«S’il s’avère que des gens ne font rien, je les remercierai»

Vous héritez d’une institution à l’image écornée : l’an dernier, « Le Soir » révélait que quatre directeurs se partageaient un million d’euros de rémunérations, assorties d’avantages de toute nature. Exact. Mais deux de ces directeurs (Etienne Noël et Jean-Luc Vanraes) sont toujours en place… Je vais être clair. J’ai reçu de l’extérieur le commentaire que ces gens ne foutaient rien. En interne aussi. Il est vrai que les licencier coûte le même prix que les garder. Mais pour moi, c’est une équation qui ne tient pas. Si vous virez quelqu’un qui ne fout rien, vous boostez de 30 % la motivation des équipes. Par contre, je ne vais jamais virer quelqu’un tant que je n’ai pas vérifié moi-même ce qui se passe et ce qu’il en est. Moi, je n’étais pas là pour voir comment ça se passait entre Serge Vilain et les directeurs. Moi, depuis que je suis là, je leur donne tous les jours du travail. Si, dans quelques mois, il s’avère qu’en effet ces gens ne font rien, je les remercierai, quel que soit le prix. Si je ne le faisais pas, ce serait un manque de respect par rapport à l’équipe. Mais ce serait une erreur de payer pour m’en débarrasser sans avoir tout mis en œuvre pour essayer de les faire travailler. Le ministre me laisse faire, son objectif est clair : que ça fonctionne. Mais le message est vrai pour tout le monde, dans l’équipe. Je donne sa chance à chaque personne. Mais à part ces deux personnes, Serge Vilain m’a laissé une équipe de 44 personnes qui sont super-compétentes. Vous avez réduit votre salaire… Oui. Je gagne 150.000 euros. J’aurais pu gagner bien plus. J’avais reçu des propositions, après ma formation aux Etats-Unis. Dans mon ancienne vie, mon but c’était de faire du pognon. A mes 40 ans, j’ai eu une remise en question : « est-ce que ça fait sens ? » Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de gagner beaucoup d’argent, j’avais besoin d’un métier qui fasse sens. Vous avez vraiment les coudées franches, par rapport au monde politique bruxellois ? Quand j’ai rencontré Didier Gosuin, après avoir été choisi, il m’a dit qu’on avait les coudées franches. Je pense qu’il en avait marre de tout ce qui se disait sur la SRIB, qu’il voulait se tourner vers le futur. Pour l’instant, je fais le tour des politiques, de toutes les couleurs, moi, je n’en ai pas.

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