Bruxelles: lourdes peines requises pour les émeutiers

De 24 à 36 mois de réclusion : ce sont des peines sévères, exemplaires même, que requiert le parquet de Bruxelles à l’encontre de casseurs qui avaient mis à sac le centre de Bruxelles le soir de la qualification de l’équipe nationale marocaine à la prochaine Coupe du monde, le 11 novembre 2017. Vendredi, le tribunal correctionnel a réexaminé conjointement les dossiers de huit suspects inculpés pour dégradations, rébellion armée en bande, vol ou encore coups à l’encontre de policiers. Parmi ceux-ci, le rappeur bruxellois Jilani D., alias Benlabel, qui avait appelé dans un post Facebook à « tout cramer à Lemonnier ». L’artiste avait par la suite affirmé que son message n’était pas destiné à chauffer ses fans et à les inciter à venir se défouler près de la Bourse. Qu’il ne s’agissait que d’un appel « à faire la fête ». Ses explications n’ont pas vraiment convaincu le parquet qui a requis deux ans de réclusion à son encontre. Parmi les autres casseurs présumés, deux jeunes ont été identifiés sur la base de leur tenue vestimentaire, de pièces supposées volées retrouvées à leur domicile ou d’images prises ce soir-là. Des preuves que contestent leurs avocats. [scald=17870862:sdl_editor_representation] La zone de police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, l’Etat belge, la Ville de Bruxelles, la Stib ou encore des ASBL représentant les commerçants de quartiers du centre-ville figurent parmi les parties civiles. Des dédommagements se chiffrant en dizaines de milliers d'euros ont été réclamés. Quelques jours après les faits, l'échevine des travaux publics Els Ampe (Open VLD) estimait déjà les dommages concernant l’espace public à plus de 30.000 euros dont 20.000 euros pour les dégradations occasionnées aux feux et aux panneaux de signalisation. A ces montants s’ajoute l’important préjudice subi par les commerçants du centre-ville. La justice bruxelloise s’est aussi penchée vendredi sur le sort de deux émeutiers impliqués dans les débordements qui s’étaient produits deux semaines plus tard à Ixelles. Le 25 novembre, une manifestation contre l'esclavage en Libye avait dégénéré dans les quartiers Louise et Matonge. Une vingtaine de jeunes cagoulés s’étaient détachés du groupe et avaient saccagé des commerces. Des véhicules, dont deux appartenant à la police fédérale, avaient été endommagés. Les émeutiers s’étaient ensuite dirigés vers Matonge avant d’être interpellés ou dispersés par les services d’intervention. La police avait lancé un appel à témoin qui avait porté ses fruits puisqu’un jeune homme de 20 ans avait fini par se rendre. Sans antécédents judiciaires, il avait reçu une simple citation à comparaître. Un autre jeune inculpé pour rébellion, dégradations de mobilier urbain, de commerces et de véhicules de police, ainsi que pour des coups le rejoint sur le banc des prévenus. Le jugement initialement prévu en mars avait été reporté en raison de nouvelles constitutions de parties civiles. Parmi celles-ci figurent la zone de police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, l’Etat belge et le commissaire Vandersmissen, qui avait été la cible d’un projectile. A l’instar de ceux poursuivis pour les dégradations à la Bourses, les deux jeunes encourent de lourdes peines : 24 et 40 mois de réclusion. Verdict le 20 avril.

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