L’Espagne lève le statut diplomatique du délégué du gouvernement flamand à Madrid
Cette décision fait suite aux propos du président du parlement flamand sur l’emprisonnement de politiciens catalans.

L’Espagne lève le statut diplomatique du délégué du gouvernement flamand à Madrid, d’après un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères transmis mardi soir à l’agence Belga. Cette décision intervient après les déclarations du président du parlement flamand Jan Peumans (N-VA). Ce dernier aurait insulté l’Espagne dans une lettre adressée à Carme Forcadell, l’ancienne présidente du Parlement catalan actuellement en détention, provoquant la colère de Madrid.
Selon le communiqué, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, cesse « de considérer le délégué du gouvernement flamand, André Hebbelinck, comme agent diplomatique de l’ambassade du Royaume de Belgique ».
M. Hebbelinck pourra rester en Espagne comme simple employé de l’ambassade belge à Madrid mais « sans statut diplomatique » et Madrid n’accréditera plus d’autre diplomate comme représentant du gouvernement flamand en Espagne, a précisé le ministère.
Cette décision a été communiquée par le chef de la diplomatie espagnole en personne à l’ambassadeur belge Marc Calcoen. Celui-ci a été convoqué mardi pour lui faire part du « mécontentement » de Madrid face aux déclarations jugées « inacceptables et inconvenantes de la part d’un pays ami et allié tel que la Belgique », proférées par le président du parlement flamand Jan Peumans, ajoute le communiqué.
« Une action antidémocratique »
Le ministère belge des Affaires étrangères et le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), n’ont pas souhaité réagir dans l’immédiat. « Nous n’avons pas encore été avertis officiellement », a affirmé le porte-parole de Geert Bourgeois.
En septembre, M. Peumans avait envoyé une lettre à une indépendantiste catalane emprisonnée, dans laquelle il affirmait que la détention de responsables politiques catalans prouvait que « le gouvernement central en Espagne ne remplissait pas les critères d’une Union européenne démocratique et moderne ».
La missive présentait aussi comme « une action scandaleusement antidémocratique » les violences policières lors du référendum catalan d’autodétermination illégal du 1er octobre 2017. Elle était adressée à l’ancienne présidente du Parlement catalan Carme Forcadell. Elle fait partie du groupe de dirigeants indépendantistes en détention provisoire pour leur rôle dans la déclaration avortée de sécession de la Catalogne en octobre 2017.
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