Communales 2018: à Tournai, Marghem et Demotte en prennent pour leur grade

Le grand chambardement. À Tournai, la soirée électorale a été riche d’incertitudes et de surprises. Le premier enseignement à tirer des urnes est que les partis au pouvoir jusque-là, le PS et le MR, ont été sanctionnés par les électeurs. Le PS qui présentait une liste renouvelée et alléchante espérait maintenir ses 18 sièges sur 39 au conseil communal. Et secrètement, les socialistes envisageaient même de gagner l’un ou l’autre siège voire d’atteindre la majorité absolue de 20 sièges. [scald=24750962:sdl_editor_representation] [scald=24750961:sdl_editor_representation] Il n’en sera rien : le PS perd deux sièges au conseil communal et compte désormais 16 représentants. Mais sans doute les socialistes se consoleront en observant la dégringolade du MR qui perd, lui aussi, deux sièges pour ne plus compter que dix représentants au conseil communal. Et dans cette chute, c’est sans doute celle de Marie-Christine Marghem qui fait le plus mal. À l’heure d’écrire ces lignes, le décompte des voix de préférence n’était pas encore connu mais à la sortie des bureaux de dépouillement, il était clair que Marghem chutait lourdement de son piédestal. Pour rappel, en 2012, elle avait réalisé le score historique de 7.900 voix de préférence. Il semble qu’on en soit très loin en 2018… Que des perdants dans le combat des « chefs » Et c’est le deuxième enseignement de ces élections à Tournai. Les électeurs ont aussi sanctionné les ténors des deux partis. Dans le combat des « chefs » entre Rudy Demotte d’un côté et Marie-Christine Marghem de l’autre, il n’y a que des perdants. Marghem, on l’a déjà évoqué, perd beaucoup de voix de préférence, ce qui fait chuter son parti dont le résultat dépendait quasi exclusivement du score de cette dernière. En 2012, elle avait, à elle seule fait gagner deux sièges à son parti. En 2018, c’est elle aussi qui l’entraîne dans sa chute. Rudy Demotte n’est pas non plus à la fête. Certes, le PS reste le premier parti à Tournai mais là où les socialistes rêvaient d’une majorité absolue, ils se voient amputés de deux sièges pour retomber à 16 strapontins (sur 39). Et surtout, Demotte perd son maïorat au profit de Paul-Olivier Delannois, le bourgmestre qui a fait fonction durant six ans. Il était dit que Marghem et Demotte, éloignés de Tournai en raison de leur fonction ministérielle, payeraient un certain tribut de cette situation. À Tournai, les électeurs n’ont pas manqué de leur rappeler qu’on attend d’un bourgmestre qu’il soit présent sur le terrain. Et dans ce contexte, l’élection de Paul-Olivier Delannois n’est pas réellement une surprise tant ce dernier a monopolisé le terrain sur des thématiques importantes comme l’insécurité, l’insalubrité ou la mendicité. Pour Delannois, 52 ans, cette élection est aussi une belle revanche personnelle. En 2012, il avait dû céder la tête de liste du PS à Rudy Demotte, fraîchement débarqué de Flobecq. Une animosité était d’ailleurs née entre les deux hommes avant que les choses ne s’adoucissent au fil des années : Demotte reconnaissant une complémentarité et de réelles compétences à Delannois. En 2018, les deux hommes ont fait campagne ensemble et cette fois, c’est Delannois qui l’a emporté. L’avenir dira si ce résultat n’aura pas une influence plus importante au sein du PS tournaisien dans les prochains mois. Majorité PS-Ecolo Le MR qui perd, le PS qui perd mais gagne et Ecolo qui déjoue tous les pronostics. C’est le troisième enseignement de la soirée tournaisienne. La vague verte qui s’est abattue en Wallonie n’a pas épargné Tournai où les Vertes explosent les compteurs. À l’heure d’écrire ces lignes (25 bureaux dépouillés sur 26), les Ecolo atteignaient les sept sièges, augmentant ainsi leur score de près de 18 % et de quatre sièges. Du jamais vu pour le parti à Tournai. Et alors que plusieurs majorités étaient possibles, PS et Ecolo ont annoncé très rapidement avoir conclu un accord de majorité. « Certes le PS se tasse un peu mais il reste le premier parti à Tournai », a confié Coralie Ladavid, la tête de liste Ecolo sur le plateau de No Télé. « Pour nous c’était important de respecter le choix des électeurs. » Dans cette bipartite inédite à Tournai, le PS et Delannois prendront donc le maïorat tandis qu’Ecolo obtiendra au moins un poste de premier échevin. De nouvelles couleurs et une nouvelle équipe, à Tournai, c’est sûr les électeurs ont plaidé pour le changement.

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