De Trump à Mélenchon, la banalisation de la violence rhétorique
Les deux hommes ont pour habitude de rudoyer verbalement l’adversaire qui se dresse sur leur route. A force d’identifier l’autre au « mal absolu », comment s’étonner qu’on finisse par vouloir éradiquer « le mal » ?


La violence verbale n’est jamais neutre. Jamais.
Dire ce n’est peut-être pas faire, mais c’est inciter à faire. Sans la parole antisémite, il n’y a pas de Shoah. Sans le discours de haine de classe, il n’y a pas la terreur stalinienne. On chante « Les aristocrates à la lanterne », puis on les guillotine. On vitupère contre la gauche, puis on ouvre des camps.
L’actualité nous en offre une nouvelle illustration : la guerre civile parlée finit toujours par engendrer des manières de guerres civiles exécutées et exécutantes.

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir10 Commentaires
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Posté par Denis Jean-pierre , mardi 30 octobre 2018, 11:45
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Posté par Naeije Robert, mardi 30 octobre 2018, 10:50
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Posté par Denis Jean-pierre , mardi 30 octobre 2018, 12:08
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Posté par Deckers Björn, mardi 30 octobre 2018, 8:28
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Posté par barbara van eeckhout, mardi 30 octobre 2018, 6:56
Plus de commentairesil paraît évident que JLM a mal réagi. En fait il est tombé dans le piège de la provocation organisée. Tout le monde pouvait prévoir sa réaction. Il est évident qu'il ne fallait pas toute cette armada pour perquisitionner mais il la fallait pour provoquer JLM et démontrer qu'il peut être violent en paroles (fallait-il encore le prouver?) On oublie qu'il existe une autre violence, une violence cachée et vicieuse, une forme de harcèlement continu qui provoque ou peut provoquer une réaction inadaptée. Exemple tiré d'une "légende": quand Marie-Antoinette propose une viennoiserie au peuple qui meure de faim, inconsciemment ou non, elle lui fait un bras d'honneur. Quand on propose de "traverser la rue" ou quand on élude une question dérangeante posée par une retraitée en racontant une anecdote sur de Gaulle...ou quand on tourne en dérision tout ce qui ne correspond pas à la pensée unique (celle qui n'évolue plus! ..."Il suivait son idée. C'était une idée fixe, et il était surpris de ne pas avancer". J.Prévert)...visiblement il n'y a pas de violence et pourtant...Les femmes comprendront mieux je pense, au vu de ce que la plupart d'entre elles vivent chaque jour dans la rue jusque dans l'assemblée nationale (un peu moins maintenant?) Et violence ultime: l'indifférence, on ignore superbement...
L’analogie est interessante, M Kahn l’evoque avec sa pertinence habituelle. Trump et Melenchon pratiquent l’outrance verbale, c’est evident. Mais Melenchon prone un modele de societe liberticide generateur de misere (Venezuela, Cuba) et s’en est pris physiquement a un procureur. Trump que je n’aime pas a relance l’economie US, reduit le chomage et ne pratique de violence que verbale,
société liberticide? le néolibéralisme totalitaire, la puissance de l'argent qui fait que les USA peuvent piétiner les traités et nous imposer de ne plus "commercer" avec l'Iran, nous faire payer des amendes pharaoniques et contrevenir au droit international Pour le moment Trump dicte sa loi et pourtant nous persistons à dire que tout va bien: c'est démocratique...Sans parler de notre déculottage (excepté Merckel apparemment...) volontaire devant l'Arabie saoudite. Le veau d'or est toujours debout! On peut aussi constater que la parole est de plus en plus contrôlée et que l'auto-censure se répand même si on se complaît à le nier. La ploutocratie est née et se porte bien. Mélenchon? le contexte sud-américain n'est pas du tout comparable à celui de la France.
Stapelle Philippe, que dire de Jean-François Kahn. Il y a des gens dans la République qui ont attendu que les casques à pointes occupent Paris avant de collaborer et puis il y en a qui n'ont pas attendu cela pour collaborer et perdre la tête. En lisant ce texte et celui qu'il publiait il y a quelques semaines disant en gros que la gauche avait déjà abandonné toute perspectives de régulation économique et que maintenant elle devait devenir raciste et sécuritaire, je ne savais trop s'il fallait en rire ou en pleurer. En tous cas, à présent que je lis les propos de Jean-François Kahn sur Benoît Hamon, je sais. Benoit Hamon est le seul à gauche à avoir à la fois intégré la nouvelle frontière du combat progressiste européen et international, mais surtout à avoir constitué une offre politique intégrant l'écologie, la décroissance, et à sa manière l'émergence d'une société où nombre de travailleurs sont déjà remplacés par des machines. A côté, François Hollande est déjà un ectoplasme et Jean-François Kahn un Manuel Valls qui serait arrivé au bout de son dévoiement en pacsant avec Le Pen! Il ne faut ni rire ni pleurer du naufrage intellectuel de Jean-François Kahn, il faut l'ignorer.
Parfait