Service minimum: la SNCB ne garantit qu’un train sur trois durant la grève

Service minimum, service garanti, plan alternatif… la rhétorique peut changer. Vendredi matin, les navetteurs découvriront la réalité du concept mis en place par le gouvernement fédéral. La CGSP va en effet mener une action de grève de 48h, entre ce jeudi 22h et samedi 22h, qui sera l’occasion de la première application de ce service minium/garanti/de continuité en vigueur depuis le mois de mars de cette année. Un système qui doit permettre à la SNCB d’élaborer un plan de transport alternatif avec les personnes qui ne se seront pas déclarées en grève. Premier bilan : la SNCB annonce qu’elle pourra assurer un train sur trois vendredi. Lesquels ? Chacun, à partir de mercredi 22h, peut aller regarder sur le planificateur de voyage. « Ce vendredi, le service alternatif implique qu’un certain nombre de trains IC circuleront dans tout le pays, explique la SNCB : quelques-uns uniquement durant les heures de pointe, d’autres également pendant la journée. Un certain nombre de trains L et de trains S circuleront, mais uniquement durant la pointe du matin et du soir. La plupart des trains de pointe ne circuleront pas. La SNCB prévoit au total qu’un tiers des trains circuleront vendredi. » Moins de trains samedi « Un certain nombre de trains », « quelques-uns »… le message général n’est pas très clair. Mais les utilisateurs auront 24 heures pour aller vérifier les horaires qui pourront les arranger. Idem le lendemain, puisque les détails du plan de transport alternatif pour samedi ne seront accessibles aux utilisateurs potentiels qu’à partir de ce jeudi 28 juin à 22h. Samedi toujours, la SNCB reste vague : il y aura moins de trains (mais on ne parle plus de proportion comme pour le vendredi) et les trains supplémentaires vers la côte, habituels en cas de météo avantageuse, ne circuleront pas. Globalement, il est donc assez compliqué d’analyser la pertinence du plan alternatif déployé par la SNCB et Infrabel. Ici, un seul syndicat, la CGSP, avait appelé à la grève. Le résultat, le gel des activités ferroviaires, semble néanmoins supérieur aux précédentes grèves du genre, notamment en Flandre. Pour rappel, par cette action, le syndicat socialiste entend dénoncer l’absence de tous les cheminots sur la liste des métiers pénibles pour le calcul de l’âge de pension, seules certaines fonctions ferroviaires, les plus exposées, ayant été reprises. A la lettre Pour sa première, la nouvelle procédure de service minimum a été appliquée à la lettre. Une fois le préavis de grève déposé par les syndicats, la SNCB et Infrabel ont donc demandé au personnel occupant des fonctions essentielles de prévenir, 72 heures à l’avance, de leur intention de suivre, ou pas, les consignes de grève. Le personnel avait jusqu’à lundi 22h pour se prononcer. Il y a visiblement eu quelques problèmes informatiques pour y arriver. Certains parlent même d’une forme de malveillance, d’une volonté de saturer le système. Du côté syndical, on dénonce aussi une tentative déguisée de réquisition. Dans une note interne, la SNCB évoque la possibilité de demander aux agents qui assurent la prestation qui précède le début de la grève de prolonger leur service « dans le cas où vraiment aucun agent n’est disponible ». Typiquement le genre de situation que la nouvelle procédure devrait permettre d’éviter. Bien vérifier Mais il semble certain qu’à la SNCB et à Infrabel, en plus des grévistes déclarés, on craigne des désistements, des absences médicales, supplémentaires de dernière minute. Une autre manière de tester la faisabilité du nouveau système. C’est sans doute la raison pour laquelle la SNCB reste assez vague sur la stratégie qui a été utilisée pour élaborer le plan de transport alternatif, quitte à ne pas être très claire dans ses explications aux utilisateurs. Pour preuve, l’opérateur ferroviaire invite les voyageurs à bien vérifier, avant de se rendre à la gare, si le train qu’ils convoitent est effectivement programmé. En plus d’une tendance naturelle à la prudence, il reste donc, visiblement, un certain nombre de doutes sur l’organisation concrète des deux journées de grève.

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