Affaire Veviba: peut-on encore manger de la viande «bio» sans crainte?
Cela n’aura échappé à personne, l’abattoir et l’atelier de découpe Veviba opéraient pour la filière classique et pour le bio.

Deux jours après l’éclatement du scandale Veviba, le secteur de la viande se trouve une nouvelle fois dans le maelström. Sauf surprise, il semble que les conséquences sanitaires de la crise soient à ce stade limitées, voire très limitées. Certes, de la viande potentiellement à risque a bien été mise sur le marché, mais aucune analyse n’a prouvé de contamination. Les malversations sur les étiquettes de viande congelée en affectent la conformité mais rien n’atteste que la santé des consommateurs soit en danger.
Reste que les dégâts en termes d’image risquent d’être bien plus dévastateurs. Cela n’aura échappé à personne, l’abattoir et l’atelier de découpe Veviba opéraient pour la filière classique et pour le bio. Victime de la fraude, celui-ci perd-il pour autant son aura de crédibilité ?
« La certification bio caractérise un mode de production de l’animal vivant », rappelle Yvan Hayez, secrétaire général de la FWA. « Les abattoirs bio, ça n’existe pas ! Ces structures sont des machineries énormes. Elles reçoivent plusieurs livraisons différentes par jour et doivent donc traiter par lots successifs. »
La tentation de tricherie
Dans les abattoirs, les règles sont strictes : les lots ne peuvent pas s’enchaîner n’importe comment. « Une journée type dans une chaîne d’abattage commence avec toutes les viandes bio du magasin, explique Laetitia Van Roos, responsable de la cellule « viandes bovines » au Collège des producteurs. Un système par ordinateur scanne toutes les identifications des lots entrés. Les “bio” vont passer en priorité avant le reste, sur l’espace bactériologiquement vierge. En fonction des cahiers des charges, on enchaîne avec les autres viandes. De la transformation à la réception en passant par le stockage : les produits biologiques sont tenus à l’écart des autres. »
Si le bio n’est pas forcément à l’abri de fraudes, il paraît en être habituellement moins victime : « La tentation de la tricherie est d’autant plus importante que l’échelle en termes de volume de flux de viande est grande », ajoute Sylvie Laspina, ingénieure agronome chez Nature et Progrès. « Dans le secteur bio, il y a moins d’industrie agroalimentaire et plus de circuits courts, notamment avec des éleveurs qui font simplement tuer leur animal à l’abattoir et récupèrent ensuite la viande pour la travailler eux-mêmes. Moins il y a d’intermédiaires, moins les risques de fraude sont élevés. Manger bio est donc une solution pour minimiser les risques, si vous vous adressez bien à un producteur local. »
>>> Fiable ou opaque: quatre questions sur la filière de la viande
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Je repose ma question: Les employés qui ont en connaissance de cause (certain l'ont reconnus face cachée)participé à l'envoi de produits non conforme à la consommation, pourraient -ils être poursuivi en justice?
"Il semble que les conséquences sanitaires soient à ce stade, limitées" Ben tiens, après un an et demi, on a eu le temps d'être vaccinés !