Abba au «Soir»: «C’est comme si on avait fait une pause de 6 mois et pas de 35 ans»

Avec 615 millions de dollars de recettes à travers le monde, le premier opus de la saga Mamma Mia!, basé sur la comédie musicale créée il y a vingt ans, doit surtout son succès aux chansons immortelles du groupe suédois Abba. La suite de la saga, Mamma Mia ! Here We Go Again , sorti cette semaine chez nous, tout juste dix ans après le premier film, suit de près une annonce d’une importance capitale : après 35 ans, le groupe s’est reformé pour travailler sur un nouveau projet. [scald=22815394:sdl_editor_representation] À l’occasion de la sortie du film dans leur ville de Stockholm, nous avons rencontré Benny Andersson et Björn Ulvaeus (les deux femmes du groupe étaient Agnetha Fältskog et Anni-Frid Lyngstad). À plus de 70 ans, les deux hommes sourient quand ils repensent aux costumes particulièrement extravagants qu’ils ont portés des années 60 aux années 80 alors qu’ils se produisaient à travers le monde. Quelle a été votre réaction quand vous avez appris qu’il y aurait un deuxième « Mamma Mia ! » ? Benny Andersson À vrai dire, juste après le premier film, Universal avait déjà annoncé qu’il y en aurait un deuxième. L’idée était loin de nous enchanter. Ce film avait eu tellement de succès, pourquoi risquer de tout compromettre ? Mais les choses changent en dix ans et nous nous sommes dit : « Pourquoi pas ? » Nous étions tous nostalgiques. Björn Ulvaeus L’histoire de Mamma Mia ! est née d’une expérience : peut-on créer une comédie musicale dans l’autre sens, à savoir en partant des chansons et en construisant une histoire autour ? Personne ne l’avait jamais fait auparavant. Aujourd’hui, vingt ans après sa création, la comédie musicale fait toujours fureur dans le West End londonien ou encore à Broadway, à New York. [scald=22815395:sdl_editor_representation] Comment avez-vous choisi les chansons pour ce deuxième film ? B.A. Quand nous avons reçu le scénario, nous avons tout de suite pensé à plusieurs chansons. Björn a seulement modifié quelques textes. Du reste, il y a énormément de chansons que personne ne connaît à moins d’être un fan inconditionnel d’Abba. B.U. Avec raison ! Il y a des chansons que nous n’avons pas voulu inclure car elles ne valaient pas grand-chose. En revanche, il y en a d’autres, surtout celles enregistrées au début de notre carrière, que nous n’avions pas eu le temps d’enregistrer convenablement en studio et de retravailler. Aujourd’hui elles fonctionnent. [scald=22815393:sdl_editor_representation] Vous êtes retournés en studio avec vos partenaires Agnetha et Anni-Frid. Comment ça s’est passé ? B.A. Nous avons enregistré deux nouvelles chansons (« I still have faith in you » et « Don ’ t shut me down », NDLR) pour un projet sur lequel nous travaillons depuis un moment, et ça a été incroyable. Agnetha et Anni-Frid ont encore des voix magnifiques. B.U. Comme nous avions quelques bonnes nouvelles chansons, nous avons appelé les filles qui ont tout de suite accepté notre proposition. Nous sommes retournés deux jours en studio. C’était comme si on avait fait une pause de seulement 6 mois et non de 35 ans ! C’était un sentiment merveilleux. B.A. C’était la première fois que nous rechantions ensemble depuis 35 ans, mais ça ne veut pas dire que nous nous sommes perdus de vue. Nous nous voyons de temps en temps, mais avons tous suivi des chemins différents. Frida vit en Suisse, par exemple. B.U. En studio, le lien qu’il y avait entre nous à l’époque était palpable. Mais ça ne veut pas dire que nous allons à nouveau travailler ensemble. Chacun de nous a des projets différents, mais pas ensemble. Est-il vrai qu’on vous a proposé un milliard de dollars pour vous produire à nouveau ensemble ? B.U. (Rires.) Pas que je sache, mais les rumeurs sont nombreuses. B.A. Je suis satisfait de ma vie. Je chante désormais dans un orchestre de 16 musiciens. Le groupe ne me manque pas. Et puis nous avons un projet qui nous prend énormément de temps, un concert en hologrammes qui fera bientôt le tour du monde… tandis que nous resterons bien tranquillement à la maison sans avoir à remonter dans le bus après chaque concert. Suivez-vous encore le parcours de la comédie musicale « Mamma Mia ! » ? B.U. C’est quasiment impossible, il y a eu tellement d’adaptations à travers le monde. B.U. Nous suivons toujours toutes les adaptations au début. Quand quelqu’un veut traduire les textes de la comédie musicale en espagnol ou en français par exemple, il nous envoie les traductions et nous les contrôlons. Êtes-vous conscients de l’influence que vous avez eue ? B.A. Je reconnais parfois notre patte dans certains morceaux. B.U. Il est plus facile de dire qui nous a influencés. Phil Spector, les Beatles, les Beach Boys. À chaque fois que les Beatles sortaient un nouvel album, nous savions que nous devions nous aussi faire un pas en avant. C’est également pour cette raison que nous avons toujours composé en anglais : c’est la langue des Beatles, d’Elvis Presley et des Beach Boys. Quels sont les ingrédients d’un titre à succès ? B.A. Un seul : la sincérité.

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