Tour de France: l’élève a surpassé le grand maître

Sa mèche faussement rebelle qui chipote sous la casquette en surmontant sa moustache so hype donne une certaine aspérité au personnage. Une tignasse un peu trop négligée qui tranche avec le côté lisse, convenu, tout en maîtrise d’un Geraint Thomas qui épouse à la perfection les traits de premier de classe. Pour expliquer sa transformation physique et sa perte de poids, le vainqueur du Tour assurait jadis qu’il avait réduit drastiquement sa consommation de bière… Un exemple, juste comme ça. L’anecdote date de 2014, d’un Paris-Nice où un maillot jaune a, pour la toute première fois, épousé la filiforme silhouette du Gallois. Monstrueux, jusque-là, sur la piste où il enquille deux titres olympiques avec la poursuite de Sa Majesté, l’élève se révèle vraiment sur la route où la palette de ses capacités cherche ses limites comme les grands peintres expérimentent leur art. Et parfois, se plantent complètement au point de jeter la toile. Geraint Thomas en sait quelque chose, lui qui a souvent ruiné son évolution dorée et ses espoirs en chutant.