Rik Verbrugghe nouveau coach fédéral: «La Wallonie est à la traîne»

Rik Verbrugghe deviendra donc coach national des professionnels et des espoirs à partir du 1er décembre. Une fonction qu’il combinera dans un premier temps avec celle de directeur sportif de la formation Bahrain-Merida. Un nouveau challenge pour un homme d’expérience. Au point de démarrer sa première interview dans la peau de « fédéral » en posant lui-même la première question : « Alors, surpris à l’annonce de mon nom ? » Rik Verbrugghe, nous vous retournons cette question, avez-vous été surpris d’obtenir cette fonction ? Oui parce que je n’aurais jamais pensé venir à la fédération si on ne me le demandait pas. C’est un honneur d’endosser le rôle de coach national de son pays, une des grandes nations du cyclisme. J’ai été charmé par le discours de la fédération et cette opportunité de combiner le travail avec les pros et les espoirs. Quels sont les atouts qui ont fait de vous le candidat idéal aux yeux de la direction technique ? Mon expérience en tant que coureur, directeur sportif et manager, ainsi que mon acquis au niveau formation des espoirs lors de ma période chez BMC. Voilà sans doute ce qui m’a permis de devenir le candidat n°1. L’opportunité s’est présentée, à moi de la saisir. Mais vous exercerez toujours au sein de la direction sportive de Bahrain-Merida ? Pour ne pas mettre l’équipe en difficulté, je ne pouvais stopper immédiatement. Je remercie les deux parties pour les compromis consentis. Chez Bahrain, mon programme se trouve allégé, on ne me verra pas au Tour. Ma tâche concerne effectivement du management organisationnel, le programme des coureurs. Je m’assoirai dans la voiture jusqu’en juin, ensuite mon travail s’effectuera en amont. Vous ne craignez pas le conflit d’intérêts avec un Belge dans votre équipe, Dylan Teuns, ou la possible rivalité sur une course de l’équipe nationale entre un Nibali et un Belge ? Non. Une sélection s’opère en fonction des caractéristiques de l’épreuve, de la forme du coureur. J’aurais eu 15 Belges chez Bahrain, cela devenait peut-être plus compliqué, là non. À l’inverse, suivre encore les courses depuis la voiture peu représenter un avantage : à 100 % pour Bahrain mais je verrai tout de même les Belges et les jeunes talents à l’œuvre. Vos liens avec Greg Van Avermaet, votre beau-frère, un autre risque ? Jusqu’ici, ses sélections n’ont jamais suscité d’objections. C’est vrai que je le connais très bien, ce n’est pas un gars compliqué, je me réjouis au contraire de travailler avec lui. Comme avec l’ensemble d’une sélection ambitieuse d’ailleurs. Comment envisagez-vous cette double mission auprès des élites et des U23, avec le soutien de Sven Vanthourenhout ? Les pros constituent la vitrine mais les espoirs incarnent l’avenir ! Travailler avec eux s’avère capital. Je suis très heureux de pouvoir compter sur Sven, notamment lors des Championnats d’Europe et du monde, lourds à gérer. C’est un luxe de posséder un tel relais qui suivra les jeunes au quotidien. C’est-à-dire ? Je trouve le système de détection et de formation mis en place efficace et professionnel, mais je compte y apporter ma touche personnelle. En pratique, difficile de m’avancer à ce stade… Avant tout se montrer correct avec l’ensemble des intervenants. Une fois votre parole mise en doute, cela devient compliqué. Dans une sélection, on ne devra pas travailler uniquement avec ceux qui sont repris. Le contact, le dialogue avec celui qui ne l’est pass demeure essentiel. Comme dans une équipe où on bosse au quotidien avec le coureur, avant chaque sélection et après. Porterez-vous une attention particulière au cyclisme wallon ? La Wallonie a toujours été à la traîne par rapport à la Flandre mais il suffit d’un coureur pour insuffler un élan, on l’a vu avec Philippe Gilbert. Il existe sans doute des garçons doués dans le sud du pays, il faudra aller les chercher et les aider à progresser. Un Christophe Brandt effectue du bon boulot, on doit poursuivre dans ce sens et j’y serai attentif. Là où un coach fédéral se plaint parfois du manque de contact avec les coureurs, à l’image de votre prédécesseur, votre planning s’annonce donc chargé en 2019… Kevin (De Weert) a franchi un pas disons logique en rejoignant un team pro. C’est mon itinéraire qui est peut-être inhabituel, je compte apporter l’expérience du World Tour au sien d’une équipe nationale.

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