Anderlecht s’offre un peu de répit

« Que nous manque-t-il ? Gagner ! », a commenté un Hein Vanhaezebrouck, autant soulagé après la rencontre que remonté contre ceux qui l’ont enterré trop vite. Et pourtant, grâce à un but de Bakkali et un autre de Gerkens, Anderlecht a renoué avec la victoire à Zulte Waregem (1-2), donnant du répit au coach et à sa direction alors que la trêve internationale va pouvoir apporter de la sérénité à un bateau fortement secoué ces derniers jours. [scald=24654881:sdl_editor_representation] Ces trois points font donc du bien à un club dont le bilan en championnat est loin d’être aussi catastrophique qu’on le laissait penser. Avec cette victoire au stade Arc-en-ciel, les Bruxellois restent sur un bilan de 7 points sur 9 et campent sur le podium. Mais la lourde élimination en Coupe de Belgique des œuvres de l’Union (0-3) et le départ catastrophique en Europa League, deux compétitions ciblées par le nouveau propriétaire, sans oublier les défaites symboliques contre Bruges et Genk, ont largement influencé la vision extérieure sur l’équipe d’Hein Vanhaezebrouck. Vous rajoutez le statut du club, où gagner est autant une obligation qu’une habitude, l’attention portée aux débuts de Marc Coucke dans la capitale, et un niveau de jeu parfois trop pauvre et vous obtenez les ingrédients d’une crise qui a ébranlé le club. C’est donc dans un esprit de communion et de revanche que le déplacement en terre flandrienne s’est effectué. Marc Coucke s’est évertué à calmer le jeu, lui qui a été au-devant des supporters pour les écouter. Le ton n’était pas à la plaisanterie mais pas revendicatif non plus, comme ce fut le cas dans le passé lorsque Herman Van Holsbeeck devait faire face à la vindicte populaire. « J’ai sous-estimé la composition du noyau », a admis le président devant ses supporters. « Ce groupe est capable de mieux mais je vais rectifier le tir en janvier en injectant de la qualité », a-t-il continué. Tout n’est pas réglé Coucke s’est donc transformé en pompier de service, l’espace d’un moment, laissant Vanhaezebrouck profiter de l’unité et du soutien affiché par ses joueurs, qui n’ont pas manqué de filer vers le banc lors des deux buts, englobant dans la célébration autant le T1 que le reste du staff. Tout cela avant de régler quelques comptes avec les médias qui annonçaient que son sort était scellé. « C’est un manque de respect. Moi, je suis de l’ancienne génération, ce n’est pas comme cela qu’on procède ». Est-on pour autant sorti d’affaire du côté du Parc Astrid ? Non. Le calme est revenu mais la première crise de l’ère Coucke laisse des stigmates qui risquent d’être visibles encore un certain temps. Le jeu affiché face à une formation encore plus malade (Zulte restait sur six défaites d’affilée en championnat) a juste été sérieux, à défaut de brillant. Mais ce match a permis à certains de renaître. Comme Sven Kums, redevenu le chef d’orchestre attendu. Comme Zakaria Bakkali, qui à défaut de tenir 90 minutes, est capable d’étincelles. Pour le reste, les limites constatées les dernières semaines n’ont pas disparu. Le RSCA a toujours autant de mal à accélérer le jeu et a le chic de se faire peur, comme en fin de match. Désormais, Vanhaezebrouck a 15 jours pour peaufiner les automatismes d’un noyau qui a accueilli pas moins de 12 nouveaux joueurs et perdu des piliers comme Spajic, Kara, Dendoncker ou Teodorczyk. Contre Zulte, seuls trois titulaires étaient déjà présents dans le noyau A, douze mois auparavant ! Une trêve qui servira aussi à panser les blessures, tant mentales que physiques. Dimanche, Vranjes, Makarenko et Santini étaient restés calés à l’infirmerie.

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