Nucléaire iranien: l’indéfendable méthode Trump
L’édito de Baudouin Loos.





Qui cherche à déstabiliser l’Iran ? Ses ennemis jurés. L’administration Trump, le gouvernement israélien de Netanyahou et l’Arabie saoudite du prince héritier Mohamed Ben Salmane. Le président américain, impatient de détricoter l’héritage de son prédécesseur Barack Obama et soucieux de plaire à ses alliés au Moyen-Orient, avait dénoncé le 8 mai dernier l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances. Ce 7 août, la première vague des sanctions américaines renouvelées contre la République islamique d’Iran entre en vigueur. La seconde, la plus dure – s’attaquant aux ventes de pétrole et de gaz iranien ainsi qu’au secteur bancaire –, débutera le 4 novembre.
En Iran, la situation économique, déjà précaire, pâtit de cette conjoncture des plus défavorables. Le rial, la monnaie locale, a perdu les deux tiers de sa valeur face au dollar en six mois. Les manifestations de mécontentement se multiplient et le régime peine à y répondre par des mesures de gestion financière convaincantes. Avec les nouvelles sanctions, qui vont aussi empêcher la plupart des entreprises occidentales d’envisager de faire des affaires en Iran sous peine de se voir elles aussi frappées par la justice américaine, l’Iran risque donc de s’enfoncer dans un chaos inquiétant.
Soyons clairs. L’Iran des ayatollahs est bel et bien un régime abominable, où les droits de l’homme sont foulés aux pieds. Ses interventions extérieures, à commencer par son soutien fidèle au sanguinaire Bachar el-Assad, attestent d’un cynisme sans limites. Le fait de se targuer d’appartenir à un camp anti-impérialiste autoproclamé qui voue les Etats-Unis et Israël aux gémonies n’excuse rien.
Pour autant, la méthode Trump, dans ce dossier comme dans tant d’autres, apparaît comme indéfendable. Les Iraniens respectaient l’accord du 14 juillet 2015 sur leur nucléaire, c’est la prestigieuse l’Agence internationale pour l’énergie atomique chargée de vérifier son application sur le terrain qui l’affirme.
Si les sanctions devaient réussir à déstabiliser la République islamique, deux scénarios paraissent se dégager : soit les « durs » l’emporteraient et l’Iran s’enfoncerait dans la nuit d’un régime dictatorial aux abois qui imposerait sa loi par une terreur absolue, soit le pays basculerait dans une effroyable guerre civile.
La stratégie de la confrontation chère à Trump indispose les Européens, alors qu’à Moscou Vladimir Poutine compte les points. Mais le milliardaire bouscule tout sur son passage – les accords signés (TTP, climat, nucléaire iranien) ou les tabous certifiés (Unesco, Jérusalem) – sans que personne ne lui résiste. Jusqu’à quand ?
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Posté par Vandegaer Henri, mercredi 26 septembre 2018, 9:10
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Posté par d dsti, mardi 7 août 2018, 19:40
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Posté par Vandegaer Henri, mercredi 26 septembre 2018, 9:04
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Posté par Poels Jean-pierre, mardi 7 août 2018, 15:21
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Posté par Dessers Jacques, mardi 7 août 2018, 14:50
Plus de commentairesPour ce qui concerne l'Iran se sera Netanyahu qui décidera et qui dira a Trump ce qu'il doit faire.
Trump est toujours excessif, c'est sa façon de négocier : d'abord assomer l'adversaire puis l'aider à se relever en échange de qqes avantages. Il vient d'agir ainsi avec la Corée du Nord et avec l'Europe. A mon avis il va s'adoucire après les élections de novembre.
""d'abord assomer l'adversaire puis l'aider à se relever en échange de qqes avantages.""ce serait plutôt en échange de la soumission complète !!!! La Corée du Nord sera obligé de détruire ses fusées et ses bombes nucléaires.
@LeSoir => Nous avons tous les jours droit à un article présentant Trump comme un irresponsable. QUAND aurons nous un véritable article sur la manière dont il est perçu dans son propre pays? Comment ses actes et décisions sont ils perçus aux USA, le sujet me semble intéressant à couvrir pour un véritable quotidien ! Si on veut échapper à pareilles dérives, ce "succès" populiste américain de Trump", devrait servir d'avertissement pour NOS Hommes politiques. Attirer l'attention sur ce phénomène inquiétant pour notre devenir, serait peut être plus intéressant et surtout plus valorisant pour Le Soir que de pointer journellement du doigt, sur un ton moqueur, les facéties du sieur Trump. Laissez donc ça à vos confrères de SudPresse! (J'espère que le médiateur du Le Soir transmettra à la rédaction) ;-)
La connerie de certains est en expansion continue comme notre Univers.... Vivement un trou noir....