Montage vidéo: comment Trump a banni un journaliste de la Maison Blanche
Jim Acosta, le journaliste vedette de CNN, s’est vu retirer son accréditation.

Les relations conflictuelles entre Donald Trump et CNN connaissent depuis mercredi un nouvel épisode polémique, qui a valu au journaliste vedette de la chaîne le retrait de son accréditation, tout en renforçant chacun dans son rôle.
« Vous êtes très impoli et une personne horrible ! » : l’invective du président américain à destination de Jim Acosta a fait le tour du monde.
Le propos, en réponse au refus du journaliste de rendre le micro durant la conférence de presse de Donald Trump mercredi, après avoir posé plusieurs questions, a été suivi du retrait de son accréditation.
Accusé « d’agression »
La Maison Blanche a justifié cette suspension « jusqu’à nouvel ordre », non par les questions insistantes de Jim Acosta, mais par ce qu’elle a présenté comme un comportement déplacé envers la jeune stagiaire chargée de récupérer le dit micro.
Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche, assure que le reporter a « placé ses mains » sur la jeune femme, et a posté une vidéo montée de manière à dramatiser la séquence.
Les images originales montrent cependant clairement que c’est la stagiaire qui tente de s’emparer du micro et que Jim Acosta ne fait qu’essayer d’écarter son bras, tout en s’excusant auprès d’elle.
Des analystes et des journalistes estiment que cette vidéo a été manipulée en l’accélérant pour faire croire que le journaliste avait frappé la stagiaire avec sa main.
« Je crois que nous avons franchi une nouvelle ligne, parce que la raison donnée pour suspendre l’accréditation d’Acosta est un mensonge », a affirmé Dan Kennedy, professeur de journalisme à la Northeastern University.
Par ailleurs, les accusations « d’agression » de la Maison Blanche sont « une insulte aux vraies victimes de harcèlement et d’agression », a écrit sur le site de CNN l’éditorialiste britannique Jane Merrick.
La presse indignée
La séquence a déclenché un tollé, la presse présidentielle américaine jugeant « inacceptable » le retrait d’accréditation.
Depuis la conférence de presse du président élu Donald Trump, le 11 janvier 2017, et un premier échange tendu, Jim Acosta est devenu le symbole d’un CNN honni de l’ancien promoteur immobilier.
Le reporter de 47 ans s’est plusieurs fois signalé par son style abrasif qui contraste avec les manières plus policées de ses confrères, face à Donald Trump mais aussi, plus régulièrement, dans ses échanges avec Sarah Sanders.
Il a notamment accusé la porte-parole de ne « pas s’en tenir aux faits » ou de ne pas vouloir rejeter l’expression « ennemi du peuple » employée par Donald Trump pour critiquer la presse.
Sarah Sanders fait front avec dureté et l’a souvent taxé de vouloir avant tout attirer l’attention sur lui.
La presse a quasi unanimement dénoncé la révocation de l’accréditation de Jim Acosta, une sanction sans précédent connu depuis la création de l’association des correspondants à la Maison Blanche, en 1914.
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir19 Commentaires
-
Posté par Deckers Björn, vendredi 9 novembre 2018, 14:37
-
Posté par Naeije Robert, vendredi 9 novembre 2018, 13:29
-
Posté par Bogard , vendredi 9 novembre 2018, 12:37
-
Posté par Frédéric Thill-goelff, vendredi 9 novembre 2018, 18:11
-
Posté par Dominique Byloos, vendredi 9 novembre 2018, 12:33
Plus de commentairesCertains commentaires sont consternant et glaçant. A en lire certains, il nous faudrait une bonne dictature, un Erdogan peut-être? Un Viktor Orban ? M'enfin, réfléchissez un peu svp, c'est quoi un pouvoir sans liberté de la presse? C'est le développement de la dictature, de l'arbitraire, de la violence d'Etat et cela en toute tranquillité. Il n'en a jamais été autrement. La période actuelle est assez dangereuse, quand le peuple fini par réclamer lui-même le développement de l'arbitraire, et la fin des libertés essentielles (la liberté de la presse et l'indépendance de la Justice), les bruits de bottes sont de plus en plus assourdissant. Comment pourrons nous si c'est encore possible inverser la vapeur. Il est temps de citer Brel : "Demandez vous, belle jeunesse, le temps de l'ombre d'un souvenir, le temps du souffle d'un soupir : Pourquoi ont-il tué Jaurès?"
Acosta a voulu faire l'événement plutôt que d'en rendre compte. C'est une faute professionnelle.
"assault" c'est le prétexte vénéré par tous les puritains. Au delà de cela M. Trump a eu parfaitement raison de virer ce(s) journaliste(s) qui se croient tous permis et toujours friands de contestations et de propager le négatif. Que les US aient un taux de chômage < à 4% ne présente à leur yeux aucun intérêt. Bravo Trump, il n'en a pas peur!!!!
Le taux de chômage US est complètement faussé. Des dizaines de millions d'américains sont sans emploi, mais ne sont pas comptabilisés comme chômeurs. Il est plus pertinent de se baser sur le taux d'emploi. Suivant les chiffres de l'OCDE, les EU sont tout simplement dans le milieu du panier sur cette base. Taux d'emploi Europe des 28 = 68,5; taux pour les EU = 70,7 (données du troisième trimestre 2018) Les réformes de Trump sont toujours à court terme. Il creuse un déficit budgétaire bien pire que celui de la Grèce. Là où je suis d'accord avec vous, c'est qu'il n'a peur de rien
Visiblement, trump n'aime pas la contradiction. Il devrait changer de métier !!!!