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Calathéas Entre photo et peinture

Les photographies de Christian Carez à la galerie Détour lancent une saison d’expositions à Namur sur le thème de la fascination des fleurs.

« Calathéas », jusqu’au 16 juin à la Galerie Détour (Jambes).

Fiche - Temps de lecture: 4 min

Christian Carez, en botaniste et « peintre » de feuillages flétris et alanguis, voilà qui peut surprendre. Ce photographe belge bien connu, qui fut professeur à la Cambre pendant une vingtaine d’années et fit ses preuves en différents registres de l’art photographique, s’est plu à regarder mourir ses calathéas, plantes tropicales d’intérieur à feuilles vertes et pointues, nervurées de rose. De son objectif numérique, il a éternisé, en petits tirages, les derniers moments de ces végétaux privés d’eau, de lumière et peut être de parole s car, on le sait, il faut parler aux plantes !

On ne trouvera rien à redire à cette maltraitance passagère. Depuis le temps, les intéressées ont peut-être repris du poil de la bête et puis ce naufrage programmé nous a valu un cycle d’images d’une grande beauté dans leur simplicité et leur subtilité, le chatoiement pictural de couleurs sourdes et rares.

Les calathéas de Christian Carez
: le chatoiement pictural de couleurs sourdes et rares.
Les calathéas de Christian Carez : le chatoiement pictural de couleurs sourdes et rares. - DR

Les calathéas de Christian Carez : le chatoiement pictural de couleurs sourdes et rares.

Est-ce le fait du papier mat de l’impression ? Du procédé dit « archival pigment print » qui incorpore des particules de pigments ? Des clairs-obscurs nacrés ? Des tons qui vont du vert tendre au vert foncé, du rose au mauve et du gris perlé au presque noir des feuillages sculptés par l’ombre et la lumière ? Toujours est-il que l’objectif réussit à transformer l’architecture fragile de ces plantes croupissantes en mystérieux îlots sous des cieux crépusculaires, en spécimens recroquevillés d’une flore presque faune ou même en danseuses exténuées humblement retranchées sous leur corolle de soie fanée. On pense aux Vanités de la peinture ancienne qui nous alertaient sur le temps qui passe et sur nos fins dernières.

A eux seuls, les Calathéas de Christian Carez déjà montrés au Salon d’art il y a trois ans, couvrent tout le registre poétique et symbolique de la thématique florale qui sera à l’honneur dès le mois de juin à Namur.

Les fleurs, à l’évidence, même fanées, représentent un petit coin de paradis, une source de jouvence et de réflexion que trois musées namurois ont choisi d’explorer dans tout leur éventail symbolique et utile. Vivantes ou séchées, peintes ou dessinées, dans les jardins, les maisons, sur les tissus, les vêtements…, elles sont synonymes de ravissement où, à l’inverse, de mélancolie infinie. Objets d’études, symboles, suggestions érotiques, plantes médicinales… les plus simples comme les plus sophistiquées continuent d’inspirer poètes, artistes et scientifiques.

Trois expositions à Namur s’emparent de cette thématique qui sera rehaussée d’installations florales de Thierry Boutemy.

Fleurs lascives
: Félicien Rops, Flore, aquarelle sur carton et crayon de couleur.
Fleurs lascives : Félicien Rops, Flore, aquarelle sur carton et crayon de couleur. - Otterlo, Kröller-Müller Museum

Fleurs lascives : Félicien Rops, Flore, aquarelle sur carton et crayon de couleur.

Le Musée Rops avec Fleurs lascives se penche sur la fascination du célèbre graveur pour les fleurs et sur l’engouement de la bourgeoisie du XIXe siècle pour les serres et les jardins. Il met en scène les liens entre curiosités botaniques et représentations artistiques, entre sciences et arts qui exploitent volontiers les suggestions érotiques des fleurs.

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Fleurs lascives : Fernand Khnopff, Des roses, pastel sur papier.

Le château de Thozée et ses jardins embrayent avec un programme pédagogique de stages et d’animation, de résidences d’artistes…

Au Musée des arts anciens, l’exposition Fleurs apprivoisées montre les nombreuses représentations transmises par les textes et les images au fil des arts du Moyen Age et des XVIe et XVIIe siècles.

Fleurs plaisantes au Musée des Arts décoratifs de Namur, dans les beaux décors des Bateliers accueilleront des œuvres des XVIIIe et XIXe siècles et parmi elles de nouvelles acquisitions, des prêts inédits, des interventions d’artistes actuels. À partir d’août, son jardin à la française, un espace de verdure unique au centre-ville rouvert après cinq ans, accueillera des œuvres contemporaines. Un été qui promet !

« Calathéas », jusqu’au 16 juin à la Galerie Détour (Jambes).

 

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