Les trois clés de Céline Alvarez pour faire de l’école un espace agréable et apaisant

Voici comment elle présente son projet : 1 Le cerveau se structure avec l’environnement « La première chose, c’est que l’on sait aujourd’hui que le cerveau humain se structure avec l’environnement. C’est-à-dire avec nous, nos façons de parler, d’agir, de réagir, d’interagir. Donc la première chose à faire, c’est de s’interroger sur soi. Qu’est-ce que j’enseigne sans le savoir aux enfants lorsque je suis près d’eux ? Veiller à parler de manière précise, structurée, riche est capital. Veiller également à permettre aux enfants d’évoluer avec des camarades d’âges différents, desquels ils vont pouvoir absorber rapidement des connaissances plus sophistiquées et en transmettre d’autres aux plus jeunes, en consolidant ainsi leurs acquis. Le mélange des âges favorise également l’autonomie des enfants, or elle représente un élément déterminant pour la construction d’une intelligence épanouie, fonctionnelle, flexible et créative. » 2 Pas de recette « Alvarez » Céline Alvarez ne veut pas donner l’impression de livrer « la » recette à suivre. « Ce que je propose n’est qu’une base, au mieux des points d’étape, mais chacun doit y apporter toutes les modifications qui lui semblent nécessaires, quitte à se tromper. Ce n’est que par nos erreurs que nous affinons progressivement, et avec grande précision, nos pratiques pédagogiques. Si nous les considérons pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire de véritables enseignements, nos erreurs nous acheminent progressivement vers de l’orfèvrerie pédagogique. Et je pense qu’il est temps maintenant que l’on s’offre ce luxe-là. » 3 Les étapes pour aller vers l’autonomie de l’enfant D’abord, « éviter de se lancer seul. S’isoler serait se placer en situation de stress, et ce stress social est difficilement tenable sur la durée. J’inviterais donc, en étape préliminaire, à discuter avec son équipe pédagogique pour tenter de travailler de concert avec ses collègues. Pouvoir bénéficier du soutien de ses collègues et trouver de nouveaux repères en équipe me semble capital et déterminant pour la réussite d’un tel remaniement pédagogique ». Ensuite, « y aller doucement ! Je conseille souvent de commencer par faire sa rentrée, comme d’habitude. À partir de là, sans rien changer, simplement commencer à se dire : “Qu’est-ce qui, dans l’environnement de la classe, n’est plus essentiel ? Qu’est-ce que je peux retirer ?” Tout ce qui encombre entrave potentiellement l’autonomie des plus petits : s’il y a trop de matériel, ils auront des difficultés à se repérer dans l’espace. Donc, au début, on peut commencer à mettre de côté le matériel qui n’est pas utilisé, celui qui ne fait pas sens ou qui est détérioré. Retirer ces affiches qui sont là depuis des années et ne servent pas à grand-chose, mettre un peu de plantes, dégager cette armoire qui cache la lumière naturelle, cette lumière apaisante pour l’enfant contrairement à celle du néon électrique qui stresse son organisme… ça a l’air tout bête, mais ça change tout. Travailler sur l’environnement, sans embêter les enfants ou les collègues, c’est une déjà étape cruciale. Enfin, « je propose de travailler à faire de la classe un espace plus agréable et apaisant. Épurer, ordonner, faire en sorte que l’espace soit très lisible pour les petits pour que, en entrant, l’enfant perçoive très bien que là-bas, c’est le coin de la bibliothèque avec des livres y sont bien rangés… On n’en met pas trop, d’ailleurs pour faciliter le rangement. Enlever quelques tables et chaises pour qu’il y ait des espaces libres au sol afin que les enfants puissent dérouler des tapis et s’y installer avec leur activité ».

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