Standard: le nouveau visage rouche en 2018...

7 points gagnés dans les 5 dernières minutes En chœur, les joueurs liégeois l’ont répété dimanche dans les travées du Jan Breydelstadion de Bruges : cette équipe-là du Standard, façonnée par un Ricardo Sa Pinto au tempérament de feu, ne lâche rien. « Ce groupe a montré plus d’une fois qu’il avait une grosse force de caractère », assène Renaud Emond, qui partage avec lui les mêmes valeurs de combativité et de jusqu’au-boutisme. « Combien de fois n’avons-nous pas retourné des situations bien mal embarquées ? » Le calcul est vite fait : depuis le début de la saison, le Standard a gagné 16 points grâce à 14 buts inscrits dans le dernier quart d’heure de jeu, mais a aussi perdu, à ce moment-là, de la partie, 13 précieuses unités, pour un total de 11 buts encaissés. La balance est donc, à peu de chose près, à l’équilibre. Et le constat est identique si on tient compte des cinq dernières minutes de jeu disputées, qui ont rapporté 10 points à Sébastien Pocognoli et ses équipiers, mais leur en ont aussi coûté 8. Là où l’écart est le plus marqué, c’est depuis le début de l’année 2018 puisque sur leurs quatorze dernières sorties (les 9 derniers matches de la phase classique de la compétition + les 5 premières rencontres des Playoffs 1), les joueurs principautaires ont arraché 8 points en refaisant une partie de leur retard ou tout leur retard dans les cinq dernières minutes de jeu. Dont 3 points lors de ces Playoffs 1, qui en seraient devenus 5 si, face à Charleroi, Junior Edmilson avait inscrit le seul but du match à la 85e et non à la 84e minute. Dans l’autre sens, le Standard n’a abandonné qu’une unité dans le temps réglementaire, à Zulte Waregem, en encaissant un but de Saponjic qui l’avait privé d’un partage mérité. 8 points gagnés dans les cinq dernières minutes de jeu pour 1 seul perdu, et un bilan positif de 7 unités à l’arrivée, c’est donc depuis le début de la deuxième moitié de saison que la différence est la plus nette. Parce que, depuis, le Standard a su forcer sa chance, là où il n’avait pas souvent eu la baraka lors de première moitié de saison, mais aussi parce que l’effectif liégeois, incapable sous Yannick Ferrera et Aleksandar Jankovic de réagir et de se faire violence lorsqu’il était mené au score, terriblement fataliste lorsque les événements étaient contraires, affiche aujourd’hui un caractère que Ricardo Sa Pinto, et c’est là l’un des principaux mérites du technicien portugais, a réussi à lui insuffler. 7 buts et 6 assists venus tout droit du banc Résumer les bons résultats forgés par le Standard depuis le début de l’année 2018 à la force de caractère de cette équipe dirigée par Ricardo Sa Pinto est trop réducteur. Ce serait oublier, en effet, que la formation principautaire recèle, dans tous les secteurs de jeu, de la qualité, beaucoup de qualités, à l’image d’un Mehdi Carcela qui, depuis son retour en Cité ardente, l’a grandement bonifié, ou d’un Junior Edmilson que rien, dans ces Playoffs 1 taillés pour lui, ne semble pouvoir arrêter. « Et puis, le coach fait des supers bons choix », ajoute Renaud Emond, en songeant à l’assist de Carlinhos pour… lui-même sur le troisième but liégeois dimanche à Bruges, ainsi que le coup-franc obtenu par Djenepo et ce ballon poussé par Duje Cop au fond du but de Gabulov pour faire 4-4. « Il sent les joueurs qu’il doit faire entrer au bon moment. C’est une force de savoir faire les bons changements avec les bons joueurs. Il sait le faire, c’est très bon pour nous… » Les chiffres sont éloquents : depuis le début de l’année 2018, les joueurs venus du banc ont signé, en 14 sorties, 7 buts (Marin, Sa, Carlinhos, Djenepo et Cop à trois reprises) et 6 assists (Mpoku, Marin, Carlinhos et Carcela trois fois). Les recrutements réalisés durant la trêve hivernale n’y sont évidemment pas étrangers : si les arrivées de Carcela, Cimirot, Koutroubis et Vanheusden ont apporté un surplus de qualités dans l’effectif de Sa Pinto, elles ont aussi eu pour effet d’accroître de manière importante la concurrence (et donc en même temps l’appétit de certains joueurs) et d’offrir à l’entraîneur portugais davantage de solutions. À titre de comparaison, seul le jeune Malien Moussa Djenepo, durant la première moitié de saison, soit les 21 premières journées de la phase classique du championnat, avait signé un assist en surgissant du banc, le 24 septembre 2017, servant Paul-José Mpoku sur le but qui avait valu au Standard de l’emporter sur le fil durant les arrêts de jeu face à Lokeren (2-1). Et à Ricardo Sa Pinto de rester en vie et de poursuivre son travail en bord de Meuse.

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