C’est l’histoire d’un mec simple

Tenue classieuse et accent du Merseyside : le camarade d’Alex Turner (l’autre Last Shadow Puppet mais qui recueille pour l’heure des louanges pour l’album commis avec ses Arctic Monkeys) en est revenu à ses fondamentaux. Moyennant un petit coup de pouce… L’accouchement de cet album fut compliqué. Ses prémices remontent à 5 ans, et puis est arrivé votre ami Jamie T : le catalyseur ? Quand nous avons commencé à écrire à deux, quand nous nous sommes penchés sur ce que ça donnait, là j’ai retrouvé mon mojo. Ça a à voir avec le moment et l’endroit où nous nous trouvions, ce qui se passait à ce moment… Une fois commencé, nous ne pouvions plus nous arrêter. On a sorti 20, 25 chansons, quasiment une par jour… Dont « Cry on my guitar » qui nous ramène à l’époque de T-Rex, du glam rock : ce genre fait partie de vos influences ? J’ai toujours aimé ça, ça a toujours été une influence. Je voulais juste y aller à fond. Il y a un effort conscient pour composer un titre glam rock qui claque bien. Vous avez réécouté beaucoup de vieux titres ? En fait, j’écoutais beaucoup les Damned, les Cramps, des groupes comme ça, qui jouaient vite, qui étaient un peu plus furieux. Vous l’étiez vous-même ? Vous racontez que vous avez écrit une bonne partie de ces morceaux alors que vous étiez tout juste séparé… Oui, c’est exact. Mais on n’est pas que furieux, on peut aussi être triste, ce sont des émotions mélangées. Dans le clip tourné pour ce titre, vous simulez une bagarre contre Finn Bálor, une star de la WWF. Vous êtes obsédé par le catch ? Certains ont déjà dû vous dire qu’ils trouvaient ça « fake » ? Oui ! Je vais voir des matches, j’en regarde à la télé. Je sais qu’il y a des gens qui le pensent, mais ce n’est pas vrai. C’est très écrit, il y a une histoire, ça suit une narration. J’aimais ça quand j’étais gamin, comme beaucoup de gosses. D’accord, ça peut sembler idiot parfois, et exagéré, mais il y a là-dedans quelque chose que j’aime. Ce truc d’exagération, justement, je trouve que c’est ça qui fait aimer le catch. Un catcheur qui joue un personnage, c’est un peu comme un rockeur sur scène ? Vous y voyez un parallèle ? D’une manière un peu étrange, oui. Le parallèle, je le vois dans l’entrée, l’entrée en scène, le combattant qui arrive sur le ring. Ça m’a toujours fasciné. Quand je joue en concert, c’est ce que j’ai comme image en tête. Ce moment où la tension s’installe, avant même que vous n’ayez joué une note. Et puis, il y a cette construction, l’anticipation, trouver la bonne atmosphère avant d’y aller. Une demi-heure avant, voir que la playlist claque, s’imaginer en train de jouer… Je trouve tout ça important. Le clip a un petit côté James Bond, aussi, non ? C’est ce qu’on voulait ! Il a été fatigant à tourner mais très amusant aussi, surtout que c’est né d’une sorte d’appréciation mutuelle pour le même… art, appelez ça comme vous voulez. Lui est très fan de musique. Je l’avais découvert il y a quelques années, j’ai commencé à le suivre, sur Twitter je pense, et je me suis aperçu qu’il me suivait déjà. Je lui ai envoyé un petit message pour lui dire que j’étais fan et lui m’a répondu qu’il écoutait mon premier album dans la salle de sport. Bref, on est tous les deux dans les mêmes trucs, on est devenu amis… Le cinéma vous inspire ? Eh bien, j’ai toujours préféré aborder l’angle personnel. Ça me paraît plus naturel de parler… de moi, ou des sentiments qui m’habitent. C’est ce qui me plaît aussi dans les chansons que j’aime, je suppose. Les albums solos de John Lennon, les chansons de Roy Orbison, vous voyez, ces chansons simples et honnêtes. Vous avez clairement travaillé sur des mélodies qui ne sont en tout cas pas inutilement sophistiquées. C’est voulu, c’est voulu ! Je suis un mec simple, alors…

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