Fierté nationale
On peut aimer ce Royaume – on y vit bien. De là à en être fiers… Le carnet du samedi.


C’était rituel. Le 11 novembre, chaque école du quartier dépêchait une classe au monument aux morts. C’était le fruit d’un arrangement entre la municipalité et les écoles du cru, pour gratifier le pluvieux cérémonial d’un peu de public. Le bourgmestre rendait hommage à quelques soldats perdus dans un conflit dont personne ne nous avait encore rien dit. Quant à l’hymne national, interprété par quatre sous-musiciens de provinciale 4, il faisait gondoler les mioches.
Le fait est là, n’est-ce pas : si la Marseillaise, l’hymne russe ou le « Dieu sauve la reine » invitent à lever le menton, à gonfler les poumons et à mourir pour le pays, la Brabançonne évoquait plutôt, dans notre esprit enfantin, le train arrière d’un hippopotame déambulant vers l’heure de la sieste.
Po, pom, po, pôôôôm…
Et on riait.

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