Mouscron: le chantier monstre de Bernd Storck

Une fois n’est pas coutume, l’Excel a démontré samedi à Charleroi que son noyau n’a pas suffisamment de qualités pour tenir en D1A, ce que ne partage pas la direction sportive mouscronnoise, plutôt satisfaite de son recrutement ! Présent samedi en tribune à Charleroi, le successeur de Frank Defays – dont le nom a été scandé à deux reprises par le kop carolo – aura déjà pu se rendre compte lui-même de l’ampleur de la tâche qui l’attend. Amené par le directeur sportif Jürgen Röber, dont il a été l’entraîneur adjoint au Hertha Berlin, à Wolfsburg, au Partizan Belgrade et à Dortmund, le nouveau coach hurlu n’a pas quitté son carnet de notes durant la rencontre. Il s’inscrit par ailleurs dans la lignée de ses quatre prédécesseurs (Janevski, De Boeck, Rednic, Defays), qui ont tous joué en défense avant d’enfiler le costume d’entraîneur. Le parcours de Bernd Storck est plutôt atypique, lui qui a été assistant durant 11 ans avant de connaître une première expérience de T1 avec le FK Almaty (D1 kazakh) et la sélection U21 du pays dans lequel il se trouvait dans le même temps. Avant 2016 et une qualification à l’Euro avec la Hongrie, les faits d’armes de l’entraîneur étaient plutôt limités. Son seul exploit est d’avoir atteint la finale de la Coupe du Kazakhstan avec le FC Almaty, un club au sein duquel il avait été engagé pour assurer son maintien. Entre 2009 et 2010, il a été le sélectionneur du Kazakhstan où il n’a véritablement pas marqué les esprits. Il avait par ailleurs été démis de ses fonctions après une série de quatre défaites, dont la dernière s’était produite contre l’Allemagne. Deux ans plus tard, celui qui est né à Herne, au bord de la Ruhr était engagé par l’Olympiakos pour y entraîner les U21. Ascension lors de son passage en Hongrie Après un passage de deux saisons en Grèce, il débarquait en Hongrie où il a véritablement marqué les esprits de toute une nation. Engagé comme coach de la sélection U20 dans un premier temps, il se retrouvait rapidement propulsé à la tête de l’équipe A. Et l’Allemand avait éprouvé des difficultés à convaincre les observateurs, à cause de la perméabilité de sa défense. Mais par la suite, il a su mettre en place une organisation sans faille qui permettait à sa formation de se qualifier pour l’Euro 2016, la Hongrie attendait une participation à un tournoi international depuis 30 ans. « J’ai pu compter sur une équipe unie durant la campagne. Notre esprit d’équipe, c’est notre force, » expliquait alors l’entraîneur à l’époque. « Avec la Hongrie, j ’ai eu pour tâche de développer la mentalité et la confiance en soi des joueurs. » Ce qu’il devra impérativement pouvoir mettre en place à Mouscron. Le groupe est touché moralement et s’est montré fébrile dès que Charleroi a un peu appuyé sur l’accélérateur. Il devra aussi s’adapter rapidement aux rouages du football belge. Bernd Storck devra aussi gérer la pression, ce qu’il a réussi à faire en Hongrie, où il était d’emblée critiqué à son arrivée à cause de son CV peu fourni. S’il a marqué les esprits lors de sa dernière expérience, il a néanmoins connu une fin d’histoire en eau de boudin. C’est une défaite concédée à Andorre, qui n’avait alors plus gagné un match depuis 13 ans, qui lui a coûté sa place au profit de Georges Leekens… À l’Excel, Bernd Storck devrait être épaulé dans ses fonctions par un adjoint allemand. Lorsqu’il se trouvait en place en Hongrie, son T2 n’était autre qu’Andreas Möller, international allemand à 85 reprises. Le nouveau coach mouscronnois pourrait aussi amener un médian slovène, actuellement libre de tout contrat.

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