Arnaud Bovy, bientôt à la table des élites

Sélectionné pour les Jeux olympiques de la Jeunesse, Arnaud Bovy se rend en Argentine avec l’ambition de briller. Mais pas seulement : le tennisman de 18 ans, 1142e à l’ATP et 28e mondial chez les juniors, envisage déjà la suite de sa carrière, laquelle va prendre une autre envergure en 2019. Ce lundi, Arnaud Bovy s’est envolé, avec Valentin De Jaeger, son préparateur physique, pour Buenos Aires. Si le Liégeois se rend dans la capitale argentine, ce n’est pas pour y faire du tourisme ou pour découvrir les charmes insoupçonnés de la Pampa. Non, c’est avant tout pour participer aux Jeux olympiques de la Jeunesse qui se déroulent du 6 au 18 octobre 2018. Cette troisième édition estivale de la compétition est réservée aux jeunes athlètes de haut niveau âgés entre 15 et 18 ans. Au total, 4.000 sportifs sont conviés à ce rassemblement mondial, dont 32 Belges qui composeront la délégation nationale. Arnaud Bovy est le seul représentant du tennis noir-jaune-rouge. « J’ai l’ambition de faire le plus de matches possible », lance-t-il, alors que les hostilités commencent officiellement ce dimanche sur les courts. [scald=24506624:sdl_editor_representation] « Une fierté de représenter la Belgique » « Je veux représenter mon pays de la meilleure des manières. L’objectif est de remporter l’or, mais c’est difficile à dire car il y a de très bons joueurs. Il y aura aussi des conditions climatiques très différentes par rapport à la Belgique. Nous verrons comment cela se passe sur place. » Engagé en simple, en double et en double mixte, le jeune homme entend profiter de cet événement unique en son genre pour acquérir encore davantage d’expérience. Le tout en arborant fièrement le blason national dans le TC Buenos Aires Lawn, situé dans le quartier populaire de Palermo. « C’est clairement une fierté de représenter la Belgique et cela me donne une pression positive. Il y a des joueurs qui se mettent la pression, ce qui les limite dans leurs performances. Mais, pour moi, ça va peut-être m’aider à me ressourcer et à trouver de l’énergie au moment où je n’en aurai plus. Ce n’est pas la Coupe Davis, mais c’est quand même pour le blason et le drapeau », pointe le jeune homme qui avait déjà porté les couleurs belges avec succès, lors des Championnats d’Europe 2017 à Londres, bouclés avec une médaille de bronze autour du cou. En attendant, il a peaufiné sa préparation. Aux côtés entre autres d’un certain Arthur De Greef (ATP 246) dans les installations du TC du Bercuit à Grez-Doiceau. Car, c’est en affrontant des joueurs confirmés qu’il pourra évoluer et accéder à l’échelon supérieur. Un stade qu’il devrait définitivement rejoindre, en 2019, en laissant derrière lui le circuit des juniors (il a notamment participé à trois Grands Chelems cette année : Roland-Garros, Wimbledon et US Open) et en se mettant aux prises avec le circuit mondial (il a disputé son premier tournoi pro à Eupen en août où il a atteint les demi-finales). « 2018 a été une année de déclic, car j’ai toujours fait partie des joueurs du subtop en Belgique pendant ces dernières années. Mais, depuis lors, j’ai pris conscience de mon niveau et cela m’a permis de faire quelques belles performances », explique le natif d’Oneux (à une trentaine de kilomètres au sud de Liège), qui n’hésite pas à multiplier les heures d’entraînements pour atteindre son rêve d’enfant. Un enfant, justement, Arnaud Bovy n’en est plus un. Soucieux de vouloir poursuivre ses études, le garçon – qui vient de fêter ses 18 ans (le 17 septembre) – va entamer un cursus au CERAN pour apprendre le néerlandais, tout en poursuivant sa carrière. « Je pratique déjà l’anglais couramment, mais je pense que l’on doit savoir parler les deux langues nationales dans notre pays. Une carrière, ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. C’est une sécurité d’une part, mais ce sera aussi une très bonne chose dans les perspectives sportives. » « Accrocher le top 100 » Toujours est-il que la campagne à venir sera primordiale dans le développement du Liégeois. « L’objectif sera de sortir des Futures, les tournois à 15.000 et 25.000$, le plus vite possible. Et donc atteindre un classement relativement haut, comme cela, je pourrai aller dans les Challengers », souligne celui qui voue une admiration débordante à un certain Rafael Nadal. « Sinon, à plus long terme, pourquoi ne pas essayer d’accrocher le top 100. Maintenant, c’est toujours compliqué à dire alors que je débute à peine ma carrière. Je n’ai pas encore assez de repère. » Beaucoup d’appelés et peu d’élus ? Le sport professionnel est cruel et fait énormément de déçus. Mais, Arnaud Bovy n’a pas peur et veut saisir cette opportunité unique à pleines mains. Qu’importent les contraintes… « Pour moi, il n’y a pas d’échec. Si jamais, je ne réussis pas dans le tennis, ça aura été une superbe école de vie. Je veux juste viser chaque fois plus haut, de jour en jour, et repousser mes limites le plus loin possible. » En tout cas, celui qui est classé actuellement 1142e à l’ATP (6 points) sait ce qu’il veut. Et en toute humilité !

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