Eden Hazard: «Je pourrais mériter le Ballon d’or, mais c’est Modric qui l’aura cette année»

Eden Hazard est apparu détendu, en arborant un large sourire, ce jeudi au Centre national de Tubize, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match. Eden, comment envisagez-vous le match de ce vendredi face à la Suisse, dans le cadre de la deuxième journée de cette fameuse Nations League ? C’est un match très important contre une bonne équipe de Suisse. Depuis le début de la semaine, depuis qu’on s’est réuni, le coach nous dit qu’on doit gagner ce match. L’objectif est d’ailleurs de remporter cette Nations League. Ce n’est peut-être pas le plus beau trophée à disputer mais il sert à préparer l’Euro qui se tiendra dans deux ans. Et quand on joue, on a automatiquement envie de gagner. Si on vous dit que vous êtes le meilleur joueur du monde, que répondez-vous ? Je suis d’accord avec vous mais je ne suis pas le seul (rires). Depuis la Coupe du monde en tout cas, sur base des trois derniers mois… C’est vrai. Mais vous me connaissez, je n’aime pas dire ça. Et il y a aussi Mbappé qui joue très bien, Neymar qui est en forme en ce début de saison même s’il n’a pas fait une très grosse Coupe du monde, Messi et Ronaldo qui sont toujours là. Mais c’est vrai que pour le moment tout roule pour moi, avec Chelsea et en équipe nationale. J’espère que ça continuera comme ça. En club, vous affichez déjà sept buts et trois assists au compteur. Comment expliquez-vous ce rendement ? J’ai un peu de chance, et un rôle plus offensif. Je me retrouve plus souvent près du but, je peux donc tenter ma chance et marquer des buts de manière plus régulière. Et quand on marque plus, on veut encore plus. Depuis quelques années, ça se passe très bien aussi avec les Diables. J’espère que je maintiendrai ma forme actuelle pour être efficace et faire plaisir aux supporters. Traversez-vous la meilleure passe de votre carrière ? En termes de statistiques, c’est mon meilleur début de saison. En termes de performances sur le terrain non, je pense que j’ai déjà fait de meilleurs matchs. Dans le foot, on retient les buts et les assists mais je rate des choses que je ne ratais pas avant. Je peux encore m’améliorer, perdre moins de ballons et marquer encore plus de buts. Mais pour ce qui est du jeu en tant que tel, je pense que ma dernière saison à Lille était meilleure, tout comme la première année de Conte ou la deuxième de Mourinho. Avez-vous connu un déclic à un moment ? Non, je surfe encore un peu sur la vague de la Coupe du monde, où on a vu le vrai visage de la Belgique, le mien aussi. Tout le monde savait que j’étais un bon joueur mais peut-être que je ne le montrais pas assez. Ici, je l’ai fait aux yeux de tout le monde. Le foot marche avec de la confiance, et elle est présente à 100 %. Peut-on dresser un lien entre vos performances en hausse et l’arrivée de Maurizio Sarri à la tête des Blues en juillet, en lieu et place d’Antonio Conte ? Si j’en suis là, c’est grâce à lui, grâce aux entraîneurs qui sont passés avant, au changement de système qui me permet d’être plus efficace mais aussi grâce à moi. Je suis performant depuis quelques années mais ça se ressent davantage cette année car les statistiques sont meilleures. À Naples, Maurizio Sarri laissait beaucoup de libertés à Dries Mertens. Est-ce la même chose vous concernant à Chelsea ? Il m’a dit « Tu fais ce que tu veux offensivement si tu fais ce que je veux défensivement. Ce coach a la réputation de bien jouer au ballon, d’avoir un jeu porté sur l’offensive. Je dois accomplir des tâches défensives mais j’ai beaucoup de libertés quand on a le ballon, et on l’a beaucoup. Vous fonctionnez beaucoup à la confiance, vous donnez l’impression de vous amuser sur le terrain. Que ce soit un petit ou un gros match, je pense avant tout à prendre du plaisir. C’est pour ça que j’arrive à être bon depuis quelques années. Vous faites partie des trente nominés pour le Ballon d’or. Y pensez-vous ? Pas spécialement parce que je pense que je ne l’aurai pas, même si je pourrais le mériter, on ne va pas se mentir non plus. Je pense que Luka Modric l’aura et que ça récompensera sa magnifique saison, ponctuée d’une victoire en Ligue des champions (avec le Real Madrid) et d’une finale en Coupe du monde (avec la Croatie). Le Real Madrid aurait bien besoin d’un joueur efficace. Or, vous avez encore déclaré récemment qu’il s’agit du club de vos rêves. Un transfert est-il envisageable cet hiver ? Non. Et cet été ? J’en ai déjà beaucoup parlé, je n’ai pas envie de tout répéter. Pour gagner le Ballon d’or, depuis dix ans, il vaut mieux jouer en Espagne. C’est pour ça que je pourrais peut-être y aller (rires). La troisième place historique décrochée en Russie a-t-elle déjà modifié le comportement au sein du groupe, la pression ? Les supporters voudront encore plus de nous, et on voudra également faire encore mieux, même si on sait que ce sera compliqué car on a réalisé une magnifique Coupe du monde. Mais on ne va pas se cacher : on a gardé les mêmes joueurs et le même sélectionneur, et le but sera de faire encore mieux à l’Euro 2020, en atteignant donc la finale. D’ici-là, pas mal de mois vont s’écouler, pas mal de travail pourra être réalisé. On joue bien depuis plusieurs années, la régularité est présente mais on doit rester les pieds sur terre car d’autres équipes seront très fortes. On ne doit pas penser qu’on va gagner tous nos matchs facilement 3 ou 4-0 car le regard des adversaires a changé, ils nous respectent encore plus. L’avantage, c’est qu’on a un groupe de qualité composé de 24, 25 ou 26 joueurs. On a vu en Russie, face à l’Angleterre, que les remplaçants sont également très bons. La rencontre de ce vendredi sera peut-être la dernière de Thierry Henry dans le staff national. Leonardo Jardim ayant été remercié, le poste de coach à Monaco est disponible. Pensez-vous que « Titi » peut devenir un grand coach ? Par son expérience de joueur et d’adjoint, je pense qu’il a tout pour réussir, oui. Il connaît le foot, il a été un des plus grands attaquants du monde, il va donc avoir le respect de ses joueurs ce qui est très important pour moi. On a évidemment envie qu’il reste car il nous apporte beaucoup. Mais je pense qu’il a aussi envie de tracer sa carrière et c’est peut-être le meilleur moment pour lui de partir. Si c’est le cas, on lui souhaitera bonne chance.

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