Bpost veut se séparer de plus de 500 travailleurs

L’heure est à nouveau aux économies chez bpost. L’entreprise publique a annoncé ce jeudi aux partenaires sociaux son intention de sous-traiter deux activités au privé et de restructurer une troisième. Au total, 513 personnes sont potentiellement concernées. bpost a tout d’abord fait part de sa volonté de sous-traiter entièrement ses activités de restauration et de nettoyage d’ici 2020. Cela concerne respectivement 43 et 310 personnes, selon l’entreprise. Ces deux activités étaient déjà partiellement externalisées depuis 2004 pour la restauration et 2012 pour le nettoyage. bpost veut maintenant aller au bout de sa logique. « Nous voulons nous focaliser sur notre cœur de métier », explique Baudouin de Hepcée, porte-parole. L’entreprise publique affirme vouloir recaser un maximum de personnel chez les sous-traitants. « Une procédure de marché public va être ouverte pour désigner des prestataires de services pour ces deux activités. Il sera inscrit dans le cahier des charges qu’on souhaite une reprise de notre personnel », insiste-t-il. Le call-center restructuré bpost a également annoncé une restructuration dans son call-center. L’emploi va y être réduit d’environ 30 % d’ici à 2020. Cela concerne 90 à 130 emplois sur 375. « On constate avec la croissance des volumes de paquets (+ 28 % en 2017) que le nombre d’appels augmente significativement mais aussi que les questions sont assez similaires et relativement simples, explique Baudouin de Hepcée. On pense qu’on peut y répondre de façon plus rapide et plus pertinente en amont en développant davantage nos systèmes d’information ». bpost veut notamment offrir plus d’information sur son site internet, lancer de nouvelles applis, recourir davantage aux répondeurs automatiques et aux chatbot (des robots à qui on peut poser des questions via internet). Objectif ? Diminuer de 50 à 60 % le nombre d’appels. Que vont devenir les 90 à 130 travailleurs ? L’entreprise évoque un reclassement en interne, un accompagnement pour ceux qui sont en fin de carrière et un plan social. « Cela fera l’objet de négociations avec les syndicats », poursuit le porte-parole. Enfin, bpost veut limiter la durée d’encadrement des travailleurs contractuels faisant partie du « job mobility center », une cellule de reconversion et de reclassement interne à l’entreprise publique. Une trentaine de personnes accompagnées par cette cellule devraient quitter bpost. Arrêts de travail ce vendredi Cette annonce tombe alors que la tension est déjà palpable dans l’entreprise et que des arrêts de travail sont planifiés ce vendredi par la CSC en réaction à une autre mesure d’économies : l’arrêt de la collecte du courrier dans les boîtes aux lettres rouges le samedi à partir du 1er juillet. Raison invoquée ? Le courrier du samedi a baissé de 50 % depuis 2004 et ne représente plus que 2 % du volume total de courrier traité. Insuffisant pour continuer, estime bpost. La direction prétend qu’il n’y a pas d’impact social car toutes les personnes concernées par l’arrêt de cette collecte se verront offrir de nouvelles possibilités de distribuer les paquets le samedi. A la CSC, on n’est pas d’accord et on estime que les facteurs auxiliaires qui avaient l’habitude d’engranger des heures supplémentaires en travaillant le samedi seront pénalisés. Stéphane Daussaint, responsable secteur postal pour la CSC, « déplore fortement » l’annonce faite ce jeudi « qui vient confirmer des bruits qui courraient depuis des mois ». Il s’interroge sur sa marge réelle de manœuvre pour négocier et éviter les licenciements secs. « Le reclassement en interne, je n’y crois guère. Tous les départements sont en réorganisation permanente, il n’y a pas beaucoup de possibilités ». La CSC maintient son action ce vendredi dans le service collecte, couvre tous les débrayages qui auraient lieu dans l’entreprise dans les prochains jours et confirme l’appel à la grève générale le 16 mai prochain (manifestation nationale). « On va réunir nos instances la semaine prochaine pour voir s’il y a lieu de continuer la mobilisation ». Sauver un maximum d’emplois Du côté du syndicat socialiste, on reste prudent à ce stade et on souligne qu’une négociation doit encore avoir lieu avec la direction. « Nous allons nous battre pour sauver un maximum d’emplois et pour recaser les personnes dont l’emploi serait supprimé », annonce Jacques Lespagnard, responsable à la CGSP Poste. Le syndicat socialiste n’appelle pas à la grève pour l’heure, mais d’éventuelles actions pourraient être couvertes.

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