Le même verdict qu’en 1981, moins tranché et nuancé par de beaux succès personnels

Article paru le 11 octobre 1982 [scald=24667619:sdl_editor_representation] L’électeur communal de dimanche a-t-il voté comme l’électeur législatif de novembre dernier ? Sans doute, dans tous les cas où les facteurs régionaux – les combats de chefs – ne l’invitaient pas à préférer l’enjeu communal à l’enjeu national. Tel est lundi midi, le bilan un peu flou, et très contrasté, qu’on pouvait retirer d’un scrutin municipal sans surprise. Les libéraux et les écologistes apparaissent bien comme les « vainqueurs nationaux » . Le P.S.C. enregistre des pertes sévères à Bruxelles et dans plusieurs régions de Wallonie, par rapport à 1976. Depuis un an, il a redressé la barre dans plusieurs communes . Battu à Bruxelles, en Brabant wallon et même au Luxembourg. Le P.S. triomphe à Charleroi-ville et à Liège en cartel. Quant aux deux grands perdants du dernier scrutin législatif, le C.V.P en Flandre et le F.D.F à Bruxelles, ils récupèrent une parti de leur électorat, sans recouvrer, de loin, la santé de 1976. Une échéance qui, il faut le dire, se trouve à des années-lumière politiques d’aujourd’hui. Derrière ces phénomènes divers, dans la plupart des cas, l’action ou le poids de l’action ou le poids d’un homme. En Wallonie et à Bruxelles, singulièrement, les « vieux loups » ont triomphé, qu’ils s’appellent Spitaels, Deprez, Louis Michel, Damseaux, Tromont, Nols, Outers, Thys ou Beauthier. Et dans la périphérie bruxelloise, le « choc des bourgmestres » a joué très nettement, donnant par exemple une majorité à Mme Algoet (C.V.P.) à Rhode et à M. Maricq (F.D.F.) à Kraainem. [scald=24667685:sdl_editor_representation] En Wallonie, la conduite du P.S. fut excellente à certains endroits – et notamment à Liège, à Charleroi, à Huy – elle se révélait piètre dans certains « bastions rouges » comme La Louvière, ou Manage, ou dans certaines villes du Brabant wallon : Nivelles ou Ottignies, où se présentait le ministre Féaux. Bilan contrasté aussi à Namur et dans le Luxembourg pour un parti, dont le président Guy Spitaels enlève pourtant à Ath la majorité absolue qu’il convoitait. A noter la bonne tenue du P.S. à Liège où allié au R.Wet au R.P.W..l’emporte face au cartel P.R.L. – P.S.C., les écologistes jouant en l’occurrence, un rôle d’arbitre. À noter, toujours pour le P.S., à Waremme, le beau score d’Edmond Leburton, battu cependant aux voix de préférence par Guy Coeme. [scald=24667652:sdl_editor_representation] Quant au P.R.L. sur sa lancée de 1981, il réalise de beaux scores un peu partout : le président Michel à Jodoigne, le ministre Tromont à Quiévrain, le ministre Damseaux à Verviers, Michel Forêt à Liège, remportent de réels succès. Mais le net progrès enregistré par rapport à 1976 doit, plus encore que pour les autres partis, être analyse avec prudence, les libéraux ayant bénéficié depuis lors de l’éclatement du R.W. qui a fait passer dans leurs rangs des « locomotives » comme Jean Gol ou Etienne Knoops. Ce dernier gagne d’ailleurs à Charleroi, avec sa liste, autant que le P.S. Le P.S.C lui, également dans la foulée de 1981, semble avoir confirmé ou faiblement récupéré son mauvais score législatif. « Ce n’est pas catastrophique » soulignait en fin de soirée le Premier ministre, M. Martens. Mais les beaux scores de MM Deprez à Ottignies ou Wathelet à Verviers, la bonne tenue du parti dans la région Mouscron-Comines ne peuvent masquer un tassement généralisé. Tassement également pour le Rassemblement wallon qui appuyait souvent des cartels, et qui, quand il se présente seul ne semble plus devoir figurer dans de nombreuses municipalités. Quant aux écologistes, qui se regroupent sous la bannière Ecolo, ils entrent dans de nombreux conseils municipaux, et parfois en force, comme à Namur-ville, où ils se retrouvent à six. À liège, ils arbitrent le duel entre les cartels de droite et de gauche. En revanche à Huy, ville symbole du nucléaire, ils ne font pas la percée logiquement attendue… L’UDRT qui, jusqu’à présent avait poursuivi une carrière analogue à celle d’Ecolo, ne réussit pas du tout sa percée municipale. En Flandre [scald=24667782:sdl_editor_representation] En Flandre, c’est surtout le comportement du C.V.P. qui retient l’attention. Il a refait une partie de son handicap mais reste en net recul par rapport à 1976. Un recul particulièrement frappant dans les grandes villes : Bruges, Gand, Anvers aussi, où il semblait pourtant pouvoir garder la majorité avec les socialistes. Parti à forte implantation locale, ses pertes sont de l’ordre de 13 majorités absolues sur 24 dans le seul Limbourg et de 13 sur 30 en Flandre-Orientale. Quant au P.V.V., il ne semble pas avoir bénéficié de la vague bleue enregistrée du côté francophone. À gand, il perd 4 pour cent des voix, tout comme le C.V.P ; au profit des socialistes et d’Agalev. À Anvers, il progresse de 2 pour cent, sur le dos du C.V.P. et du S.P., mené par l’ancien ministre Grootjans. D’une manière générale, le P.V.V. perd du terrain pr rapport à 1981, tout en gagnant, au détriment du C.V.P., par rapport à 1976 où son implantation locale était très faible. Et à gauche ? les quelques listes d’inspiration syndicale chrétienne réalisent des scores honorables, notamment à Zaventem, où le C.V.P. mené par Eric Van Rompuy perd trois sièges.Quant au S.P., il enregistre un net progrès par rapport à 1981. Son président Karel Van Miert, enlève la majorité absolue au C.V.P. dans sa commune de Kortenberg. Les communistes sont, eux, pratiquement rayés de la carte politique flamande. Les « verts » entrent dans de nombreux conseils municipaux dans des proportions voisines à celles qu’on observe en Wallonie et à Bruxelles. Quant à la Volksunie, que les sondages donnaient gagnante, elle réalise des résultats en dents de scie et très probablement s’en tient au statu quo. Est-ce l’indice d’un assupissement de la passion communautaire ? On épinglera à ce propos le cas du Fouron où la liste francophone « Retour à Liège » confirme son score de 1976, la liste flamande se cantonnant, elle aussi, dans le statu quo. À Bruxelles À Bruxelles, le F.D.F se maintient honorablement dans certaines communes où il avait des bourgmestres : MM Outers, Défosset et Mme Payfa confirment leur majorité et le « marginal » F.D.F, Roger Nols, gagne deux sièges à Schaerbeek. Mais à Woluwe-Saint-Pierre, Rolland Gillet, succédant à François Persoons, perd sept sièges, au profit presque exclusif des libéraux. Des libéraux qui gagnent sur presque tous les tableaux sur la lancée législative : Van Halteren à Bruxelles, Demuyter à Ixelles, De Ridder à Uccle se taillent de beaux succès et aucune fausse note n’est à déplorer. [scald=24665450:sdl_editor_representation] Les socialistes, en revanche, n’ont guère à se louer du résultat des communales. Philippe Moureau rate lamentablement son entrée à Molenbeek, au profit du F.D.F. Piccart, MM De Groeve et Barca perdent des sièges et seuls François Guillaime, qui enlève à Evere la majorité absolue, Henri Simonet et Guy Cudell s’en tirent honorablement. [scald=24665423:sdl_editor_representation] Quant au P.S.C., il joint un recul général à quelques belles prestations personnelles. À Jette, le bourgmestre Thys fait une percée remarquable, de même que Richard Bauthier à Ganshoren et Paul Vanden Boyenants à Bruxelles : sa liste, amputée de chrétiens dissidents, ne perd qu’un siège. Les écologistes entrent dans la plupart des conseils communaux mais il est assez peu probable qu’on les voie entrer dans des collèges. Ce qui n’est pas cas de l’UDRT qui, en dépit de résultats plutôt maigres, fait une entrée dans le collège échevinal de Woluwe-Saint-Pierre. Les communistes disparaissent de la carte bruxelloise. MM Jacques Moins et Jean Blume perdent leur siège à Bruxelles-Ville et Anderlecht. En fin de soirée, les négociations pour la formation des collèges avaient abouti à Etterbeek, Evere, Gasnhoren, Jette, Molenbeek, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert, Auderghem et Woluwe-Saint-Pierre. Restent des tractations épineuses à Anderlecht, Ixelles, Berchem, Uccle, et Bruxelles-Ville. Et dans la périphérie ? là encore, c’est le triomphe des bourgmestres qui confère notamment une majorité absolue au CVP de Rhode-Saint-Genèse et au FDF de Kraainem. Wezembeek-oppem est la seule commune de la périphérie proche d'où la confusion continue à régner. et dans la grande périphérie, les francophones semblent s’effacer de la carte. [scald=24665792:sdl_editor_representation] [scald=24665455:sdl_editor_representation]

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