Remplacer les militaires en rue par des policiers? Le recrutement coince

A ucune date n’est fixée pour le retrait définitif des militaires des rues du pays, affirmait ce lundi le cabinet du ministre N-VA de la Défense Steven Vandeput. Le processus est en marche depuis plusieurs mois. Nous sommes passés de 1.800 à 550 militaires en rue mais il n’est pas prévu de passer à zéro dans les prochaines semaines. Tout dépend de la prochaine analyse du conseil national de sécurité qui se réunit à la fin du mois de septembre pour analyser les risques d’attentats qui seront fournis par les services de renseignements. Le gouvernement tranchera ensuite. » Au cabinet du Premier ministre Charles Michel, on ne dit rien d’autre. « L’annonce faite ce dimanche par la chaîne flamande VTM est prématurée. La Défense prépare un plan pour le retour des militaires dans les casernes mais aucune décision n’est prise. C’est de la gestion des ressources humaines. Le mandat actuel court jusqu’à la fin du mois de septembre. Il n’est d’ailleurs pas exclu que si une menace apparaît, le conseil de sécurité décide de renforcer la présence des militaires en rue. » [scald=23521982:sdl_editor_representation] Surveiller les lieux stratégiques Lorsque les militaires quitteront les rues des grandes villes, ils seront remplacés par des policiers pour assurer la surveillance des lieux stratégiques comme les gares ou les stations de métro. Une perspective qui ne réjouit pas les syndicats policiers qui dénoncent un manque récurrent d’effectifs d’une dizaine de pourcents en moyenne, selon les zones de police. « Il faut que les ministres de l’Intérieur et de la Défense disent quand ils voudront opérer ce retrait des militaires pour que nous voyions si les remplacer par des policiers est faisable ou pas, commente Vincent Gilles, président du SLFP Police. Dans l’immédiat, ça ne l’est pas. » Le son de cloche est le même chez Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles, pour qui « nous ne voyons rien venir pour le recrutement de policiers supplémentaires. Nous avons prévu les budgets (6 millions d’euros) mais pas un policier de plus à l’horizon ! Il en manque 200 pour la zone de Bruxelles-Ixelles. » [scald=23521932:sdl_editor_representation] En théorie, les militaires devraient être remplacés par les futurs agents de sécurisation de la DAB de la police fédérale, la nouvelle direction de la sécurisation. Ce qui a jusqu’à présent été appelé à tort le futur corps de sécurité. Mais la constitution de l’effectif a pris un certain retard. « Le but est d’atteindre un effectif de 1.600 équivalents temps plein, commente-t-on à la police fédérale. Nous sommes en pleine phase de recrutement mais il faut reconnaître que le taux de réussite est très bas car il faut atteindre des notes minimales lors des tests physiques, médicaux et de personnalité. Au début, le nombre de candidats intéressés était également très bas à cause d’un manque d’information. Nous avons donc lancé une campagne et un site internet. Lors des festivités du 21 juillet, nous avions également un stand sur lequel les candidats pouvaient se tester. L’intérêt grandit donc. » Missions statiques Les missions de ces futurs agents de sécurisation seront statiques. Ils seront en poste dans les lieux stratégiques comme les gares, les stations de métro, l’aéroport de Zaventem ou les centrales nucléaires et les palais de justice ainsi que les transferts de détenus. Quel est le profil recherché pour composer ce nouveau corps et pourquoi est-il si difficile de le mettre sur pied ? « D’après mes sources, pour l’instant, seuls 450 personnes qui ne représentent que 290 équivalents temps plein ont réussi les examens, constate Vincent Gilles. Les candidats du civil sont les bienvenus mais un nombre de postes important est également destiné à des militaires volontaires, comme des 1ers sergents-chefs, qui sont en fin de carrière et n’ont plus de perspectives de progression à l’armée. » Chez Charles Michel, on avance que le recrutement est retardé par la faute de discussions qui s’éternisent avec certains syndicats à propos des statuts. « C’est faux, rétorque Patrick Cansse, porte-parole de la CGSP-Défense. Toutes les discussions autour du changement de statut de militaire à policier sont réglées. Pour ces militaires qui n’ont plus d’espoir de monter en grade, il est intéressant d’intégrer ce nouveau corps. Ils pourront y gravir les échelons, auront un salaire plus intéressant agrémenté de primes. Par contre, il faut reconnaître qu’une grande partie des militaires qui ont passé les examens ont été mis en échec, notamment lors des tests physiques. » Si en septembre, le conseil national de sécurité décide du retour des militaires dans leurs casernes, le corps de sécurisation ne sera donc pas encore constitué. Il reviendra donc aux zones de police d’assumer les tâches de surveillance dans les endroits où cela sera nécessaire. Or, nombre d’entre elles manquent de personnel. « Durant des années, des économies ont été faites dans le secteur de la sécurité, rappelle-t-on chez Charles Michel. Maintenant que nous nous trouvons clairement dans un climat sécuritaire, nous avons débloqué des budgets et engagé des candidats policiers. Mais la formation dure deux ans avant qu’un homme soit opérationnel. »

Votre compte

Remplacer les militaires en rue par des policiers? Le recrutement coince

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Société

Coronavirus: les entreprises, des clusters comme les autres

Le Mont-Blanc aussi subit le changement climatique

Le réchauffement climatique pousse le risque d’incendies à la hausse

Une quatrième dose à l’automne: pour qui et dans quel ordre?

L’avenir du centre d’accueil pour mineurs étrangers de Bruxelles encore incertain

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Royaume-Uni: une délégation de ministres va demander à Boris Johnson de démissionner

Une étape complètement folle sur le Tour: Van Aert conserve son maillot jaune, Clarke remporte l’étape

Une quatrième dose à l’automne: pour qui et dans quel ordre?

La FEB appelle à toucher à l’indexation automatique des salaires

Taxer la consommation de viande, une des propositions des experts pour verdir la fiscalité

Brabant wallon: l’homme recherché est un policier, son arme introuvable

De plus en plus de Belges prennent leur pension anticipée

Le présentéisme structurel est en hausse

De plus en plus de travailleurs belges cumulent deux jobs

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel