Crédit-temps, barèmes, prépensions: ce qui va changer après le jobs deal
Certaines mesures étaient déjà connues et annoncées. Voici le plan du fédéral pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre.


Le Premier ministre l’avait annoncé fin mai dans nos colonnes : le fédéral entend s’attaquer à la pénurie de main-d’oeuvre. « C’est ma priorité numéro un pour les mois qui viennent : on a tellement réussi à créer de l’emploi dans le secteur privé que nous sommes confrontés à un très grand nombre d’emplois vacants. Les entreprises ont doublé les emplois vacants en trois ans. C’est gigantesque. Nous avons un problème sérieux de métiers en pénurie. Un problème qui s’est aggravé avec la création de postes de travail supplémentaires » .
Deux mois plus tard, le fédéral tient son plan, baptisé entre-temps « jobs deal ». En voici les cinq principales mesures, dont certaines sont spectaculaires.
1L’augmentation de la dégressivité des allocations de chômage. Cette mesure n’est pas intégrée comme telle dans le « jobs deal », mais elle a clairement pour objectif d’inciter les demandeurs d’emploi à retrouver rapidement du travail. De manière générale : depuis le gouvernement Di Rupo, les allocations de chômage sont dégressives, c’est-à-dire que, juste après la perte d’emploi l’allocation est plus élevée. Elle diminue ensuite graduellement pour atteindre un plancher, de 1.100 euros environ pour les chefs de ménage et de 700 euros environ pour les cohabitants. Le gouvernement adapte le système. D’abord, il va relever l’allocation, en augmentant le plafond actuel, qui est à 2.619 euros. Ensuite, il va accélérer la dégressivité, c’est-à-dire que le montant de l’allocation baissera plus vite avec le temps. Le forfait minimum sera donc plus vite atteint. Il fut question, en outre, de baisser le forfait minimum. Le gouvernement y a renoncé. Il appartient à présent au ministre de l’emploi de prendre les arrêtés qui s’imposent. L’accord du gouvernement précise que le but n’est pas de réaliser des économies budgétaires.
2La fin de la prépension à 56 ans. En cas de restructuration, il était possible de prévoir des prépensions à 56 ans. Mais la fin de ce système était programmée. Le gouvernement confirme cette mesure : la prépension pour restructuration passera à 59 ans en 2019 et à 60 ans en 2020. Les conditions de carrière minimales sont portées de 40 à 41 ans au premier janvier 2019.
3Les salaires liés à la compétence et la productivité et non plus à l’ancienneté. C’est une mesure qui risque de faire du bruit : le gouvernement va négocier avec les partenaires sociaux la fin des barèmes salariaux liés à l’âge. Les critères seront désormais « la compétence et la productivité ». Les conventions collectives à venir seront déjà contrôlées pour vérifier qu’il n’y a pas de discrimination. Et une étude va être réalisée sur l’impact de ces mesures sur le coût salarial.
4Les crédits-temps de fin de carrière réduits. Le gouvernement a décidé de toucher une nouvelle fois aux crédit-temps de fin de carrière, qui permettent de prendre un temps partiel dès 55 ans. L’âge passera à 60 ans dès le premier janvier 2019. En revanche, le crédit-temps pour suivre une formation en pénurie sera allongé : il passe de 36 à 48 mois.
5La gel de la dégressivité pour les chômeurs qui suivent une formation à un métier en pénurie. Le gouvernement s’engage à étudier cette possibilité, en accord avec les régions. Mais il y a une balise : ceci ne peut vider de son sens le principe de la dégressivité.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Et les autres actionnaires de Dexia ? Le principe d’égalité entre les actionnaires est complètement bafoué.
Dans le dossier Arco, pourquoi indemniser certaines personnes physiques parce qu'elles font partie de Arco (coopérateurs) et pas les autres. Bonjour la Cour Constitutionnelle?