Coupe Davis: une réforme controversée pour survivre, faute de mieux

La Coupe Davis pourrait connaître un sérieux lifting après 118 ans d’existence. La Fédération internationale de tennis (ITF) soumet au vote sa réforme de la Coupe Davis ce jeudi, à Orlando (États-Unis). Si deux tiers des voix des fédérations membres de l’ITF approuvent le projet, la plus ancienne épreuve sportive par nations serait profondément changée. Un nouveau format qui divise le monde du tennis. L’ITF voit en cette réforme une façon de relancer l’attractivité de la compétition, surtout auprès des grands noms du circuit qui ont tendance à zapper ce tournoi après avoir soulevé une fois le Saladier d’argent. Une semaine dans un lieu unique Le nouveau format prévoit une Coupe Davis disputée sur une semaine, en novembre, au lieu d’une période de quatre semaines au fil de la saison actuellement. Fini les rencontres à domicile ou à l’extérieur, le tournoi se jouerait dans une seule ville. Les duels entre les nations se dérouleraient en une journée, avec deux simples (au lieu de quatre) et un double, le tout disputé en deux sets gagnants (et non plus trois). Cette phase finale réunirait 18 équipes. Les quatre demi-finalistes de l’édition précédente seraient automatiquement qualifiés. Deux nations invitées s’ajouteraient ainsi que douze équipes issues d’une phase qualificative qui continuera d’appliquer le modèle domicile/extérieur de l’actuelle Coupe Davis, mais ramassé sur deux jours. Un « prize money » en hausse Au-delà du sportif, l’intérêt est également financier, avec des gains revus à la hausse. La réforme est portée par le groupe d’investissement Kosmos, géré par le footballeur du Barça Gerard Piqué, qui prévoit d’injecter trois milliards de dollars (2.5 milliards d’euros) dans ce partenariat de… vingt-cinq ans. Le « prize money » reversé aux joueurs serait de vingt millions de dollars (17 millions d’euros) tandis que les fédérations obtiendraient 22 millions de dollars (19 millions d’euros). Un format qui divise Cette proposition de réforme a connu un accueil plus que mitigé au sein de l’univers tennistique. Si certains grands noms se sont montrés très enthousiastes, comme Novak Djokovic ou Rafael Nadal qui espère que « cette proposition sera couronnée de succès », d’autres sont plus partagés voire fermement opposés. Roger Federer soutient une réforme de la Coupe Davis, mais ne sait pas si ce projet est « la bonne chose à faire ». Yannick Noah, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis victorieuse en 2017, estime que l’ITF a « vendu l’âme d’une épreuve historique ». Du côté de la Fédération australienne de tennis, c’est un non ferme. « Cette réforme enlève à la coupe Davis tout ce qui en fait un événement unique et spécial », expliquent les dirigeants australiens, qui peuvent compter sur le soutien de légendes comme Rod Laver et Lleyton Hewitt. La Belgique attend des garanties La Fédération belge de tennis aura, elle aussi, son mot à dire, même si elle n’a évidemment pas le poids de sa consœur française ou australienne. Si son président André Stein admet qu’il était dans un premier temps favorable à ce changement, il est aujourd’hui moins catégorique. « Je pense que le modèle actuel de la Coupe Davis n’est plus viable financièrement et que les meilleurs joueurs ne la joueront plus », regrette-t-il avant d’évoquer les doutes qu’il émet à propos du volet financier du nouveau projet. « Ils promettent trois milliards sur 25 ans. Pour moi, ça me semble impossible qu’une société, qu’un homme ou qu’une banque promette autant d’argent sur une telle durée. Et à l’heure actuelle, même pour une année, il n’y a pas de garanties à 100 %. » André Stein attend donc d’entendre ce qui sera dit durant les trois jours du congrès à Orlando pour s’assurer que « ce ne soit pas un leurre » et se positionner définitivement. « Quoiqu’il arrive, on va voter pour une solution par défaut et pas une formule idéale », conclut-il. La Fédération internationale de tennis se dit « confiante » et « optimiste » quant à l’adoption du projet, notamment parce que « le nouveau format proposé est ce que le Conseil des joueurs de l’ATP (association des joueurs de tennis professionnels) a suggéré en septembre 2016 ». Si le projet est approuvé, les deux premières éditions se tiendraient en Europe, comme l’a dévoilé le président de l’ITF David Haggerty. Pour 2019, les dossiers de deux villes sont à l’étude : Lille et Madrid.

Votre compte

Coupe Davis: une réforme controversée pour survivre, faute de mieux

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Coupe Davis - Fed Cup

Coupe Davis: tout savoir sur le duel entre la Belgique et l’Australie

Analyse Le mois de septembre sera chaud pour le tennis belge

Beau geste de notre équipe de Fed Cup: elle offre son prize-money de 56.000 euros à l’Ukraine

Le tirage au sort de la phase de groupes de la Coupe Davis reporté au 26 avril

4 villes proches pour la Belgique: voici le programme de la Coupe Davis

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Les troupes ukrainiennes ont atteint la frontière russe après une contre-offensive

Guerre en Ukraine: le long périple des étudiants congolais jusqu’à Bruxelles

Disparition de Natacha de Crombrugghe: ses parents lancent un appel

Abaisser la vitesse maximale sur autoroute? Oubliez ça...

Prix de l’énergie: nouveau record pour l’essence

Les leçons que l’armée a tirées de l’affaire Jürgen Conings

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

Pâques : les Belges se sont octroyés deux fois plus de jours de congé qu'en 2020

4 bonnes raisons d’avoir un animal de compagnie au bureau

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel