Tom De Mul préface le déplacement du Standard: «À Séville aussi, le public est chaud»

Axel Lawarée n’est pas le seul Belge à avoir un passé commun à Séville et au Standard. Dix ans après l’attaquant liégeois, Tom De Mul (32 ans) a tenté en 2007 l’aventure en Andalousie, croisant une première fois la route des Rouches en novembre 2008 dans le cadre de la Coupe UEFA. Joueur majeur de la génération qui a disputé les Jeux olympiques de Pékin il y a dix ans, des blessures récurrentes l’ont ensuite empêché de pouvoir s’épanouir sur le terrain, notamment lors de son prêt au Standard en 2010-2011. Devenu agent, il évoque l’affiche en Europa League ce jeudi. Sans la trilogie du mal (hanche, abdominaux, adducteurs), Tom De Mul aurait peut-être pris part aux belles campagnes des Diables rouges lors des trois derniers grands tournois puisqu’il a cotoyé les Kompany, Vermaelen, Dembele, Witsel ou encore Vertonghen. Officiellement prise en 2014 (alors que son dernier match officiel remontait en fait à 2009), sa retraite anticipée est désormais digérée. « Le football est ma passion et je me sens privilégié de continuer à la vivre par le biais de ce métier d’agent (NDLR : auprès du bureau A-Group basé à Anvers). Cela ne me fait plus mal de ne plus jouer… mais je n’ai pas envie de revenir constamment sur mes blessures. » En tant que spectateur neutre, un match Séville-Standard est-il spécial à vos yeux ? Oui puisque j’ai eu la chance de jouer dans les deux clubs. Les deux matches en tour préliminaire de la Champions League contre l’Ajax l’étaient tout autant pour moi puisque j’ai porté la vareuse du club néerlandais. À Sclessin, le Standard avait bien réagi après avoir été mené. Au retour, il n’y avait pas photo. Quelle impression vous laisse le Standard en ce début de saison ? Pour l’instant, les Liégeois n’ont pas encore retrouvé le niveau qu’ils avaient durant les Playoffs 1 1a saison passée. Ils n’ont pas encore le bon rythme, cherchent encore un peu les automatismes mais le championnat de Belgique est encore long. On sait que le plus important dans un premier temps est de se placer parmi les six premiers. Michel Preud’homme est un des meilleurs entraîneurs et demande d’autres choses à ses joueurs. Cela nécessite du temps mais je sais que cela va apporter des résultats. Lors de la précédente confrontation en Europa League, le Standard avait été largement dominé sur la pelouse sévillane. Le gouffre entre les deux clubs s’est-il agrandi depuis ? Séville n’est plus tout à fait l’équipe qu’elle était dans un passé récent. Elle a terminé 7e lors du dernier championnat. L’écart entre le foot belge et le foot espagnol s’est un peu resserré, même si le niveau de notre championnat n’est pas comparable à l’équipe nationale. Oui, le Standard a une chance jeudi mais les statistiques le montrent : jouer Séville dans son stade, c’est compliqué. Les hommes de Machin partent favoris avec le soutien de supporters qui sont tout aussi fanatiques qu’à Sclessin. Le Standard va devoir effectuer le déplacement sans Mpoku, qui avait trouvé l’ouverture à Séville lors du match d’Europa League en 2014. Un très bon footballeur et c’est dommage pour le Standard d‘en être privé. Le noyau recèle d’autres joueurs de qualité et le match de jeudi est le genre d’affiche où on attend beaucoup d’un joueur comme Carcela, compte tenu de son passé dans la Liga et de certaines racines espagnoles. Quels souvenirs gardez-vous du club qui vous avait recruté pour une somme de 5 millions en 2007 alors que vous étiez à l’Ajax Amsterdam ? J’avais toujours rêvé d’évoluer en Espagne et je suis parvenu à le concrétiser. Ce transfert reste un moment majeur de ma carrière à l’instar d’avoir joué à 17 ans en équipe première à l’Ajax Amsterdam ou d’avoir revêtu la vareuse des Diables rouges. Séville n’était pas la seule équipe espagnole intéressée par mes services. L’Atlético était aussi sur les rangs mais les Madrilènes n’étaient pas au niveau de maintenant. Séville était alors la 3e équipe espagnole. Le directeur sportif Monchi est venu en Belgique pour me convaincre du projet sévillan. Juande Ramos était au courant de ma venue mais hélas est parti quelques mois plus tard à Tottenham. La promotion du coach de l’équipe B Manuel Jimenez n’a pas été la meilleure chose me concernant. Néanmoins, je garde le souvenir d’un club fantastique, familial tout en étant de haut niveau. C’est significatif de voir que plusieurs des équipiers de mon époque sont partis vers de grands clubs. Même si j’ai peu joué, j’y ai vécu de beaux moments. Notamment un match à Sclessin en Coupe UEFA… remporté par le Standard. Contre une belle équipe liégeoise avec Mbokani, Jovanovic, Witsel… Je me souviens d’une équipe dotée d’une solide mentalité, très forte dans les duels et d’un public déchaîné. Vos blessures vous ont empêché de pouvoir vous illustrer à Sclessin. Je me rappelle que Pierre François avait tenté en vain de me qualifier pour un match au Lierse. Finalement, je n’ai pas joué une seule minute. C’est frustrant de ne plus jamais avoir été à 100 %. Suite à une blessure lors de mon prêt à Genk. Mais c’est du passé tout cela maintenant.

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