Accueil Monde Proche-Orient

Erdogan affirme que le meurtre de Khashoggi a été «planifié» des jours à l’avance

Le président veut que les suspects du meurtre de Jamal Khashoggi soient jugés à Istanbul.

Temps de lecture: 3 min

Lors d’un discours devant le groupe parlementaire de son parti, le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan a affirmé que d’après les preuves accumulées, qu’« il est évident que Jamal Khashoggi a été sauvagement assassiné ».

Le président a expliqué que plusieurs groupes de ressortissants saoudiens sont entrés en Turquie dont un médecin légiste sont venus d’Arabie saoudite peu avant le rendez-vous de Jamal Khashoggi au consulat. « Un meurtre planifié » a donc affirmé Erdogan qui dans la foulée a confirmé les informations dévoilées par CNN montrant des images de surveillance vidéo avec une personne se faisant passer pour le journaliste saoudien à la sortie du consulat.

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi avait pris rendez-vous avec le consulat d’Arabie saoudite en Turquie pour venir chercher des papiers pour se marier. Il n’est jamais ressorti du consulat. Ryad après avoir nié le meurtre du journaliste saoudien a finalement reconnu que Jamal Khashoggi avait été tué mais que ce n’était pas un acte prémédité.

À lire aussi Mort du journaliste Jamal Khashoggi: des explications saoudiennes qui ne passent pas

« La conscience internationale ne sera apaisée que lorsque toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires, auront été punies », a déclaré M. Erdogan proposant que 18 suspects arrêtés en Arabie « soient jugés à Istanbul ».

Où est le corps ?

Signe pour lui que ce meurtre a été soigneusement préparé, M. Erdogan a dit mardi que les agents saoudiens avaient effectué des repérages dans une forêt près d’Istanbul et dans une ville du nord-ouest de la Turquie avant le meurtre.

En outre, le circuit de vidéosurveillance du consulat avait été « désactivé » le matin du meurtre, a poursuivi le président turc, confirmant des informations publiées ces derniers jours par les médias turcs.

M. Erdogan n’a toutefois pas précisé sur quels éléments il basait ses affirmations, ne mentionnant à aucun moment d’éventuels enregistrements audio ou vidéo dont la presse turque et certains responsables turcs font état depuis le début de l’enquête.

Après avoir fait un bref point sur les investigations, M. Erdogan a énuméré plusieurs questions qui restent sans réponse.

« Pourquoi le corps (de Khashoggi) est-il toujours introuvable ? », a notamment demandé le président turc, exigeant en outre de savoir « qui a donné les ordres » aux tueurs.

M. Erdogan, dont le pays entretient des relations complexes avec l’Arabie saoudite, un rival diplomatique mais aussi un important partenaire économique, a paru soucieux d’épargner le roi Salmane, se disant « confiant » dans le fait que ce dernier coopérerait avec la Turquie dans l’enquête.

« En reconnaissant le meurtre, le gouvernement saoudien a fait un pas important. Ce que nous attendons de lui, maintenant, c’est qu’il mette au jour les responsabilités de chacun dans cette affaire, du plus haut niveau au plus bas », a poursuivi M. Erdogan.

Il s’est toutefois gardé de citer des noms, notamment celui du prince héritier Mohammed ben Salmane, accusé par la presse turque et certains responsables anonymes d’avoir commandité le crime.

 

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info

14 Commentaires

Sur le même sujet

Aussi en Proche et Moyen-Orient

Israël: l’unité du gouvernement se fissure, le ministre de la Défense limogé

Coup de théâtre samedi soir. Yoav Gallant, le ministre de la Défense, a ouvert une brèche dans la forteresse du Likoud – qui annonce peut-être une ouverture plus large, voire de la chute du Premier Ministre, du gouvernement, ou du premier parti d’Israël. En attendant, c’est le ministre de la Défense qui prend la porte.

Voir plus d'articles

Le meilleur de l’actu

Inscrivez-vous aux newsletters

Je m'inscris

À la Une