Sa nouvelle vie: il est devenu agent immobilier

En lieu et place de ballons, Bertrand Laquait jongle désormais avec les rendez-vous. Reconverti en tant que gérant d’une agence immobilière à Thonon (Haute-Savoie), il connaît aujourd’hui des jours et des semaines particulièrement chargés. « Ascenseur émotionnel » « A la fin de mon aventure à Valenciennes (2015), où j’avais cassé mon contrat à un an de son terme pour mieux m’occuper de ma famille, je suis revenu dans ma région », explique-t-il. « J’ai d’abord un peu profité de la vie mais, rapidement, je me suis reconverti dans l’immobilier, un domaine qui m’a toujours intéressé pour mes investissements et qui présente certaines similitudes avec le milieu du foot. On a des objectifs à tenir, on rencontre plein de personnes différentes et on fait partie d’une équipe qui doit être soudée. J’ai trois personnes sous mes ordres et, jusqu’ici, ils ne quittent pas la société mais y restent avec plaisir, c’est que je ne dois pas être si tyrannique que cela. La différence, c’est que si je pouvais me permettre de m’entraîner seulement deux heures par jour, je bosse aujourd’hui douze heures par jour au minimum, six jours sur sept. Pour moi, ce n’est pas un problème parce que ce boulot me passionne et que je ne me voyais pas ne rien faire. Pour gérer mon affaire, j’ai dû énormément apprendre et bosser, comme je l’ai toujours fait en tant que footballeur. En tant que footballeur, je n’étais pas du genre à bien prester si j’avais manqué l’une ou l’autre séance de travail. Ma carrière, je l’ai construite par le travail et l’humilité, en restant à l’écoute des autres. Ici, c’est pareil et cela me procure le même genre d’ascenseur émotionnel. Parfois, on peut bosser comme un fou sur un dossier pendant des jours, bien négocier une affaire et se la faire piquer in extremis, au moment de la conclusion du contrat. C’est à la fois cruel et enrichissant. On ne peut jamais relâcher son attention. » Reconnaissance Ayant joué durant cinq saisons à Evian Thonon-Gaillard (2009-2014), un club qui a ensuite connu des problèmes financiers et a été rétrogradé en National 2, Bertrand Laquait y est connu de beaucoup de personnes. Mais il ne souhaite pas en faire un atout commercial. « Mon objectif, c’est d’être reconnu pour la qualité de mon travail, pas parce que je suis un ancien professionnel. Certains clients me reconnaissent à la voix, au nom, ou quand je franchis leur porte mais je ne peux pas dire si cela me sert ou me dessert. Ce qui m’importe, c’est que le job soit bien fait, que je garde les valeurs que j’ai toujours prônées dans mon ancienne carrière. Pour vivre heureux, je préfère vivre caché. »

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