Laurent Ciman, invité foot du samedi: « Dijon va nous aider pour notre fille »

À 33 ans, on pourrait croire que Laurent Ciman fait face à l’un des derniers défis de sa carrière à Dijon, actuel deuxième de Ligue 1. Mais le Farciennois aime rappeler qu’il n’est pas du genre à mettre le pied sur la pédale de frein. Et il le confirme : si Roberto Martinez a besoin de lui, il sera toujours bien présent pour les Diables rouges. Joueur exceptionnel, journée exceptionnelle. Une quinzaine de journalistes dans la petite salle de presse du Dijon FCO, où l’on se marche littéralement sur les pieds, « cela fait longtemps que l’on n’avait pas vu cela ! », s’exclament les responsables com’ du club bourguignon. La raison de cet engouement ? La présentation officielle de Laurent Ciman mais aussi et surtout, celle de Yoann Gourcuff, aux côtés de la direction dijonnaise. On vous le dit tout de suite : l’espoir déchu du football tricolore, venu se relancer en Bourgogne à 32 ans, s’est montré très peu loquace face à nos confrères français. Contrairement à l’ancien défenseur de Los Angeles FC, bien plus à l’aise que l’ancien Bordelais face aux micros et caméras. Laurent, tout d’abord, dans quel état physique vous trouvez-vous et quand aura-t-on l’occasion de vous voir sur les pelouses de Ligue 1 ? Je me sens bien, j’étais en plein championnat aux États-Unis. Je me laisse du temps en accord avec le coach. Le décalage horaire est encore un peu présent et il fait mal ! Mais je commence à passer de bonnes nuits donc ça va. Ce n’est pas facile de travailler tactiquement puisqu’il manque des internationaux (NDLR : 10 joueurs partis en sélection). On verra, je ne suis pas venu à Dijon en me considérant comme incontournable. Le coach fera ses choix. Après cette longue expérience nord-américaine, à Montréal et Los Angeles, quel facteur vous a incité à revenir en Europe ? J’arrivais en fin de contrat et Los Angeles n’était pas prêt à négocier avec moi. Le train ne passe qu’une fois, j’étais en contacts avancés avec Dijon depuis pas mal de temps mais pour diverses raisons, cela ne s’est pas fait plus tôt. On a pesé le pour et le contre avec ma femme, puis on s’est rapidement mis d’accord sur le fait que Dijon était une destination idéale pour nous. Venir jouer en Ligue 1, c’est aussi bénéficier d’une meilleure exposition en Europe. Je ne pense pas à ça. Là, maintenant, je suis surtout concentré sur Dijon. J’ai envie d’apporter quelque chose à cette équipe. Suiviez-vous un peu le club et le championnat français depuis les États-Unis ? C’était compliqué avec le décalage horaire. Les matches sont diffusés le matin pendant que j’ai entraînement. Mais le championnat français m’a toujours intéressé et c’était le moment ou jamais pour moi. On le sait, vous avez depuis longtemps fait vos choix de carrière, aussi, en fonction de votre famille, de votre fils Achille et surtout de votre fille Nina, atteinte d’autisme. On imagine que le choix de venir à Dijon a, lui aussi, été dicté par ce paramètre ? Dijon est un club familial et effectivement pour moi, la famille est le plus important. Concernant ma fille, je sais que le président va nous aider. J’ai sa parole et je lui fais entièrement confiance. Il faut encore leur laisser un peu le temps, ma femme et mes enfants arriveront en Europe le week-end prochain. Il faudra ensuite trouver une voiture, une maison… Mais je sais que tout sera mis en place pour que Nina soit bien. Son diagnostic est assez sévère, ce n’est pas toujours simple au quotidien, mais ce sont des choses de la vie qui te font grandir plus rapidement. Je ne me projette pas trop, mais sur le long-terme, c’est clair que l’on envisage de retourner vivre au Canada. On a beaucoup parlé d’un retour en Belgique, notamment à Charleroi. Qu’en était-il ? Il y a eu des pistes, des contacts, mais pas avec Charleroi. Il y en a eu avec l’Antwerp, j’ai eu Monsieur D’Onofrio au téléphone. À mes yeux, il reste un grand Monsieur. Après, il y avait un montant à payer avec Los Angeles, pas une grosse somme d’argent, et le club s’est simplement arrangé avec Dijon plutôt qu’avec l’Antwerp. Je me vois ici pour au moins trois ans, je l’espère en tout cas (NDLR : Laurent Ciman a signé un contrat d’un an avec deux années en option). Je me sens bien ici, je ne suis pas trop loin de ma famille en Belgique, c’est un plus. [scald=23922765:sdl_editor_representation] Et concernant le Standard ? Non, il n’y a pas eu de contacts. Poursuivre l’aventure en MLS était une option ou le désir de revenir en Europe était-il trop grand ? Vous savez, les règles sont compliquées aux USA. Si je me retrouvais libre de tout contrat en décembre, j’aurais peut-être dû encore déménager. Et me retrouver dans une ville où je n’aurais pas forcément voulu être. En MLS, c’est un peu comme ça, tu ne peux pas choisir où ton avenir se fera. À partir de là, j’ai pris le taureau par les cornes. La proposition de Dijon, je ne pouvais pas la laisser passer. Vous avez laissé une trace très positive aux États-Unis et vous avez d’ailleurs reçu beaucoup de messages des fans à l’annonce de votre départ. Que ce soit à Montréal ou à « L.A. », je m’entendais avec tout le monde. Mon transfert n’a pas été joyeux et tout ne s’est pas bien déroulé avec la direction de l’Impact, mais pour le reste, j’avais une super entente avec les supporters. Je suis quelqu’un de vrai, je dis les choses en face quand j’ai quelque chose à dire. Parfois ça fait du bien, parfois ça ne passe pas. Dijon est loin d’être un ténor en France mais ses débuts en championnat (9 points en 4 journées, 2e du classement) sont impressionnants. Quel regard portez-vous sur vos nouveaux coéquipiers ? Je suis un compétiteur, je suis venu apporter mon expérience. On a des joueurs de qualité mais je crois qu’on est encore sous-estimé. Je pense qu’on peut faire mieux que le maintien qui reste évidemment l’objectif principal cette saison. Je vais devoir m’adapter à la philosophie de jeu. À Los Angeles, on devait surtout repartir par le centre du terrain. Ici, c’est plutôt l’inverse avec des relances vers l’extérieur. Mais le principal, c’est de jouer au football. Je ne suis pas un défenseur qui balance n’importe où devant. J’aime jouer au ballon. J’ai une bonne relance et je suis à l’aise dans plusieurs systèmes. Vous n’avez pas été repris par Roberto Martinez pour les deux matches des Diables rouges en Écosse et en Islande. Vous avez eu l’occasion d’en discuter avec lui ? Il m’a laissé un message. Il m’a dit que cette sélection-ci était avant tout un suivi de ce qui avait été fait au Mondial. Je vais laisser passer ces deux matches et puis je l’appellerai, je n’ai pas envie de le déranger maintenant. Avec le recul, vous comprenez sa décision de vous écarter, au dernier moment, du groupe des 23 pour la Russie ? Je n’ai pas à comprendre sa décision, il doit faire des choix et il a estimé que les siens étaient les meilleurs. Sur le plan sportif, il a fait les bons, il faut juste lui tirer notre chapeau. J’espère que ça va continuer comme ça pour la Belgique. On a proposé le meilleur football du Mondial, mais malheureusement on n’a pas gagné. La France a mérité son titre, elle a été efficace. Avez-vous toujours envie de poursuivre votre carrière internationale ? Je ne suis pas du genre à dire si je vais arrêter ou pas, ça va se faire naturellement. Il y aura des jeunes qui vont arriver et qui prendront ma place. Mais pour l’instant, oui, je suis toujours disponible. Si Roberto Martinez avait voulu me mettre de côté, il ne m’aurait pas appelé. C’est un entraîneur honnête et je le respecte beaucoup. Le fait de ne pas avoir fait partie du groupe en Russie vous a-t-il poussé à ne pas prendre votre retraite internationale et à venir ici à Dijon ? Non, cela n’a rien à voir. C’est un choix personnel qui n’a pas été pris en fonction des Diables rouges.

Votre compte

Laurent Ciman, invité foot du samedi: « Dijon va nous aider pour notre fille »

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Diables rouges

Analyse Diables rouges: pour Martinez, c’est le bon moment pour Openda

Loïs Openda, sélectionné pour la première fois chez les Diables: «Un rêve qui se réalise»

Roberto Martinez espère retrouver Eden Hazard «à son meilleur niveau» en juin: «Il est à nouveau libre»

Les cadres de retour, Onana et Openda appelés: Roberto Martinez sélectionne 32 Diables rouges pour la Nations League

Diables rouges: le retour des cadres pour la Nations League

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

La variole du singe donne des sueurs froides aux autorités sanitaires

Orages: la Belgique en alerte, voici les prévisions météo

Faut-il s’inquiéter des orages au mois de mai?

Voici la composition du nouveau gouvernement français

Les profils les plus recherchés sur le marché de l’emploi

Codeco: le port du masque n’est plus obligatoire dès lundi dans les transports en commun

« Nos collaborateurs sont des empereurs, les clients sont rois »

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

« Nous donnons de la valeur aux idées et encourageons à les transformer en projets concrets »

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel