Waterloo, «laboratoire» de mobilité

Circuler en voiture à Waterloo… Si vous ne connaissez pas cette sensation, l’image est vite trouvée. En semaine, aux heures de pointe, et le samedi, c’est du genre pare-chocs contre pare-chocs ! Pour l’échevin de la Mobilité, Cédric Tumelaire (MR), « on ne peut pas changer le nombre de voitures et le goulot d’étranglement que représente notre commune à l’entrée de Bruxelles. On espère juste cependant être arrivé à un pic car d’autres formes de mobilité émergent, mais cela ne doit pas nous empêcher de trouver de solutions pour fluidifier la circulation. » Deux initiatives de « Smart City » vont ainsi aboutir dans les prochaines semaines : une gestion intelligente des parkings du centre-ville et l’arrivée de voitures partagées électriques (voir ci-dessous). Imaginez ainsi que, d’ici la fin de l’année, vous entriez dans Waterloo et découvriez des panneaux d’affichage intelligents qui vous indiquent les endroits où l’on trouve encore des places de parking, toujours gratuites, ainsi que leur nombre. Voilà qui ne devrait plus être un rêve. Les panneaux sont en cours d’installation, tandis que le groupe Vinci a commencé la modélisation du système. Des panneaux intelligents « Le contrat des sociétés Clear Channel et JCDecaux arrivait à échéance, explicite l’échevin. On a décidé de les prolonger d’un an avant de relancer un nouveau marché public. À charge pour elles de développer un affichage digital. L’objectif est d’éviter la prolifération des panneaux publicitaires. Et l’objectif est, un jour, de s’en servir non seulement pour diffuser des informations de mobilité, mais aussi comme lieux de charge de voitures électriques, écrans tactiles, sources wi-fi ou encore caméras de surveillance. Tout cela est aujourd’hui techniquement possible. » Pour les parkings, Cegelec Infra Technics, une filiale du groupe Vinci, bien connue en France pour les autoroutes payantes, va faire de Waterloo « un laboratoire », selon l’expression d’Éric Dekoninck, responsable du projet : « On aurait préféré commencer par un autre parking que celui de 110 places de la maison communale, qui vient d’être refait. On aurait pu placer une boucle d’induction pour comptabiliser les entrées et les sorties, mais cela ne fonctionne pas avec les klinkers. On va devoir travailler avec des capteurs afin de permettre l’affichage du nombre de places disponibles. Il s’agira ensuite de définir un algorithme afin d’assurer un affichage intelligent. Pour qu’un automobiliste qui sort du RO à la drève Richelle ne découvre pas qu’il y a cinq places disponibles à la maison communale alors qu’elles seront peut-être occupées le temps pour lui de faire le trajet. Cela n’a pas de sens. On devrait être prêt pour la fin de l’année. Il nous faudra ensuite faire le même travail pour les mille places gratuites dans le centre-ville. » Modélisation globale Cédric Tumelaire y ajoute les parkings privés des Jardins de Diane, du complexe du 115, et des deux magasins Carrefours : « Dans les charges d’urbanisme des nouveaux Carrefours, on a demandé que le propriétaire, Redevco, organise une gestion dynamique de leurs places de parking. Des places accessibles aussi à tout le monde et donc à intégrer dans la modélisation globale. » Ces parkings, en plus de ceux de Joli-Bois, font d’ailleurs l’objet de la « Waterloo Free Shuttle », avec deux navettes de bus qui vont tourner tous les samedis, de 9 h à 18 h, dès le 8 septembre, afin d’amener gratuitement les gens faire du shopping dans le centre. Les deux bus tourneront aussi dans le cadre du Festival Waterlol, pendant lequel, jusqu’au 18 septembre, il est demandé aux commerçants du centre d’aller se garer dans ces endroits-là afin de libérer de la place pour leurs clients. Application Pysae Ces deux minibus sont loués par la commune jusqu’à la fin décembre. Si l’expérience est concluante, Waterloo est prête à en acheter deux à son compte. Voilà qui se rajoute en tout cas aux deux Proxibus qui tournent déjà en semaine. Sauf que certains utilisateurs aimeraient savoir quand le Proxibus arrive à l’arrêt. C’est là que la société Cegelec Infra Technics entre à nouveau en jeu, en développant une application sur Androïd et iOS qui sera téléchargeable d’ici la fin du mois de septembre. Il s’agit de « Pysae », déjà opérationnelle en France. « Il ne s’agit pour l’instant, pour les parkings et pour l’application, que de deux tests de coopération technologique, conclut Éric Deconinck. Il n’est cependant pas exclu qu’à terme, cela se poursuive par un contrat de location de services. »

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