Le Rassemblement national de Marine Le Pen en mode «survie»

Depuis Paris, C’est une question de vie ou de mort. Rien que ça. La démocratie qu’on assassinerait. Le premier parti d’opposition français qui serait victime de la politisation des juges. Le Rassemblement national (ex-Front national) met le paquet pour faire entendre le tic-tac du décompte. Si on ne lui rend pas « son » argent, d’ici fin août, le parti sera tout bonnement en cessation de paiement, avait déjà lancé Marine Le Pen il y a un mois. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a examiné ce lundi à huis clos un recours introduit par le RN. Mais on ne saura pas avant le 26 septembre si la saisie de 2 millions d’euros ordonnée dans le cadre de l’affaire des emplois présumés fictifs du Parlement européen (dix-sept députés soupçonnés d’avoir recruté des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité au siège du parti) sera ou non annulée. Si elle ne l’est pas, ce sera un « assassinat politique », fait valoir le parti d’extrême droite. [scald=23193136:sdl_editor_representation] A en croire les cadres du Rassemblement national, il n’est déjà plus possible d’organiser la rentrée politique, de louer des salles ou même d’imprimer des affiches. D’autant que les difficultés financières du RN ne s’arrêtent pas là. La Société générale, banque historique du parti d’extrême droite, ne veut plus le financer. Et l’idée d’une « nouvelle banque de la démocratie » pour financer les partis en difficulté, promise l’an dernier par le très éphémère ministre de la Justice François Bayrou, a été enterrée. « Acharnement politique » Le parquet a défendu le maintien de la saisie. Le parti étant endetté, il craint que le RN, amené à rembourser ses emprunts, ne soit plus solvable. Le préjudice estimé pour le Parlement européen dans cette affaire est tout de même de près de 7 millions d’euros. Mais pour le vice-président du parti, Nicolas Bay, lui-même mis en examen dans cette affaire, il s’agit d’un « acharnement politique ». Le député européen, pressenti pour diriger la campagne européenne des élections de 2019, met en avant les liens supposés entre les juges d’instruction et le syndicat de la magistrature, étiqueté à gauche. Pour l’heure, l’appel aux dons n’a pas suffi à engranger suffisamment d’argent. Cinq cent mille euros ont été récoltés : soit le quart du montant de la saisie. Les sympathisants n’auraient-ils pas envie de payer pour les fautes du parti ? « 500.000 euros, c’est déjà beaucoup », estime Nicolas Bay. « Les adhérents ne sont pas forcément fortunés et les dons sont parfois modestes ». Mais d’autres indices laissent apparaître le manque d’enthousiasme. Ainsi, selon Le Figaro, le nombre d’adhérents en ordre de cotisation serait en chute libre. Nicolas Bay dément. « Dans une année sans élection, tous les partis reçoivent des cotisations moindres », souligne-t-il. « Politiquement, le parti se porte bien. Mais il est entravé par ses difficultés financières ». [scald=23193162:sdl_editor_representation] Le parti espérait pourtant rebondir depuis son dernier congrès à Lille, en mars dernier. Après sa défaite à la présidentielle, symbolisé par le débat calamiteux de l’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen avait entrepris une tournée des fédérations pour retisser le lien avec les militants. Puis il y avait eu ce changement de nom qui devait à la fois faire oublier les années Jean-Marie Le Pen et les affaires. Enfin, il y avait eu le scandale Benalla qui avait donné l’occasion à toute l’opposition de se faire entendre. Marine Le Pen n’avait pas boudé son plaisir lors des séances de la commission d’enquête parlementaire. Si la saisie devait être confirmée, tous ces efforts seraient-ils réduits à néant ? 4,5 millions de dotation Voire. La saisie signifie seulement que ces deux millions d’euros sont pour l’instant gelés. Et le Rassemblement national, au vu de son score électoral, dispose de 4,5 millions d’euros de dotation par an. Rien n’empêche d’ailleurs ses membres de faire campagne à bas coût, en étant notamment invités sur les plateaux de télévision. Mais sans argent, il sera évidemment plus difficile au Rassemblement national de se hisser, lors des prochaines européennes, au rang de premier parti d’opposition, une performance que lui prêtent pour l’instant les instituts de sondage. Le Rassemblement national entend pourtant jouer une carte essentielle lors de ces élections de 2019 en imposant, au-delà des partis traditionnels, un nouveau clivage entre les « européistes » et les défenseurs des nations.

Votre compte

Le Rassemblement national de Marine Le Pen en mode «survie»

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Monde

La Commission européenne pousse la Belgique à adopter une grande réforme fiscale

Procès des attentats de Paris: «Les victimes attendaient des réponses, elles ne les ont pas eues»

L’affaire Abad, déjà un boulet pour le gouvernement français

Violence par arme à feu aux Etats-Unis: voici les chiffres terrifiants de ces dernières années

Fusillade aux Etats-Unis: le lobby pro-armes NRA dénonce «l’acte d’un criminel isolé et dérangé»

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Fusillade aux États-Unis: le tireur avait annoncé son attaque sur Facebook

Fusillade dans une école primaire: les Etats-Unis malades de leurs armes

Vincent Kompany quitte officiellement Anderlecht, il devrait s’engager à Burnley

Guerre en Ukraine: la Commission veut mettre la main sur les avoirs «gelés» des oligarques russes

Entretien Les frères Dardenne: «Si notre film pouvait faire réfléchir les décideurs au niveau européen…»

Finale de la Conference League: Rui Patricio permet à l’AS Roma de garder l’avantage contre Feyenoord (1-0, direct)

“Le gouvernement a grandement besoin de l’expertise des personnes handicapées”

« Nos collaborateurs sont des empereurs, les clients sont rois »

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel