Ces sportifs extrêmes et engagés

[scald=23594476:sdl_editor_representation] Bénédicte Léonard, la multi-aventurière Alpinisme, kite-surf ou snow-kite, trek, ski de randonnée, cyclisme, voile… à en croire son « mur des souvenirs », où toutes les activités s’entremêlent, avec sourires et paysages fantastiques, Bénédicte Léonard a déjà tout fait. Il faut dire que cette logopède et alpiniste de 38 ans vit à 100 à l’heure. Sa dernière expédition ? L’ascension du mont Blanc, avec son frère, en un week-end. « Beaucoup de personnes réservent des mois à l’avance, et arrivées sur place elles doivent souvent reporter, voir annuler l’ascension à cause des conditions. Mon frère m’a appelé le mercredi soir pour me signaler un bon créneau météo dans le week-end, vendredi nous étions sur la route, samedi dans la montagne, et dimanche midi au sommet. Lundi nous rentrions en Belgique, exténués, mais des étoiles plein les yeux ! » Il faut dire que la montagne, particulièrement les Alpes qu’elle a sillonnées dans tous les sens, Bénédicte l’arpente depuis qu’elle est enfant. « Dès mes 5 ans, mes parents nous emmenaient avec mes frères en randonnée, ou dormir à la belle étoile. À 12 ans, j’ai découvert le refuge du Grand Saint-Bernard, qui me permettait de gravir tous les sommets aux alentours, j’y suis retournée chaque été, et parfois nous y allions en hiver, pour faire du ski de randonnée : j’ai été bercée par cette ambiance chamoniarde » nous confie-t-elle. Puis ont suivi la traversée hivernale des Lyngen Alps en Norvège, celle de l’Iran et de la Turquie à vélo avec son mari, et plus récemment des treks en Amérique du Sud : « mon grand frère est parti habiter il y a quelques années en Argentine, en janvier nous avons profité d’aller lui rendre visite pour faire de longues randonnées VTT dans la pampa. » Avec son mari, elle a aussi profité de son voyage de noce pour répondre à l’appel de l’association Mountain Wilderness qui milite pour une approche plus écologique de l’alpinisme : gravir le mont Dolent, qui joint les frontières italienne, suisse et française. Aujourd’hui, Bénédicte est mère de trois aventuriers en herbes, et dès que l’occasion se présente, la troupe part en escapade. « Généralement, les contraintes qui nous empêchent de partir à l’aventure, c’est parce qu’on se les impose nous-même. Nous essayons au contraire de profiter au maximum de la nature, de ses paysages et des sensations qu’elle nous procure, encore plus en famille d’ailleurs ! » [scald=23594475:sdl_editor_representation] L’océan à la rame C’est un pari un peu fou que se sont lancés Simon Collot, Guillaume Vanderwinden et Thomas Sohet, il y a maintenant deux ans : traverser l’océan Atlantique à la seule force de leurs bras. « Nous étions partis traverser l’Iran à vélo, nous avions aussi parcouru l’Ouganda et le Kenya, et fait du packraft en Norvège, mais jamais nous n’avions organisé quelque chose d’aussi sérieux, commence par nous raconter Guillaume. Nous sommes tombés un peu par hasard sur le Talisker Whisky Atlantic Challenge, nous cherchions à partir en mer ou en océan, on s’est renseigné et quand on l’a trouvé on s’est lancé. Maintenant je n’attends plus qu’une chose : être arrivé ! » Parce qu’il en a fallu, de la préparation, et il leur en attend encore beaucoup pour être parés, le 12 décembre prochain, à donner le premier coup de rame à l’île de la Gomera, aux Canaries. « Nous avons prévu d’organiser des rondes de rames : le but est d’alterner deux heures de rames et deux heures de repos, sans oublier la navigation. Il nous reste jusqu’à décembre pour adopter une discipline efficace. » Deux mois au moins de navigation les attendent ensuite pour rejoindre Antiga, aux Caraïbes : « notre vitesse dépendra des vents Alizés, qui soufflent d’est en ouest sur cette partie de l’Atlantique et doivent nous pousser. Plus ils sont forts, plus nous sommes rapides ! » « De toute manière, nous n’y allons pas pour la gagne, et d’ailleurs notre bateau ne fait pas partie des plus rapides. Ce qui nous intéresse, c’est l’aventure, l’expérience humaine. L’année dernière, j’ai suivi un Irlandais qui faisait la course en solitaire. Il partageait des vidéos dans lesquelles il racontait sa vie sur le bateau : ses joies, ses doutes, ses colères… il m’a vraiment touché, et ce sont ces émotions que j’aimerais arriver à transmettre pendant notre périple » nous raconte Thomas. Les trois compères auront en effet un accès internet, pour recevoir les prévisions météos, mais aussi pour partager en direct leur expérience. « L’aventure a un sens pour nous, pendant la traversée nous allons récolter des fonds pour l’association Tada qui aide des jeunes de quartiers plus vulnérables à réaliser leurs projets dans des écoles du samedi. C’est le message que nous essayons de transmettre avec cette expédition : certes il y a un peu de naïveté, mais avec beaucoup de volonté et de sérieux dans l’entraînement, tout est possible ! » [scald=23594477:sdl_editor_representation] Dominique Snyers, la pédagogie comme aventure Dès notre arrivée aux locaux de Cap’Expe, à Louvain-la-Neuve, Dominique Snyers nous prévient : « L’aventure, ça ne doit pas être une piqûre d’adrénaline que l’on s’injecte à chaque expédition. » Pourtant, l’adrénaline, il a dû y en avoir entre ces piolets, cordes, crampons, skis, ou ces canoës, ces voiles et ces casques un peu rangés en fouillis dans le garage. « L’aventure, c’est quelque chose qui se vit. Avant, pendant, mais aussi après. Il faut digérer l’aventure, la partager, écrire, montrer, raconter les choses que l’on a vécu, arriver à faire sortir ce qu’elle nous a apporté et comment elle nous a changé » conclut-il. Et Dominique Snyers en connaît un rayon en aventure. Adolescent, bercé par les romans de Roger Frison-Roche, il rêve de partir crapahuter aux quatre coins du globe. Diplôme en poche, il commence à mener une véritable vie d’aventurier à côté de son job d’informaticien : il parcourt la Belgique où encore aujourd’hui il dort « 3 nuits par semaine à la belle étoile », il sillonne les Alpes, s’aventure en Islande, traverse la Laponie glacée, découvre l’Himalaya, explore le Canada… Lorsque nous lui rendons visite, il est d’ailleurs en train de préparer une nouvelle traversée de plusieurs rivières canadiennes en packraft, « des petits bateaux gonflables transportables à pied. » Cette fois-ci, il accompagne trois jeunes, dont Cyril qui vient de terminer son secondaire, avec qui il tchèque les derniers préparatifs. « C’est la première longue expédition que je vais faire. J’ai appris par Cap’Expe que Dominique en préparait une au Canada, je suis venu lui en parler, et il m’a embarqué. Cela fait plusieurs mois que nous préparons cette expédition ! » Cap’Expe, c’est la communauté d’aventuriers et d’aventurières que Dominique a mis en place il y a 25 ans. « C’est une sorte de grande auberge espagnole : on s’y rencontre pour rêver, s’inspirer et raconter nos expés. On a aussi mutualisé tout le matériel, chacun emprunte ce dont il a besoin le temps qu’il faut, la seule exigence c’est de venir raconter le projet avant le départ, et puis de revenir pour partager l’aventure au reste de la communauté. Parce que l’aventure c’est une vraie expérience, il en découle à chaque fois quelque chose : un savoir, une connaissance, une émotion. »

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