Lewis Hamilton: «La puissance joue un rôle primordial à Spa»

Du charisme à revendre, un look qui tranche avec celui de ses confrères du paddock et un discours à contre-courant des communiqués soporifiques des écuries de Formule 1. Ainsi apparaît Lewis Hamilton, l’un des pilotes les plus doués de l’histoire de la F1. Lewis, vous avez entamé un nouveau métier, récemment. Styliste… Ce n’est pas nouveau. J’étais déjà pas mal impliqué dans la mode mais ce qui l’est, c’est que je suis devenu officiellement ‘designer’. J’ai toujours aimé les fringues mais là, j’ai franchi un cap important : j’ai dessiné ma propre collection en collaboration avec la marque Tommy Hilfiger. Elle s’appelle TommyXLewis (et on y trouve souvent le H de son nom écrit en grand, ndlr). Un moment très excitant : choisir les matières, définir les couleurs, être entouré d’une équipe de spécialistes. Quand je vois les réactions positives de mes potes, de gens qui ne cessent de demander des photos des vêtements, je suis ravi. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup. Être styliste, je suis vraiment privilégié. Après Monza, je vais présenter ma collection en Chine. Le monde de la mode peut vous apporter quelque chose dans votre carrière de pilote ? Non. Ce sont deux mondes radicalement différents ; il n’y a pas la moindre connexion entre les deux. La mode, c’est la créativité à un haut niveau. Vous avez passé de bonnes vacances ? Excellentes ! J’ai complètement déconnecté du monde de la F1. J’ai séjourné dans (il compte mentalement) six ou sept pays en volant avec mon jet privé. En Europe mais aussi aux Etats-Unis et dans les Caraïbes. J’ai pris du bon temps avec mon entourage, mes amis de longue date. Sur les réseaux sociaux, on vous a vu nettoyer une plage. C’était une opération de communication ? Non, pas du tout. Il se fait qu’on était en bateau, on a accosté dans un endroit absolument dégoûtant. On a donc décidé, avec mes amis, de nettoyer l’endroit. Nettoyer, c’est une chose mais il faut aussi faire passer un message pour inciter les gens à être plus responsables. Et pour cela, rien ne vaut les réseaux sociaux. Je me suis donc filmé en train de nettoyer. Vous êtes un fan, apparemment ? C’est devenu un monde de communication important, en effet. Quand j’arpente le circuit de Francorchamps comme je l’ai fait ce jeudi après-midi, je sais que des tas de gens vont filmer la scène. Quand j’en ai l’occasion, je le fais moi-même. Sur instagram, pour l’instant, j’ai 7 millions de ‘followers’. Mais je refuse qu’on me juge sur cette base. Les gens se font une opinion sur ce qu’ils lisent. Je sais comment je suis, qui je suis, quel genre de personne je suis avec ses valeurs. Que pensez-vous de la décision d’Alonso d’arrêter sa carrière ? C’est dommage pour la Formule 1 qu’un pilote aussi talentueux ait été sacré champion du monde deux fois seulement. Mais le sport, c’est une machine très complexe. Il ne suffit pas d’être très rapide pour décrocher le titre et même gagner des courses. Il faut être là au bon moment, faire les bons choix et, comme aux échecs, savoir anticiper. À propos de choix, que vous inspire le fait que Ricciardo ait choisi de quitter Red Bull pour Renault ? Cela va être très motivant pour lui. Sans doute a-t-il reçu des informations de la part de Renault qui l’ont incité à faire ce choix. Ce n’est jamais bon de rester coincé à un endroit trop longtemps. Il a donc bien fait de changer d’air. C’est bon, pour un sportif de prendre des risques. C’est ce que j’ai fait à une époque et cela m’a plutôt bien réussi. Le GP de Belgique ce week-end, la course à Monza dans une semaine. Deux circuits qui conviennent en principe à Mercedes. Ce sera encore le cas cette année ? Euh, vous êtes sûr que ces circuits nous conviennent ? (il se tourne vers le responsable de la communication pour lui demander confirmation). Je ne sais pas. Ce que je retiens, c’est que la puissance joue un rôle primordial sur cette piste. Vous attaquez la 2e partie de la saison avec 24 points d’avance sur Vettel. L’an dernier, à la même époque, vous étiez 2e avec 14 points de retard et vous étiez persuadé que vous seriez champion. Vous aviez raison. Quel est votre état d’esprit, cette fois ? Franchement, je ne me souviens pas avoir tenu un tel discours il y a douze mois. Ce que je sais, en revanche, c’est que Sebastian dispose d’une excellente monture. La Ferrari est-elle meilleure que la Mercedes ? Sans doute et dans tous les domaines. Il ne faut pas être dupe : j’ai remporté les deux dernières courses alors que nous n’avions pas le meilleur matériel. Cela dit, notre équipe a réalisé un boulot extraordinaire ces derniers mois pour compenser notre handicap. Mais bénéficier d’un moteur plus puissant, cela prend des semaines, voire des mois. Et pendant ce temps-là, la concurrence ne vous attend pas. Vous serez équipé d’un moteur évolué ce week-end ? Oui mais je ne serai pas le seul. Chez Ferrari aussi, on annonce une évolution. On verra ce que cela donnera en qualification puis en course. Vous avez mis du temps à signer votre contrat avec Mercedes. Pourquoi ? J’avais tout mon temps, je n’étais pas pressé. Alonso dit qu’une des raisons de son retrait de la Formule 1, c’est que ce sport n’est pas imprévisible. On sait d’avance qui va gagner. C’est aussi votre avis ? Moi, je trouve qu’il y a du suspense. Mais dans d’autres sports aussi, il n’y a qu’une poignée d’individus qui dominent la discipline. Regardez en tennis : ils sont seulement 3 ou 4 à gagner les grands tournois.

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