Yannick Ferrera: «Si je pouvais me vanter d’avoir le palmarès de Michel…»

Le front humide et brillant, témoignant de la chaleur et de l’effort déployé quelques minutes auparavant lors de la séance d’entraînement qu’il a dirigée, Yannick Ferrera déambule dans les couloirs du Freethiel. Il le sait, les quelques questions que vont lui poser les journalistes ce jeudi tourneront davantage autour du Standard, avec qui il a remporté la Coupe de Belgique en 2015, ou plutôt autour de Michel Preud’homme, son ancien collègue de travail à La Gantoise et à Al Shabab. « Cela fait 6 ans qu’on me pose des questions sur Michel, j’ai l’habitude », plaisante-t-il d’entrée, comme pour rassurer les personnes présentes face à lui. Yannick Ferrera, on vous compare souvent à Michel Preud’homme, dans le style de coaching, de management. Cela vous flatte ? Michel est un entraîneur très bien considéré en Belgique et même à l’étranger d’ailleurs. Quand on vous compare à lui, oui, c’est toujours flatteur. J’ai bien connu Michel et il y a d’office des traits de caractère que j’ai pris de lui, comme on dit que Will Still (NDLR : son ancien adjoint à Saint-Trond et au Standard), a beaucoup pris de moi, c’est normal. Maintenant, on reste deux personnes différentes. Si dans quelques années, je peux me vanter d’avoir le même palmarès que lui, ce sera déjà pas mal ! Vous le retrouvez ce soir au Freethiel. Est-ce particulier pour vous ? Ça me fait toujours plaisir de le revoir, évidemment, parce qu’on a vécu de belles émotions et parce que sans lui je ne serais pas devant vous aujourd’hui. On n’échange pas énormément en dehors du football, on s’envoie quelques SMS de temps en temps. Lorsque le calendrier est tombé avant la saison, je lui ai juste écrit un message pour lui dire qu’on se voyait bientôt, c’est tout. En tant qu’entraîneur, on n’a pas toujours le temps de se voir en dehors des matches. Comment le considérez-vous ? Comme un modèle, comme un ami, comme un membre de votre famille ? Vous savez, de chaque personne que je côtoie dans ce milieu, j’essaye de tirer le meilleur pour m’améliorer sur le plan personnel, en gardant mes principes et ma philosophie. J’ai pris beaucoup de choses de Michel et d’Emilio (Ferrera) aussi à l’époque, même si je reste moi-même. Michel faisait qu’on était important pour lui dans son staff. J’étais jeune et il était une figure de père pour moi : sévère mais juste. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour lui à chaque fois que je l’ai rencontré, avec Saint-Trond, avec le Standard et avec Malines. Qu’il revienne au Standard, cela sonnait comme une évidence… Je n’ai pas vraiment d’avis là-dessus. Parfois on s’attend à des choses logiques dans le football, et elles n’arrivent pas. Je ne suis plus surpris de rien et non, je ne m’attendais pas forcément à ce qu’il revienne au Standard. Comme je ne savais pas ce qu’il allait faire après son année sabbatique, je n’avais pas assez de contacts avec lui pour affirmer quoi que ce soit. Vous allez aussi retrouver Emilio Ferrera, votre oncle. Vous n’avez toujours plus de contacts avec lui ? Vous savez que non. Nous avons le même nom, nous sommes de la même famille mais depuis, je n’ai plus de liens. Il a évolué en tant qu’entraîneur, moi également. Je l’ai déjà retrouvé avec le Standard quand on a affronté l’OHL, on s’est salué, c’est tout. Que représente le Standard aujourd’hui pour vous ? La victoire en Coupe de Belgique et beaucoup d’émotions. La perception des gens est souvent dictée par la presse. Mais la vérité est que cette saison-là (2015-2016), après un début de campagne compliqué, nous sommes remontés de la dernière à la sixième place en dix-huit matches. Mais tout le monde l’oublie, et je le comprends. J’ai envie de retenir cette victoire en Coupe et cette très belle expérience qu’a été mon passage au Standard. Même si mon plus beau souvenir en tant qu’entraîneur reste, au niveau des émotions, le titre en D2 et la montée avec Saint-Trond en 2015. Cela s’est plutôt mal terminé aussi, avec les Playoffs 2 et votre licenciement au début de la saison suivante. Mais ça, on imagine que vous préférez l’oublier… Tu n’oublies pas, mais tu pardonnes. Et tu avances dans la vie. Par rapport à ce que j’ai appris et par rapport à ce que j’ai vécu, oui, je garde un souvenir très positif de mon passage à Sclessin. Avec l’équipe qui est bâtie cette saison, vous pensez que le Standard fera mieux que l’année dernière ? Faire mieux que l’année dernière, c’est terminer champion. Sur le papier, c’est très intéressant. Est-ce une meilleure équipe que l’an passé ? On n’en a pas encore assez vu… Je pense en tout cas que c’est une équipe qui sera mieux préparée dans l’approche tactique des matches, mais je peux me tromper.

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