévitablement l’édition 2017 du rallye au cours de laquelle il avait dû abandonner pour la même raison ! Puis, l’après-midi, c’est cette fois la direction assistée de son i20 WRC qui l’a lâché dans l’antépénultième spéciale du jour, ce qui n’améliora ni son classement ni sa condition physique et surtout morale… « Je suis surpris que nous ayons à nouveau enduré des problèmes techniques déjà rencontrés dans le passé, dit Neuville. Et si nous sommes malgré tout 7e ce soir, nous le devons surtout aux problèmes rencontrés par les autres concurrents (NDLR : abandons de Lappi, Suninen et Latvala, qui repartiront en Rally2, et d’Evans, dont le copilote a été victime d’une commotion). C’est la course, mais c’est bien sûr dur à accepter. On n’y changera rien. » « Plus les cartes en main » D’autant que notre compatriote partira à nouveau parmi les premiers, et qu’il ne peut espérer revenir à la régulière sur les autres WRC officielles, alors que son plus proche concurrent (Mikkelsen) est 1mn30 devant lui. « Je n’ai plus les cartes en main : je ne peux plus qu’espérer qu’il y aura encore de la casse devant, c’est tout, » soupirait-il. Loeb peut jouer la gagne ! Non loin de lui, et même si son équipier Dani Sordo était en tête du classement provisoire, tous les projecteurs se tournaient à nouveau vers Sébastien Loeb. S’il a certes profité de sa bonne position sur la route – comme Sordo et Meeke notamment – le nonuple champion du monde a à nouveau étonné la planète rallye en profitant de la première boucle pour se mettre dans le rythme et… corriger ses notes, avant de signer deux meilleurs temps coup sur coup, et notamment dans le fameux juge de paix d’« El Chocolate », une spéciale qu’il découvrait pourtant complètement. Loeb : « Content d’être là après 6 ans d’absence » Une nouvelle démonstration de l’Alasacien, qui s’est ainsi installé en 2e position provisoire, à un 7,2 secondes à peine de Sordo. « C’est vrai que le bilan est assez bon, reconnaissait Loeb, sous la menace de Tanak (à 3,8 sec.), tandis que l’autre pilote Citroën, Kris Meeke, vainqueur au Mexique l’an dernier et bien sûr très habitué à la C3 WRC, accusait un retard supplémentaire de 14 secondes, juste devant Ogier (à 23 secondes de Loeb). Je ne savais pas à quoi m’attendre, surtout en matière de rythme, et c’est donc super de nous trouver ici. Je suis clairement content d’être là, après six ans d’absence. Ce n’était pas gagné d’avance. On sait que la concurrence est forte, que les voitures ont changé. C’est vrai que j’avais dit vouloir venir pour le plaisir, mais la performance ajoute au plaisir bien sûr ! » Ce samedi, les débats (9 spéciales, 140 km) risquent d’être intenses entre les six premiers classés (Sordo, Loeb, Tanak, Meeke, Ogier et Mikkelsen) réunis en 30 secondes à peine. Neuville, lui, sera contraint d’observer cela de (trop) loin…

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