Royaume-Uni: Theresa May passe le cap du congrès conservateur

Depuis Londres, Mardi, à Birmingham, la Première ministre a impressionné son auditoire. Privée de majorité absolue à la Chambre des Communes depuis juin 2017 et constamment critiquée depuis trois mois, Theresa May a montré qu’elle avait encore du souffle et qu’elle ne comptait pas s’incliner face à ses détracteurs – même si elle est incapable de se réinventer. Reine de l’autodérision S’exprimant au lendemain d’un discours plein d’emphase de Boris Johnson, la Première ministre a défié son ex-ministre des Affaires étrangères sur son terrain de prédilection : celui de l’humour. En arrivant sur scène, Theresa May a fait sensation en se déhanchant de manière très gauche sur Dancing Queen du groupe suédois Abba – sa chanson préférée — dans un clin d’œil à sa tentative ratée de danser sur des rythmes africains lors de la tournée effectuée fin août en Afrique-du-Sud, au Nigeria et au Kenya. Embourbée dans les négociations du Brexit et en difficulté dans son propre parti, la cheffe du gouvernement britannique a souligné qu’elle était encore capable de faire preuve d’autodérision. « Vous m’excuserez si je tousse pendant mon discours, j’ai passé la nuit dernière à coller le décor à la superglu », a-t-elle plaisanté, en référence au fastidieux discours prononcé un an auparavant devant le congrès du parti. Après cette déroutante entrée en scène, Theresa May a renoué avec son répertoire habituel, en prononçant un long sermon sur les vertus de l’unité – partisane et nationale — quasiment dénué d’annonces susceptibles d’améliorer la vie des Britanniques. Un discours long et creux Louant le « patriotisme », plutôt que le nationalisme, et le libéralisme économique en dépit de « ses limites », la Première ministre a tenté de se positionner en rassembleuse et de se différencier à la fois de Boris Johnson, son principal rival en interne, et du leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, son opposant numéro 1. « Nous avons une opportunité à saisir pour notre parti, (…) l’opportunité d’être non pas le parti d’une minorité, ni même d’une majorité, mais celui d’être le parti de n’importe quelle personne qui travaille dur et respecte la loi », a lancé Mme May aux militants tories. Pendant plus d’une heure, la cheffe de l’exécutif britannique, consciente de la nécessité de modifier la perception du parti conservateur dans l’opinion publique, a multiplié les grandes déclarations. « Nous ne sommes pas seulement le parti qui met de l’ordre dans le désordre (budgétaire, NDLR) laissé par les autres. Nous sommes le parti qui impulse la direction vers un avenir meilleur », a promis Theresa May. La première ministre a consacré une bonne partie de son discours à s’attaquer au Labour de Jeremy Corbyn. Elle a repris à son compte certaines idées travaillistes mais elle a fourni peu de gages de sa détermination à changer le cap de son action gouvernementale. Plus de deux ans après son arrivée au 10 Downing street et à moins de six mois de la sortie programmée du Royaume-Uni de l’UE, sa volonté de s’attaquer à la crise du logement a de quoi laisser dubitatif. Intransigeante sur « Chequers » Concernant le Brexit, Theresa May continue de faire preuve de la même intransigeance qui lui a valu d’être humiliée au Conseil européen de Salzbourg mi-septembre. Mme May a défendu son plan de « Chequers » – sans jamais prononcer le mot — comme le meilleur compromis possible face à deux visions totalement opposées mais tout aussi inacceptables, selon elle. La Première ministre a renvoyé dos à dos « un accord qui laisserait intact la libre-circulation des citoyens, impliquerait des versements annuels importants à l’UE et nous empêcherait de signer des accords de libre-échange avec d’autres pays » et « un accord qui amputerait (le Royaume-Uni) de l’Irlande du Nord ». « Jamais nous n’accepterons l’un de ces choix. Nous ne trahirons pas le résultat du référendum et nous ne sacrifierons pas l’unité de notre pays », a martelé Theresa May. La leader conservatrice a redit qu’une sortie sans accord était envisageable. « Partir sans accord (…) serait un échec pour le Royaume-Uni et l’Union européenne », a reconnu Mme May. « Les premiers temps, ce serait dur mais nous nous en sortirions grâce la résilience et la débrouillardise du peuple britannique », a encore assuré, pleine d’optimisme, la cheffe du gouvernement britannique.

Votre compte

Royaume-Uni: Theresa May passe le cap du congrès conservateur

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Europe

Un technicien meurt écrasé par un urinoir télescopique à Londres

Autriche: la police découvre un couple vivant illégalement avec cinq enfants dans une cave à vin

En Hongrie, Viktor Orban rajeunit l’armée pour la dresser

Italie: une énorme somme d’argent saisie à la mafia calabraise

Portrait République tchèque: Petr Pavel, l’ancien général favori de la présidentielle

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Proche-Orient: meurtrière escalade à Jérusalem-Est après le raid de Jénine

Retraite: ces régimes spéciaux qui font grincer la Vivaldi

Coupe du monde de hockey: «Ce que les Red Lions ont accompli est tout simplement remarquable» (vidéo)

Coupe du monde de hockey: voici pourquoi la RTBF ne diffusera pas la finale de la Belgique

Info « Le Soir » Parlement wallon: le vrai coût du voyage de Jean-Claude Marcourt à Dubaï

D1A: le Standard se défait facilement d’Eupen et revient à un point du Top 4 (3-1)

Top Employer : un concept mondial

Quels bénéfices pour l’employeur ?

« Notre refus de certifier certaines organisations assoit notre crédibilité »

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel