Les profs d’unif craignent des diplômes dévalorisés
Quatre cents enseignants issus de toutes les universités belges francophones dénoncent les effets de la dernière réforme du supérieur.

Le « décret paysage » qui organise l’enseignement supérieur depuis 2014 est loin d’emporter l’adhésion de tous les professeurs des universités et hautes écoles belges francophones.
Ils sont 400 à avoir signé une lettre adressée au ministre de tutelle Jean-Claude Marcourt pour dénoncer les effets néfastes de cette réforme sur l’enseignement supérieur. Leur jugement est sans appel. La règle des 45 crédits sur 60 à valider pour passer de première en deuxième et donc la suppression de la notion d’année d’études entraînent leur lot de dérives : sentiment erroné de réussite, impression de liberté totale dans l’organisation du parcours, report du moment où certains étudiants constatent leur difficulté à poursuivre, charge administrative énorme pour les universités, dévalorisation des diplômes…
« Traînasser dans un système »
Les premières données disponibles semblent confirmer ce constat : alors que les étudiants entrés pour la première fois à l’université en 2011 (à l’époque du système Bologne) étaient 27,7 % à réussir leur bac en trois ans, ceux qui ont débuté le supérieur en 2014, avec le décret Paysage, ne sont plus que 24,6 % à réussir un « parcours sans faute ».
Les signataires de la lettre s’interrogent sur « le coût sociétal d’un régime qui permet aux étudiants de traînasser dans un système sans chances de réussite réelles ». Ils concluent : « Une démocratisation de l’enseignement supérieur serait certes souhaitable ; cependant, le décret ne donne pas aux universités les moyens nécessaires à celle-ci. Il dévalorise en outre les diplômes universitaires de la Belgique francophone, qui peuvent désormais être obtenus à l’usure ».
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